Alopécie androgénique


Rédigé par Charline D. et publié le 27 mars 2020

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L’alopécie androgénique, plus connue sous le terme de calvitie, est d’origine génétique. Elle se traduit chez l’homme par la présence sur le dessus du crâne, de cheveux plus fins et plus clairs qui laissent place avec le temps à un duvet fin. Chez la femme, la perte de cheveux concerne également le dessus du crâne, mais contrairement à l’homme, la perte n’est jamais totale : les cheveux sont clairsemés. Un diagnostic rapide est nécessaire pour mettre en place, si besoin, un traitement adapté permettant la repousse des poils. Le traitement peut être médicamenteux ou chirurgical.

Définition et symptômes

A propos des poils

Une chevelure contient, en moyenne, entre 100 et 150 000 cheveux. Et, chaque jour, 50 à 100 cheveux tombent, et entament aussitôt une repousse.

Les cheveux, ou plus généralement les poils, ont un cycle de croissance composé :

  • D’une phase de croissance, aussi appelée « phase anagène », de 2 à 6 ans. En réalité, plutôt 2 à 5 ans chez un homme, et 3 à 7 ans chez une femme. Le cheveu pousse d’environ 2 millimètres par semaine, voire plus en été ;
  • D’une phase de transition très courte, la phase catagène d’environ 3 semaines qui désigne la fin progressive de la croissance du cheveu ;
  • D’une phase de repos courte, ou la phase télogène, de 2 à 3 mois qui représente la durée pendant laquelle le cheveu mort reste fixé au crâne avant de tomber ;
  • Et enfin d’une phase dite exogène lorsque le poil tombe.

Ce cycle recommence lorsqu’un nouveau poil pousse dans le follicule, c’est-à-dire dès la chute du précédent. On estime qu’entre 50 et 100 cheveux atteignent chaque jour la phase de repos et tombent. Le rythme de ce cycle de croissance est sous l’influence de l’alimentation, des hormones, de l’hérédité, de certains facteurs de croissance et médiateurs du système nerveux.

Chaque follicule pileux a la capacité d’assurer entre 20 et 25 cycles avant de s’épuiser. Ainsi, au rythme d’environ 5 ans par cycle, c’est près de 100 à 125 ans de chevelure qui sont assurés. Cependant, il arrive que ce processus s’enraye et qu’une perte de cheveux anormalement conséquente se développe.

Qu’est-ce que l’alopécie androgénique ?

Globalement, on estime qu’une perte de cheveux est pathologique lorsque le nombre de cheveux perdus par jour est supérieur à 100 ou lorsqu’une zone du cuir chevelu perd plus rapidement que le reste du crâne. On parle alors d’alopécie.

A noter ! Les dermatologues différencient les pertes de cheveux :

  • Diffuses lorsqu’elles concernent l’ensemble du cuir chevelu ;
  • Localisées lorsqu’elles concernent uniquement certaines zones.

Les pertes de cheveux « passagères » sont également distinguées des pertes dites « durables ». Parmi ce dernier type d’alopécie, les plus fréquentes sont les alopécies androgéniques.

La cause la plus fréquente d’alopécie est l’alopécie androgénique. Cette dernière est une affection androgéno-dépendante héréditaire qui peut affecter jusqu’à 80% des hommes blancs de plus de 70 ans, et près de la moitié des femmes. L’alopécie androgénique est due à un excès d’hormone mâle, les androgènes.

Quels symptômes ?

L’alopécie peut se manifester à tous âges, mais survient le plus souvent chez les personnes plus âgées.

Chez l’homme, l’alopécie androgénique se manifeste par raréfaction des cheveux sur le dessus du crâne. Les cheveux commencent par être plus fins, et généralement moins colorés. A noter que l’alopécie peut affecter uniformément le crâne ou débuter par les tempes ou le haut du crâne. Avec le temps, le duvet remplace les cheveux, puis le duvet finit par disparaître aussi à son tour.

Chez la femme, la perte de cheveux concerne la totalité du crâne. Cependant, contrairement aux hommes, l’alopécie n’est jamais complète. En effet, certains cheveux persistent.

 

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?

Plusieurs moyens existent pour dépister une alopécie, par exemple la prise de photos successives au niveau d’une région fixe du cuir chevelu, afin de compter les cheveux en phase télogène. On parle de phototrichogramme. Par ailleurs, un examen microscopique des cheveux, aussi appelé trichogramme, peut informer sur les causes de cette perte anormale de cheveux.

Le diagnostic de calvitie est posé par le médecin généraliste grâce à l’échelle de Norwood-Hamilton. L’échelle décrit 7 stades basés sur la densité de cheveux au niveau de 3 zones : les tempes, le sommet du crâne et le front.

  • Le stade 1 correspond au début de la calvitie lorsque les premiers signes commencent à apparaître : léger dégarnissement au niveau des golfes temporaux et frontaux.

 

  • Le stade 2 intervient lorsque le dégarnissement s’accentue au niveau des golfes temporaux et frontaux, et débute au sommet du crâne.

 

  • Le stade 3 décrit un dégarnissement important au niveau des golfes et une zone sans cheveux commence à se voir au sommet du crâne. C’est à ce stade que la greffe de cheveux est conseillée.

 

  • Le stade 4 se caractérise par une extension de l’alopécie au niveau du vertex, et un agrandissement de la tonsure.

 

  • Au cours du stade 5, les trois zones touchées par la calvitie commencent à se rejoindre.

 

  • Le stade 6 est une aggravation du stade 5. Les cheveux se font de plus en plus rares sur l’ensemble du crâne.

 

  • Le stade 7 est le dernier. Toutes les zones sont dégarnies et les cheveux qui restent tombent. Un duvet se forme sur le crâne.

Quel traitement ?

Contre l’alopécie androgénique, il existe différents types de traitement : chirurgicaux ou médicamenteux. L’objectif est soit de stimuler les follicules pileux, soit de bloquer l’action des hormones impliquées.

À savoir ! Les traitements ne sont efficaces qu’à partir de 4 à 6 mois de prise. Ils doivent être poursuivis indéfiniment pour en garder les bénéfices. A l’arrêt du traitement, la repousse se stoppe, et un retour à l’état initial s’opère en quelques mois.

Les traitements médicamenteux sont délivrés sur ordonnance d’un dermatologue. Ils se présentent sous forme de comprimés (finastéride) ou de lotion (minoxidil). Le choix du traitement dépend des préférences ou des antécédents du patient.

Le comprimé de finastéride est à prendre une fois par jour à n’importe quel moment de la journée. Cette molécule en bloquant la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT, hormone en cause dans l’alopécie) permet d’éviter la chute de cheveux. Il ne dispose d’aucune interaction avec d’autres traitements ou aliments. Ce traitement est réservé au traitement de l’alopécie androgénique chez l’homme uniquement. A noter que le finastéride freine la chute de cheveu mais ne stimule sa pousse que chez certains patients. Les principaux effets indésirables de ce traitement sont la baisse de la libido et des troubles de l’érection.

Le minoxidil est une lotion à appliquer matin et soir sur le cuir chevelu. Les résultats peuvent varier d’un individu à l’autre. Chez certains, le produit permet d’éviter ou ralentir la chute des cheveux, tandis que pour d’autres, il permet aussi la repousse. Les principaux effets indésirables sont les irritations cutanées. A noter qu’il est important d’appliquer la lotion uniquement sur le cuir chevelu, sans dépasser sur le visage en raison de la potentielle apparition de poils.

Chez les femmes qui sont atteintes d’alopécie en lien avec un dérèglement hormonal, le choix de la pilule contraceptive est primordial.

La spironolactone (un diurétique) est une autre molécule utilisée dans le traitement de l’alopécie androgénique chez la femme, car elle permet de bloquer l’action de la dihydrotestostérone sur les follicules pileux. Cette molécule ne dispose pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication.

Enfin, chez les hommes, le traitement chirurgical qui consiste à transplanter des cheveux peut être proposé. On parle aussi de greffe capillaire. Cette technique repose sur l’implantation du cuir chevelu de la partie arrière du crâne sur les zones touchées par la calvitie (front, golfes, etc.).

Charline D., Docteur en pharmacie

– Alopécie androgénique. VIDAL. Consulté le 19 mars 2020.


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