Un spermogramme est un examen médical visant à étudier la fertilité masculine. Le processus est simple mais doit être correctement réalisé, de préférence au laboratoire et analysé dans des structures dédiées pour être fiable. Cet examen est recommandé en première intention dans le bilan d’infertilité masculine.
Qu’est ce qu’un spermogramme ?
Un spermogramme est un examen permettant d’évaluer en première intention la fertilité masculine. Il vise à caractériser les spermatozoïdes d’un point de vue quantitatif (nombre de spermatozoïdes au total et nombre de spermatozoïdes normaux) et qualitatif (mobilité et forme des spermatozoïdes). Pratiqué en laboratoire d’analyses médicales ou dans un centre de procréation médicalement assistée, il repose sur le recueil de sperme par la masturbation après plusieurs jours sans éjaculation.
L’analyse du sperme est l’examen principal dans l’évaluation de la fertilité masculine. Il est réalisé lorsqu’un couple consulte pour des problèmes d’infertilité. Il est important de détecter d’éventuelles anomalies dans le sperme et le cas échéant déterminer si la stérilité est passagère (par exemple lors d’une fièvre ou avec la prise de certains médicaments) ou définitive. Avant de poser le diagnostic définitif, le médecin demande toujours au minimum 2 spermogrammes indiquant les mêmes résultats.
Un spermatozoïde est une cellule reproductrice (ou gamète) mâle produit au niveau des testicules. Il est constitué d’une tête et d’un flagelle. Il contient un noyau dans lequel l’ensemble de l’information génétique du père est localisé. Lors des rapports sexuels, les spermatozoïdes sont propulsés dans le vagin après éjaculation du sperme. Ils doivent ensuite se déplacer grâce à leur flagelle afin de rejoindre l’ovocyte qui se trouve près des ovaires et le féconder.
A quoi sert un spermogramme ?
Un spermogramme est prescrit par le médecin ou le gynécologue, principalement dans deux situations :
- Un bilan d’infertilité, pour un couple rencontrant des difficultés à concevoir ;
- Suite à un traitement potentiellement stérilisant, par exemple des traitements anticancéreux.
Dans un premier temps, ce sont les paramètres macroscopiques du sperme qui sont évalués. Pour être considéré comme normal, le volume du sperme doit être compris entre 2 et 6 millilitres (soit le volume d’un dé à coudre), le pH soit être supérieur à 7 et la viscosité doit diminuer spontanément dans les 30 minutes à 1 heure après le prélèvement. Une anomalie de l’un des 3 paramètres précédents peut indiquer un problème des glandes annexes (prostate et vésicules séminales) impliquées dans la production du sperme.
Ensuite, trois caractéristiques microscopiques sont étudiées à l’aide d’un microscope : le nombre de spermatozoïdes, leur mobilité et leur forme.
Un nombre de spermatozoïdes inférieur à 20 millions par millilitre de sperme représente une quantité anormalement faible. On parle d’ « oligospermie ». Une absence totale de spermatozoïdes se traduit par le terme médical « azoospermie ».
Normalement, 30% des spermatozoïdes doivent être mobiles durant la première heure et le rester jusqu’à 4h après l’éjaculation. Lorsque ce n’est pas le cas, on parle d’ « asthénospermie ».
À savoir ! Selon les critères de l’OMS, un sperme de bonne qualité contient au moins 15 millions de spermatozoïdes par millilitre avec un pourcentage de spermatozoïdes mobiles de 40 %.
On considère comme suffisamment fécondant un sperme contenant au moins 4 % de spermatozoïdes de forme normale. Ceux qui sont trop petits (hypotrophiques), avec une double tête (bicéphale) ou avec un flagelle double (bifides) sont considérés comme anormaux et on parle de « tératospermie ». La forme des spermatozoïdes est évaluée après une coloration spécifique et une observation au microscope.
Une anomalie des 3 caractéristiques microscopiques à la fois est appelée : oligo-asthéno-tératospermie.
À savoir ! Les valeurs normales peuvent varier d’un laboratoire à un autre.
Dans quelles conditions s’effectue un spermogramme ?
Un spermogramme ne s’effectue que sur rendez-vous et présentation de la prescription médicale.
Il est indispensable que l’homme s’abstienne de toute relation sexuelle durant les 3 à 5 jours précédents de recueil afin que la quantité de sperme corresponde aux critères de référence nécessaires pour l’analyse.
En cas de fièvre ou de prise de médicament, il est préférable de reporter à plus tard le prélèvement.
À savoir ! Le tabagisme peut altérer le spermogramme. Chez les patients fumeurs, il peut être conseillé d’arrêter de fumer pendant plusieurs semaines à plusieurs mois pour améliorer la qualité du sperme.
Le jour de l’examen, le patient doit uriner avant de procéder au recueil afin d’éliminer tous les germes présents dans le canal de l’urètre. Dans le même objectif, il est également demandé de bien se laver les mains et la verge avec des compresses stériles et une solution désinfectante (fournies par le laboratoire).
Comment se déroule un spermogramme ?
La majorité des laboratoires demandent à ce que le recueil de sperme soit effectué directement au laboratoire afin d’éviter la dégradation des spermatozoïdes entre le prélèvement et l’analyse. Tous les laboratoires possèdent donc une pièce prévue à cet effet. Le patient est dirigé dans la pièce pour se masturber et recueillir le sperme dans un petit flacon avant de l’apporter aux médecins. Dans certains cas, le patient peut effectuer le recueil de sperme à domicile – dans un flacon adapté remis par le laboratoire d’analyses médicales – puis l’amener rapidement au laboratoire pour analyses.
Le flacon est dirigé sans délai vers le laboratoire d’analyses afin d’être étudié. Le patient peut quant à lui rentrer directement à son domicile.
Que se passe-t-il après le spermogramme ?
Les délais pour obtenir les résultats du spermogramme sont variables d’un laboratoire à un autre. La moyenne se situe aux alentours des 10 jours. D’autres examens peuvent être prescrits pour évaluer la fertilité masculine :
- Un test de migration survie, qui est un examen complémentaire au spermogramme. Il permet d’évaluer la quantité de spermatozoïdes théoriquement utilisables pour une insémination artificielle
- Une spermoculture, qui permet de rechercher la présence éventuelles de bactéries dans l’éjaculat
- Le mar-test, pour rechercher la présence d’anticorps anti-spermatozoïdes.
Parallèlement, des tests et examens sont prescrits chez la femme pour effectuer le bilan d’infertilité du couple. Les résultats sont discutés avec le couple et le médecin du centre de PMA. En fonction de la situation, une prise en charge spécialisée peut être proposée au couple.
Rédigé par Charline D., Pharmacien, Mis à jour par Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Spermogramme. www.chu-nantes.fr. Consulté le 6 février 2024.