Un Électrorétinogramme ou électrorétinographie est un examen médical permettant de tester le bon fonctionnement de la rétine, le tissu qui tapisse le fond de l’oeil. Il est basé sur la mesure des courants électriques qui traversent les cellules visuelles stimulées par la lumière.
Définition et objectif
À propos de l’œil
L’œil, aussi appelé globe oculaire, est un organe creux et sphérique complexe composé de différentes tuniques, d’un cristallin et de liquides.
À savoir ! L’œil est constitué de deux parties : le bulbe de l’œil (ou globe oculaire) et le nerf optique qui relient la partie postérieure du globe oculaire au cerveau.
La tunique la plus externe est la sclérotique. Elle est formée d’un tissu conjonctif dense et peu vascularisé, et représente une protection pour l’organe. Au niveau antérieur (autrement dit à l’avant) de l’œil, la sclérotique s’interrompt, elle est remplacée par la cornée. Cette dernière qui est transparente, laisse passer les rayons lumineux dans le globe oculaire. Elle est riche en fibres nerveuses, tout contact induit un clignement et la sécrétion de larmes.
La tunique la plus interne est la rétine. Elle est composée de deux couches : la couche pigmentaire (externe) qui empêche la lumière de pénétrer, et la couche interne parsemée de nombreux photorécepteurs (bâtonnets et cônes) et de cellules acheminant les informations visuelles au cerveau. Cette structure appartient au système nerveux central.
Les fibres nerveuses sortent de l’œil via le nerf optique. A ce point de sortie, la rétine est interrompue, on parle de la tache aveugle. A proximité de cette dernière, on trouve la tâche jaune qui comporte une fossette centrale appelée la fovéa. C’est le point de la rétine qui a la meilleure acuité visuelle.
Le cristallin est une fine capsule élastique qui joue un rôle de lentille biconvexe. Il divise le globe oculaire en deux chambres. La chambre antérieure remplie d’humeur aqueuse (liquide), et la chambre postérieure remplie d’humeur vitrée (substance gélatineuse transparente). L’humeur vitrée contribue au maintien de la pression intra oculaire et donc à la forme de l’œil.
Définition et objectif de l’Électrorétinogramme
L’électrorétinogramme (ERG) est une représentation graphique de l’activité électrique au niveau de la rétine qui se présente sous la forme d’un tracé papier. L’électrorétinographie permet de préciser le diagnostic de certaines pathologies héréditaires rétiniennes, ou de surveiller la rétine en cas de prise de médicaments (antipaludéens par exemple) pouvant la dégrader. L’examen est aussi fréquemment prescrit pour diverses indications comme la rétinite (inflammation de la rétine), la dégénérescence maculaire, la rétinopathie diabétique, un décollement de la rétine, des tumeurs rétiniennes, des pertes de champ visuel, une détérioration de la vision, avant une opération de la cataracte, etc.
Lorsque la lumière arrive sur l’œil, plusieurs structures transparentes sont traversées avant de parvenir à la rétine :
- La cornée, qui est une partie de l’enveloppe de l’œil ;
- L’humeur aqueuse, le liquide localisé sous la cornée ;
- Le cristallin, une lentille qui converge les rayons lumineux ;
- Le vitré, une gelée qui nourrit la rétine.
La rétine est une fine membrane transparente composée de cellules optiques. Elle est parcourue par une multitude de petits vaisseaux sanguins que l’on nomme « capillaires ». Elle tapisse le fond de l’œil. Sa fonction est de réceptionner les ondes lumineuses de l’environnement pour les transmettre au cerveau via le nerf optique. Le cerveau se charge ensuite de traduire ces signaux lumineux en images.
C’est cette activité électrique qui est captée par l’électrorétinographe, l’appareil permettant d’obtenir l’électrorétinogramme, via des électrodes (ou capteurs) positionnées sur la peau, comme pour électrocardiogramme, et des lentilles spécifiques posées sur les yeux. Dans certains cas, les lentilles de contact peuvent être remplacées par des électrodes intradermiques à usage unique ou des électrodes placées sur la peau juste en dessous de l’œil.
La rétine est composée de plusieurs types de cellules qui se comportent comme de véritables petits capteurs : les cônes et les bâtonnets. Les bâtonnets, responsables de la vision de nuit sont activés par des lumières de faible intensité. Les cônes qui sont responsables de la vision de jour, des couleurs et des détails répondent à des lumières de forte intensité. L’électrorétinographie permet de distinguer, grâce à des lumières d’intensités et de couleurs différentes, l’activité de ces différents types cellulaires.
L’examen médical
Précaution et préparation
L’examen est parfois pratiqué sous anesthésie générale, notamment chez les enfants. L’ophtalmologue indiquera les modalités de l’examen lorsque celui ci nécessite une hospitalisation.
Une électrorétinographie nécessite généralement une dilatation des pupilles qui peut rendre la conduite d’un véhicule dangereuse. En effet, la vision est floue et l’œil est sensible à l’éblouissement. Il est donc conseillé de se rendre à l’examen en transport public ou accompagné d’un proche.
Par ailleurs, les individus portant habituellement des lentilles de contact doivent les retirer 24h avant l’examen et ne les remettre que 24h après.
Électrorétinogramme, le déroulement de l’examen
L’examen est indolore grâce à l’administration d’un collyre permettant d’insensibiliser l’œil la journée de l’examen.
L’examen peut être réalisé au cabinet ophtalmologique, ou à l’hôpital si une anesthésie est nécessaire. Il peut être réalisé par une ophtalmologue ou un orthoptiste. L’examen dure en moyenne 45 à 60 minutes.
Un électrorétinogramme peut être pratiqué en position assise, ou en position couchée. Il faut être le plus détendu possible, et fixer de manière stable les flashs délivrés.
Après les explications nécessaires sur l’examen, le patient est installé sur le fauteuil ou la table d’examen. Le patient est ensuite équipé des électrodes qui vont être posées à la surface de chaque œil. Selon les protocoles, cela peut être une lentille ou un petit fil. Pour éviter tout inconfort, un collyre anesthésiant est appliqué juste avant la pose. Il est également préférable d’attendre que la pupille soit complètement dilatée de façon à ce que l’énergie lumineuse qui arrive sur la rétine soit constante.
Les impulsions lumineuses sont ensuite envoyées. Au cours de l’examen, l’ambiance lumineuse de la pièce ainsi que l’intensité des impulsions lumineuses varient. L’examen se déroule en deux phases : une phase dans l’obscurité et une phase dans la lumière.
Pour la phase dans l’obscurité, le patient est placé dans une salle obscure, sous la surveillance du praticien, pendant une vingtaine de minutes. Le patient place son visage devant l’appareil, et doit regarder droit devant lui. Des flashs lumineux sont émis par l’appareil pendant plusieurs minutes (environ 4).
La phase dans la lumière se déroule dans une pièce éclairée. Le patient garde le visage face à l’appareil pendant 10 minutes. Des flashs sont à nouveau émis par l’appareil, le patient doit toujours fixer droit devant.
Suites de l’examen de l’Électrorétinogramme
Malgré l’utilisation d’un gel de protection, les lentilles de contact sont parfois être à l’origine d’une irritation passagère nécessitant l’instillation d’un collyre, l’application d’une pommade ou plus exceptionnellement la pose d’un pansement oculaire.
Charline D., Docteur en pharmacie