Cancer de la plèvre


Rédigé par Charline D. et publié le 21 avril 2020

cancer de la plèvre

Le cancer de la plèvre, aussi appelé mésothéliome, est une pathologie généralement en lien avec une exposition prolongée à l’amiante. Les symptômes sont tardifs, et se traduisent principalement par un essoufflement et des douleurs thoraciques. Le diagnostic nécessite une thoracoscopie, associée ou non, à des biopsies. Le pronostic varie selon l’étendue de la tumeur, et la qualité de son extraction chirurgicale. Le traitement repose surtout sur la chirurgie, et éventuellement d’une chimiothérapie en complément.

Cancer de la plèvre, définition et symptômes

La plèvre est une membrane très fine, mais solide située au niveau du thorax et recouvrant les poumons.

Elle se compose de 2 couches appelées « feuillets » séparés par un espace vide : la cavité pleurale. De cette manière, les deux feuillets peuvent être mobiles l’un par rapport à l’autre. Le feuillet recouvrant la face externe des poumons est nommé « feuillet viscéral » tandis que le feuillet recouvrant la face interne de la paroi thoracique est appelé « feuillet pariétal ».

anatomie plèvre

Le rôle de la plèvre est d’assurer la protection des poumons en atténuant les chocs et en empêchant le passage de certaines bactéries ou virus.

mésothéliomeOn distingue deux types de cancers de la plèvre

  • Le mésothéliome (ou cancer de la plèvre primaire) qui représente la quasi-totalité des cas, et qui est attribuable à une exposition à l’amiante ;
  • Le cancer de la plèvre secondaire, ou autrement dit des métastases pleurales issues d’un autre cancer (souvent broncho-pulmonaire ou du sein).

Le cancer de la plèvre est une pathologie rare (moins de 600 cas par an en France) affectant l’enveloppe des poumons. Il est essentiellement rencontré chez des individus ayant été exposés à l’amiante. A noter que le cancer de la plèvre est reconnu comme une maladie professionnelle.

L’amiante est une substance aux propriétés ignifuges (protection contre le feu) très largement utilisée ente les années 60 et 70 dans beaucoup de bâtiments. Or, au fil du temps, les fibres d’amiante finissent par se détacher. C’est leur inhalation qui risque d’induire à terme un cancer de la plèvre. Cette substance est interdite en France depuis 1997.

À savoir ! Le mésothéliome peut se manifester très longtemps après une exposition à l’amiante, jusqu’à 40 ans parfois.

Selon Santé Publique France, le cancer de la plèvre en lien avec une exposition à l’amiante est dans 80 % à 90% des cas masculin. Les professionnels les plus durement touchés étant les ouvriers du bâtiment et des travaux publics.

Symptômes du cancer de la plèvre

Dans la grande majorité des cas, le premier symptôme de la maladie est l’épanchement pleural (c’est-à-dire la présence de liquide entre les deux feuillets composant la plèvre) qui se traduit par un essoufflement et des douleurs thoraciques.

D’autres symptômes s’associent à l’épanchement pleural : une toux incessante et inexpliquée, des difficultés respiratoires, une perte de poids, une perte d’appétit et une altération de l’état général.

Diagnostic et traitement du mésothéliome

cancer de la plèvre examenLe diagnostic d’un cancer de la plèvre est évoqué sur l’examen clinique, et une radiographie pulmonaire afin de mettre en évidence l’épanchement pleural. Une ponction permet de recueillir un échantillon de liquide pleural afin d’y rechercher des cellules tumorales.

Cependant, c’est la thoracoscopie qui est l’examen de certitude, car il permet de visualiser la plèvre. Ce dernier consiste à introduire, sous anesthésie, un endoscope via une petite incision entre les deux côtes. L’examen se réalise à jeun à l’aide d’un endoscope (tube souple muni d’une caméra et d’une lampe). Cet instrument s’utilise parfois pour réaliser un prélèvement ou l’ablation d’une tumeur.

Le scanner thoracique est utile pour réaliser une classification. On distingue deux stades :

  • Ia qui correspond à une atteinte de la plèvre pariétale ou du diaphragme ;
  • Ib faisant référence à une atteinte à la fois de la plèvre pariétale et de la plèvre viscérale.

Quel sont les traitements et mesures préventives ?

Le traitement du mésothéliome est complexe, et encore peu codifié. Il est défini en fonction du patient et de la tumeur. Cependant, le traitement de référence est la chirurgie. A noter que l’intervention chirurgicale nécessite généralement une rééducation respiratoire pour que le patient puisse retrouver une capacité respiratoire suffisante.

Parfois, d’autres traitements peuvent être proposés : chimiothérapie, immunothérapie ou radiothérapie.

À savoir ! L’immunothérapie repose sur l’utilisation du système immunitaire afin d’éliminer les cellules cancéreuses de l’organisme, comme il le fait d’ordinaire pour les bactéries ou les virus. Cette thérapie apprend au système immunitaire à reconnaître et détruire les cellules tumorales.

Les immunothérapies dans le traitement des cancers de la plèvre progressent constamment. Elles représentent un espoir majeur dans la lutte contre le cancer. Ces thérapies permettent de remobiliser le système immunitaire des patients contre la tumeur. Elles ont donné des résultats encourageants, même dans les cas de cancers avancés.

Pour rappel, la chimiothérapie anticancéreuse fait intervenir des médicaments chargés d’interférer avec le fonctionnement cellulaire. Ils permettent ainsi d’obtenir :

  • La mort cellulaire, ce sont les médicaments cytotoxiques ;
  • L’arrêt de la prolifération cellulaire, ce sont les médicaments cytostatiques.

Les médicaments cytotoxiques

Ils ont un index thérapeutique étroit. Leurs effets indésirables sont très souvent la conséquence directe de leurs effets sur les cellules non-tumorales. En effet, les altérations induites par ce type de médicament ne sont malheureusement pas spécifiques aux cellules cancéreuses. Les médicaments de chimiothérapie ciblent le matériel génétique des cellules capables de se diviser rapidement afin d’entraver la division cellulaire et donc la croissance de la tumeur. Les médicaments cytostatiques peuvent quant à eux être utilisés à des doses non-toxiques.

Leur effet aboutit à un retard de croissance de la tumeur. Ils s’utilisent parfois en association avec les médicaments cytotoxiques.

Les médicaments utilisés dans la chimiothérapie altèrent les cellules qui se divisent rapidement comme les cellules cancéreuses. Les cellules saines de l’organisme présentent dans le sang, la bouche, le nez, les ongles, le vagin et les racines capillaires possèdent malheureusement cette même propriété de renouvellement rapide, ce qui en fait des cibles de la chimiothérapie. La chimiothérapie entraîne certains effets indésirables qui découlent ainsi directement des dégâts causés à ces cellules, plus ou moins présents selon les molécules : nausées, vomissements, diarrhée, constipation, aphtes, chute des cheveux, diminution des globules blancs et des globules rouges, fatigue, etc.

Suivi et prévention du cancer de la plèvre

D’une manière générale, lorsque la chirurgie a permis le retrait de la tumeur, seul un suivi médical régulier du patient est nécessaire. En revanche, lorsque la tumeur n’est pas accessible et ne peut pas être retirée, la prise en charge est essentiellement palliative.

L’élimination de l’amiante des bâtiments ou des véhicules constitue la seule mesure préventive possible pour le cancer de la plèvre (en effet, l’amiante était utilisé pour les plaquettes de freins).

Par ailleurs, tout travailleur ayant conscience de son exposition à l’amiante sur une longue durée doit être suivi régulièrement par un pneumologue.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Cancer de la plèvre. LA LIGUE CONTRE LE CANCER. Consulté le 12 mars 2020.
– Cancer de la plèvre. LAROUSSE. Consulté le 12 mars.


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