Urétéroscopie


Rédigé par Charline D. et publié le 28 janvier 2020

Une urétéroscopie est un examen médical dont l’objectif est la visualisation des voies urinaires entre les reins et la vessie (les uretères). Cette technique est utilisée pour le diagnostic et le traitement de diverses pathologies affectant le système urinaire.

Définition et objectif d’une urétéroscopie


L’urétéroscopie est une technique d’exploration récente et peu invasive des voies urinaires. Sa principale indication est le traitement des calculs urinaires, autrement dit le retrait des calculs coincés dans le rein ou l’uretère. Parfois, l’urétéroscopie est aussi utilisée pour le diagnostic et le traitement d’un saignement inexpliqué ou d’un blocage de l’uretère.

L’appareil urinaire

La vessie est une poche permettant le stockage (500mL) de l’urine. Elle est localisée :

  • Chez la femme, en dessous de l’utérus et devant le vagin ;
  • Chez l’homme, devant le rectum et au-dessus de la prostate.

Grâce à sa paroi extensible, elle s’agrandit et rétrécie en fonction de la quantité d’urine qu’elle contient. Elle appartient à un ensemble d’organes, chargés de fabriquer et expulser l’urine en dehors du corps, appelé appareil urinaire. Il est composé des reins, des uretères, de la vessie et de l’urètre.

L’urine est produite par les reins. Elle rejoint la vessie via 2 conduits appelés « uretères ». Ces dernières ont pour fonction l’acheminement de l’urine des reins vers la vessie. Lorsque le volume d’urine dans la vessie atteint un certain seuil (environ 300mL), le besoin d’uriner apparaît. En attendant, les muscles du périnée et le sphincter de l’urètre restent contracter pour retenir l’urine.

Au moment de la miction (action d’uriner), le sphincter se décontracte et ce sont les muscles de la vessie qui prennent le relais afin d’évacuer l’urine de la vessie via l’urètre. À tout moment, la miction peut être interrompue par une contraction volontaire de l’urètre et des muscles du périnée.

L’urètre, comme les uretères, est un conduit permettant le transport de l’urine. Cependant, elle a une fonction en plus : la capacité de se contracter (pour retenir l’urine) ou de se relâcher (pour vidanger la vessie). C’est ce que l’on appelle la continence.

Principe et objectif de l’urétéroscopie

L’urétéroscopie est un examen qui consiste à introduire un endoscope par l’urètre (ou conduit urinaire) jusqu’à la vessie puis dans l’uretère, et jusqu’aux reins, si besoin.

À savoir ! Un endoscope est un tube souple ou rigide muni d’un système optique. Des instruments chirurgicaux peuvent aussi être glissés dedans.

Une fois la micro caméra flexible introduite par le canal urinaire, le médecin remonte jusqu’au rein. Les calculs peuvent ainsi être extraits en une fois lorsqu’ils sont petits, soit après fragmentation avec un laser. Lorsque l’intervention est terminée, un drain interne est laissé en place deux semaines. Parfois, lorsque les voies urinaires sont trop étroites, le drain interne est posé en premier afin de dilater les canaux urinaires et de pouvoir réaliser l’intervention dans un second temps.

Urétéroscopie : Déroulement et suites de l’examen

Précaution

L’urétéroscopie est contre indiquée en cas d’infection urinaire. Elle doit donc être systématiquement précédée d’un examen urinaire (appelé ECBU) permettant de confirmer l’absence d’infection. Une infection urinaire non traitée peut conduire à un report de l’intervention.

Préparation

Avant l’intervention, le patient assiste à une consultation avec un anesthésiste afin de vérifier l’absence de toute contre-indication opératoire.

Le jour de l’examen, il est demandé d’effectuer une toilette intime soigneuse. Un nettoyage antiseptique sera, par ailleurs, effectué dans la salle de radiologie juste avant l’examen. Il est préférable de ne pas uriner avant l’introduction de la sonde.

Une prescription d’antibiotiques pendant les 3 jours qui entourent l’examen (c’est-à-dire 1 jour avant l’examen jusqu’au jour d’après l’examen) est possible afin de prévenir une éventuelle infection urinaire en lien avec l’examen.

Déroulement d’une urétéroscopie

Une urétéroscopie nécessite une hospitalisation, au minimum de 1 jour (le patient arrive le matin et repart le soir). Selon les établissements, l’hospitalisation peut durer plusieurs jours.

Dans la majorité des cas, l’urétéroscopie est effectuée sous anesthésie. Elle peut être :

  • Générale, le patient est totalement endormi ;
  • Rachidienne (piqûre dans le dos), la partie inférieure du corps est engourdie, mais le patient en conscient.

Parfois, l’administration d’un simple sédatif peut suffire dans les cas les plus simples.

Une fois d’anesthésie effective, les jambes du patient sont écartées puis placées en position élevée.

L’urétroscope est inséré dans l’urètre jusque dans la vessie puis remonte dans l’uretère jusqu’au site à examiner.

À savoir ! Des radiographies sous fréquemment effectuées durant l’intervention.

Le calcul à l’origine du blocage de l’uretère est retiré progressivement à l’aide d’une pince ou d’un filet (en forme de panier). Plusieurs techniques peuvent être utilisées fragmenter un gros calcul et permettre son évacuation, dont le laser, les ultrasons et les ondes de choc. A noter que toutes ses techniques ne sont pas disponibles dans tous les établissements de santé.

A la fin de la procédure, un petit tube en plastique, appelé endoprothèse urétérale, peut être laissée en place temporairement au niveau de l’uretère afin d’éviter un éventuel blocage lors de la période d’enflure post-opératoire. Ce tube est retiré dans les deux semaines qui suivent l’intervention.

Les risques de complication

Toute exploration médicale sur le corps humain, même réalisée dans les meilleures conditions (sécurité et compétence maximales) comporte des risques.

Les principales complications d’une urétéroscopie est sont :

  • Une infection urinaire nécessitant un traitement antibiotique ;
  • Un rétrécissement cicatriciel de l’uretère nécessitant une nouvelle intervention ;
  • La persistance d’un fragment de calcul à l’origine d’infections à répétition et de coliques néphrétiques.

Suites d’une urétéroscopie

En cas de départ le jour même de l’hôpital, il faut prévoir un transport pour le retour au domicile du patient. Ce dernier pourra reprendre ses activités habituelles après quelques jours de convalescence.

Durant les heures qui suivent l’urétéroscopie, le patient peut ressentir des envies fréquentes d’uriner. Il peut également souffrir de brûlures ou de saignement lors de la miction. Tout ceci est normal, c’est la conséquence du passage des instruments dans les voies urinaires. Une hydratation importante et des mictions fréquentes permettent de soulager les symptômes.

De la même manière, une douleur au flanc ou au niveau de la vessie est totalement normale durant les quelques jours qui suivent l’examen. Cette douleur est soulagée par la prise d’antalgiques comme le paracétamol ou l’ibuprofène.

Dans certains cas, un analgésique plus puissant peut être prescrit par le médecin, par exemple du paracétamol codéiné.

Dans de rares cas, le patient doit se présenter aux urgences pour une douleur intense et de la fièvre.

Le médecin peut demander au patient de reprendre un rendez-vous de suivi afin qu’il puisse l’informer des résultats, et éventuellement pratiquer d’autres tests ou encore programmer une seconde intervention.

Lorsqu’une endoprothèse a été mise en place, l’équipe médicale informe le patient du moment et de la façon dont la prothèse sera retirée. Chez les femmes, le retrait ne nécessite pas d’anesthésie, chez l’homme, une anesthésie locale est pratiquée. A noter que certaines prothèses urétérales comportent un fil qui ressort par l’urètre. Le moment venu,  l’urologue ou le médecin traitant a simplement à tirer sur le fil pour retirer la prothèse.

 Charline D., Docteur en pharmacie

– Urétéroscopie. LAROUSSE. Consulté le 28 janvier 2020.

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