Non, le SIDA n’est pas la seule MST

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Rédigé par Hadrien V. et publié le 25 mars 2016

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Plusieurs maladies sexuellement transmissibles (MST) gagnent du terrain. Pour la première fois depuis une vingtaine d’années, des populations normalement peu impliquées sont touchées par les MST. Les organisations sanitaires pointent du doigt le regain des comportements à risque.

Des maladies tombées dans l’anonymat

La syphilis est en forte augmentation. Cette infection bactérienne contagieuse cause des lésions chancreuses sur les zones intimes qui peuvent se décliner en lésions dermatologiques sur l’ensemble du corps. Jusqu’aux années 2000, cette pathologie rare était enseignée de façon quasi anecdotique dans les facultés. Mais depuis 2006, la prévalence atteint des records en Ile-de-France et dans le Nord-Pas-De-Calais. Chose surprenante : cette épidémie augmente aussi chez les hétérosexuels.

L’Institut National de Veille Sanitaire constate également une hausse des cas d’infection à chlamydia. La chlamydiose est aussi une infection bactérienne contagieuse. Souvent silencieuse, elle se manifeste tardivement par des problèmes de procréation (infertilité, salpingite, grossesse extra-utérine, atteinte du nouveau-né).

Les infections à gonococcies progressent. Ces bactéries causent des atteintes du système uro-génital : généralement des brûlures (blennorragies ou « chaude-pisse ») chez l’homme et des inflammations mineurs (parfois asymptomatiques) chez la femme.

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L’InVS tire la sonnette d’alarme sur les MST

La première Journée nationale de prévention et d’information contre les MST (ce 24 mars) a permis de signaler une forte hausse de la prévalence de plusieurs maladies. Si l’herpès ou le papillomavirus sont des MST connues, la plupart des 30 infections restent occultes pour le public. Une enquête de l’institut Harris Interactive réalisée sur les jeunes adultes a révélé que 26% d’entre-eux essaieraient de trouver une solution par eux-mêmes en cas de symptômes inquiétants, ou encore que 8% des sondés pensent que la pilule protège des MST.

Il faut l’avouer, le VIH/SIDA monopolise la scène médiatique. Sa forte augmentation dans les populations masculines homosexuelles (+124%/an en Europe) inquiète autant les professionnels de santé que l’amélioration des traitements rassure le grand public.

Le Syndicat national des Dermatologues et Vénéréologues appelle à une mobilisation générale par l’intermédiaire de campagnes de prévention. Selon leur dire, le public ignore que la vénérologie et l’étude des maladies sexuellement transmissibles sont des spécialités enseignées aux dermatologues.

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Hadrien V. Pharmacien


Sources
Pascale Santi. « Le retour en force des infections sexuellement transmissibles ». Le Monde. 22/03/2016
« Journée Nationale de Prévention des Maladies Sexuellement Transmissibles ». Communiqué de presse Syndicat National des Dermatologues – Vénéréologues. Consulté le 24/03/2016
Données InVS. invs.sante.fr. Consulté le 24/03/2016