Asthénospermie


Rédigé par Charline D. et publié le 30 octobre 2019

Asthenospermie

Une asthénospermie désigne une anomalie de mobilité des spermatozoïdes d’un individu à l’origine d’une éventuelle difficulté à concevoir un enfant. Elle peut être en lien avec une anomalie structurale des spermatozoïdes ou avec une infection. La faible mobilité des spermatozoïdes est évaluée grâce à un spermogramme. On parle d’asthénospermie lorsque plus de 65% des spermatozoïdes sont immobiles. Actuellement, il existe peu de traitement pour l’asthénospermie. La prise en charge repose, par ailleurs, principalement sur le traitement de sa cause lorsqu’elle est connue et traitable.  Dans le cadre d’un projet de grossesse, une assistance médicale à procréation (PMA) peut être proposée au couple. La FIV-ICSI, qui est la technique d’AMP offrant les plus grandes chances de succès, est idéale en cas d’infertilité masculine.

Définition et symptômes

AsthenospermieRappels anatomiques

Un spermatozoïde est une cellule reproductrice (ou gamète) mâle produit au niveau des testicules. Il est constitué d’une tête et d’un flagelle. Il contient un noyau dans lequel l’ensemble de l’information génétique du père est localisé. Lors des rapports sexuels, les spermatozoïdes sont propulsés dans le vagin après l’éjaculation du sperme. Ils doivent ensuite se déplacer grâce à leur flagelle afin de rejoindre l’ovocyte qui se trouve près des ovaires et le féconder.

Ainsi, la fécondation de l’ovocyte nécessite la migration des spermatozoïdes du vagin vers l’utérus puis vers les trompes utérines. Pour ce faire, les spermatozoïdes doivent traverser la glaire cervicale (sécrétion utérine) ce qui exige une certaine vigueur qui peut faire défaut en cas d’asthénospermie.

On parle d’infertilité dans un couple lorsque après 12 à 24 mois de rapports sexuels réguliers (2 voire 3 fois par semaine), complets et sans contraception, une grossesse ne survient toujours pas. Un couple sur sept consulte pour un problème d’infertilité et un sur dix-huit à recours à un traitement pour y remédier. On estime que l’infertilité est due dans 35% des cas à un problème féminin (trouble de l’ovulation, problème au niveau des trompes) et à un problème masculin (anomalie de nombre ou/et de mobilité des spermatozoïdes) dans 35% des cas aussi.

Qu’est-ce que l’asthénospermie ?

L’asthénospermie, aussi appelée asthénozoospermie, est une anomalie spermatique qui se traduit par une mobilité insuffisante des spermatozoïdes. Cette condition impacte la fécondité masculine et peut diminuer les possibilités pour un couple d’obtenir une grossesse.

L’anomalie de mobilité peut être isolée, ou associée à d’autres anomalies du sperme comme :

  • Une oligospermie (concentration en spermatozoïdes inférieure à la normale) ;
  • Une tératozoospermie (spermatozoïdes anormaux présents en grande quantité).

A noter que lorsque l’asthénospermie est associée à d’autres altérations spermatiques, l’impact sur la fécondité sera plus important.

Quels sont les symptômes ?

L’asthénospermie est totalement asymptomatique, autrement dit elle n’entraîne aucun symptôme. La seule manifestation possible de l’anomalie est la difficulté à concevoir un enfant.

Quelles sont les causes ?

Les causes d’asthénospermie peuvent être diverses :

  • Cryptorchidie (testicule non descendu) ;
  • Varicocèle (dilatation d’une veine au niveau du cordon spermatique) ;
  • Infections ;
  • Génétiques (mucoviscidose, syndrome de Klinefelter, etc.) ;
  • Insuffisance hormonale ;
  • Exposition à des toxiques ;
  • Certains traitements (chimiothérapie par exemple).

Diagnostic et traitement

Asthénospermie Quel diagnostic ?

Le diagnostic d’une asthénospermie nécessite une analyse biologique du sperme appelée « spermogramme ».

À savoir ! Un spermogramme nécessite un recueil de sperme. La majorité des laboratoires demandent à ce que le recueil de sperme soit effectué directement au laboratoire afin d’éviter la dégradation des spermatozoïdes entre le prélèvement et l’analyse.

Ce type d’examen est réalisé dans un contexte de bilan de fertilité de couple. Ainsi, plusieurs paramètres sont évalués dont la mobilité des spermatozoïdes, autrement dit le nombre de spermatozoïdes capables de progresser du vagin jusqu’aux trompes utérines où à lieu la fécondation avec l’ovocyte. Ce paramètre est apprécié grâce à l’analyse, dans une goutte de sperme au microscope, du pourcentage de spermatozoïdes capables de traverser rapidement le champ du microscope en ligne droite. La mesure est effectuée en deux temps :

  • 30 minutes après l’éjaculation afin d’évaluer la mobilité dite primaire ;
  • 3 heures après l’éjaculation pour évaluer la mobilité dite secondaire.

L’analyse du sperme permet alors de classer la mobilité des spermatozoïdes en 4 grades :

  1. Mobilité normale, rapide et progressive ;
  2. Mobilité diminuée, lente ou faiblement progressive ;
  3. Mouvements sur place et non progressifs ;
  4. Immobilisation des spermatozoïdes.

La mobilité a + b doit être supérieure ou égale à 40% après 1 heure, et à 30% après 4 heures. La mobilité a doit être supérieure ou égale à 25%. La mobilité ne doit pas baisser de manière significative après 4 heures. En dessous de ces seuils, on parle d’asthénospermie.

Le diagnostic doit être confirmé par un second spermogramme, à 3 mois d’intervalle minimum car beaucoup de facteurs peuvent influencer la qualité du sperme.

D’autres examens peuvent compléter le diagnostic :

  • Un spermocytogramme qui permet de détecter une éventuelle anomalie morphologique des spermatozoïdes, par exemple une anomalie du flagelle ;
  • Une spermoculture pour mettre en évidence une éventuelle infection.

Quels traitements ?

La prise en charge d’une asthénospermie dépend directement du degré de mobilité des spermatozoïdes et de la présence ou non d’autres anomalies spermatiques associées. Par ailleurs, lorsque la cause de l’anomalie est connue, il faut la traiter.

Il existe peu de traitement capable de traiter une infertilité masculine. Lorsque l’asthénospermie est légère à modérée, une supplémentation en antioxydants peut parfois être prescrite.

En cas de varicocèle, une intervention chirurgicale peut permettre de restaurer la fertilité du patient.

Dans les cas où les traitements proposés ne suffisent pas, ou que la cause de l’asthénospermie n’est pas traitable, il convient d’envisager des techniques d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP).

La FIV-ICSI (fécondation in vitro avec micro-injection) est une des technique de PMA les plus fréquemment réalisées. Elle est particulièrement indiquée dans l’infertilité masculine et donc pour palier à l’asthénospermie en introduisant les spermatozoïdes manuellement au sein de l’ovocyte. En effet, seuls quelques spermatozoïdes mobiles suffisent au bon déroulement de l’intervention.  Cette dernière offre les plus grandes chances de succès. Elle est proposée en cas d’échec de la FIV, d’anomalies importantes des spermatozoïdes ou de la présence d’anticorps anti-spermatozoïdes responsables de leur destruction.

À savoir ! Les spermatozoïdes utilisés en AMP sont sélectionnés pour être les plus « vaillants possible ». Le test de migration-survie (TMS) consiste à sélectionner les spermatozoïdes (environ 1 million)  de meilleure qualité.

Enfin, lorsque les traitements de l’infertilité masculine ont échoué, le recours à une insémination artificielle est toujours possible avec un don de sperme auprès des CECOS (Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains).

Charline D., Docteur en pharmacie

– Asthénospermie. fiv. Consulté le 15 juin 2019.
– Les traitements des troubles de la fertilité masculine. EurekaSanté. Consulté le 15 juin 2019.
– Spermogramme : déroulement, délais, infos… Spermogramme.net. Consulté le 15 juin 2019.
– Spermogramme. Larousse. Consulté le 15 juin 2019.

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