Zoom sur le vitiligo à l’occasion de la Journée mondiale

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Rédigé par Deborah L. et publié le 23 juin 2023

Touchant un million de personnes en France, le vitiligo désigne une pathologie cutanée caractérisée par des tâches dépigmentées sur la peau. A l’occasion de la journée mondiale du vitiligo prévue pour le 25 juin prochain, zoom sur les symptômes, les causes et les futurs traitements possibles de cette maladie pour améliorer la qualité de vie des patients qui en souffrent.

Une femme atteinte de vitiligo montre son dos.

Qu’est-ce que le vitiligo ?

Touchant un million de personnes en France, le vitiligo désigne une pathologie cutanée. Elle se caractérise par une dépigmentation cutanée progressive et se manifeste par l’apparition de taches sur la peau. Cette dépigmentation s’explique par la perte de cellules cutanées spécifiques (les mélanocytes) dont le rôle consiste à produire de la mélatonine, un pigment colorant la peau. Ainsi, en l’absence de ces cellules, la peau devient blanche et les poils et cheveux des zones touchées blanchissent également.

À savoir ! La dépigmentation peut survenir à n’importe quel moment de la vie, à n’importe quel âge, et quelle que soit la couleur de peau. 10 à 30% des cas de vitiligo étant des formes familiales, la part de l’hérédité dans cette maladie reste forte.

On distingue deux formes :

  • Le vitiligo segmentaire : lorsque la dépigmentation concerne un seul côté du corps dans une zone délimitée.
  • Le vitiligo non segmentaire : lorsque l’ensemble du corps est touché.

En général, ce sont le visage, les mains et les pieds qui sont atteints en premier. Les lésions se développent ensuite de façon bilatérale et symétrique. Des démangeaisons peuvent parfois précéder la survenue de nouvelles taches.

À savoir ! Les zones dépigmentées sont extrêmement sensibles au soleil et une exposition peut engendrer des rougeurs et des démangeaisons.
Pathologie complexe liée à des facteurs génétiques et non génétiques, le vitiligo repose en grande partie sur un processus auto-immun associé à des facteurs génétiques et environnementaux (comme le stress). 15 à 20% des patients souffrant de vitiligo seraient ainsi atteints d’une hypothyroïdie ou d’une hyperthyroïdie d’origine auto-immune. D’autres pathologies auto-immunes peuvent également être associées au vitiligo comme la polyarthrite rhumatoïde, le diabète ou certaines maladies inflammatoires de l’intestin.

Vitiligo : des répercussions psychologiques importantes

Bénigne, non douloureuse ni contagieuse, cette maladie de peau peut néanmoins entraîner d’importantes répercussions sur le plan psychologique comme en témoignent les chiffres suivants :

  • 42,31 % des patients atteints de vitiligo le vivent comme un handicap quotidien.
  • 45,49 % des patients atteints de vitiligo sont anxieux à l’idée de se regarder dans un miroir.
  • 60,87 % des patients atteints de vitiligo se sentent abandonnés par la médecine.

Quant à son évolution imprévisible, elle peut considérablement altérer la qualité de vie, et la relation aux autres et à soi-même. Beaucoup de patients doivent en effet régulièrement faire face à des situations discriminantes et 66,52 % des malades atteints de vitiligo redoutent l’extension de la maladie.

Un médicament porteur d’espoir ?

Dès lors, comment traiter cette maladie ? A l’heure actuelle, les thérapies existantes ne permettent pas de la soigner complètement mais uniquement d’empêcher son évolution. Ces dernières années, de nombreuses recherches sur le vitiligo ont été menées. De sorte que cette maladie soit de mieux en mieux comprise par la communauté scientifique qui a bon espoir de pouvoir trouver un traitement efficace.

Un nouveau médicament appelé Opzelura (Ruxolitinib) fera d’ailleurs prochainement son entrée sur le marché européen. Le principe de ce traitement ? Bloquer la dépigmentation et induire la repigmentation tout en prévenant les récidives. En pratique, ce médicament se présente sous la forme d’une crème à appliquer sur les zones de peau dépigmentée 2 fois par jour, sur un maximum de 10% du corps en même temps.

À savoir ! Opzelura peut être utilisé chez les adultes et adolescents à partir de 12 ans, atteints de vitiligo non segmentaire. Le produit pourra uniquement être obtenu sur ordonnance, et le traitement devra être instauré et supervisé par un médecin expérimenté dans le diagnostic et le traitement du vitiligo non segmentaire.
Et l’efficacité semble au rendez-vous puisqu’environ 31% des 661 patients ayant participé aux études menées ont obtenu une amélioration d’au moins 75% de la pigmentation de leur visage après 6 mois de traitement. Gageons que ce nouveau médicament permettra de soulager les patients atteints de vitiligo à la hauteur de leur souffrance !

Publié par Julie P., le 16 juin 2020. Mis à jour par Alexia F., le 24 juin 2022. Remis à jour par Déborah L., Dr en Pharmacie, le 19 juin 2023.

Sources

– le vitiligo s’affiche partout grâce à vous !  www.afvitiligo.com. Consulté le 19 juin 2023.

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