La constipation est un trouble digestif qui correspond une difficulté à évacuer les selles et une diminution de leur fréquence d’émission. Cette affection est très fréquente. Ces origines sont diverses et elle est souvent bénigne. Une bonne hygiène de vie est généralement suffisante pour en venir à bout.
Définition et symptômes
Qu’est-ce que la constipation ?
Le nombre d’individus concernés par la constipation chronique dans les pays occidentaux est estimé autour de 3 voire 5% de la population.
Après leur ingestion, les aliments ne sont pas utilisables tels quels. Ils sont d’abord digérés au niveau de l’estomac puis de l’intestin grêle dans le but de fournir à l’organisme les nutriments dont il a besoin. C’est ce que le processus de digestion. Effectivement, au fur et à mesure de leur progression dans le tube digestif (c’est-à-dire de la bouche au rectum), par contraction, les aliments subissent des modifications chimiques via les sucs digestifs synthétisés au niveau de l’estomac et de l’intestin grêle. Les nutriments passent alors dans la circulation sanguine, tandis que les déchets sont éliminés dans les selles.
La constipation est engendrée par un ralentissement du transit intestinal. Les selles, faites de résidus alimentaires, séjournent trop longtemps sans progresser dans le colon. Du coup, l’eau qu’elles contiennent est absorbée et les selles moins hydratées sont plus dures. Ces dernières s’accumulent au niveau du colon et du rectum, et sont plus difficiles à évacuer. De manière générale, une constipation est évoquée dès que la fréquence des selles est inférieure à 3 selles par semaine. A noter que la fréquence normale des selles varie beaucoup d’un individu à un autre, il peut aller de 3 selles par jour à 3 par semaine. Ainsi, la définition de constipation est à adapter au cas par cas. Il est plus exact de dire qu’elle correspond à une diminution du nombre de selles par semaine associée à des symptômes.
Une constipation est dite occasionnelle lorsqu’elle est temporaire, ou chronique lorsque les symptômes sont présents depuis plus de 6 mois.
Dans la majorité des cas, la constipation survient suite à un changement des habitudes quotidiennes (par exemple, un voyage ou un stress) ou lorsque quelqu’un se retient d’aller à la selle (par exemple, en cas d’hémorroïdes ou de fissure anale).
La constipation chronique peut être la conséquence :
- D’une alimentation pauvre en fibres, d’une hydratation insuffisante ou d’un manque d’activité physique ;
- De la prise de certains médicaments (par exemple, les antidépresseurs ou les antidouleurs) ;
- Du vieillissement ;
- De certaines période chez la femme comme par exemple la grossesse ou la ménopause ;
- D’un faible apport calorique (anorexie mentale) ;
- De la sédentarité ;
- De certaines pathologies (syndrome du colon irritable) et plus rarement de troubles digestifs (diverticulose, cancer du colon) ou d’autres pathologies chroniques (diabète, maladie de Parkinson, etc.).
Symptômes de la constipation
On parle de constipation lorsque la fréquence des selles est inférieure à 3 fois par semaine, cependant cette règle n’est pas absolue. La constipation doit être traitée lorsqu’elle entraîne des sensations désagréables et d’inconfort au niveau de l’abdomen comme des ballonnements, des crampes abdominales ou des douleurs à la défécation. Les selles sont dures, peu abondantes et leur expulsion paraît souvent incomplète.
Une constipation dite passagère disparaît, en général, en même temps que sa cause (voyage, stress, médicaments) ou grâce à une bonne hygiène alimentaire. La constipation chronique peut également évoluer vers la guérison lorsqu’elle est bien traitée. En revanche, lorsqu’elle est liée à une pathologie, son soulagement repose sur le traitement de la maladie en cause.
Sans traitement, des complications peuvent survenir. Par exemple, les efforts répétés et prolongés de poussée peuvent aggraver une fissure anale ou des hémorroïdes. Aussi, chez les personnes âgées majoritairement, l’occlusion intestinale, l’incontinence anale, l’ulcération anale ou encore la rétention urinaire (impossibilité d’uriner malgré une vessie pleine) peuvent être d’autres complications de la constipation.
Diagnostic et traitement
Quel diagnostic ?
Généralement, la constipation et ses causes sont diagnostiquées par le médecin traitant, lors d’une consultation, par un simple interrogatoire (sur les habitudes de vie, les facteurs en cause, le retentissement sur la vie quotidienne ainsi que les médicaments pris par le patient) et un examen clinique.
Traitement de la constipation
Dans la majorité des cas, lorsque la constipation n’est pas liée à une maladie particulière, le médecin va prescrire des règles hygiéno-diététiques :
- Améliorer la position sur les toilettes (surélévation des pieds) ;
- Enrichissement de l’alimentation en fibres ;
- Boire suffisamment et de l’eau riche en minéraux ;
- Faire de l’exercice physique.
Il pourra éventuellement modifier ou arrêter l’un des traitements en cours s’il le suspecte d’être en cause dans la survenue de la constipation. En cas d’échec des mesures hygiéno-diététiques, un traitement par laxatifs peut être envisagé. Différents types de laxatif peuvent être prescrits :
- Les laxatifs osmotiques qui vont ramollir les selles en attirant l’eau dans l’intestin. Ils sont volontiers utilisés en première intention, mais peuvent causer des douleurs abdominales ou ballonnements ;
- Les laxatifs de lest qui modifient la consistance des selles, mais impliquent une bonne hydratation pour être efficaces ;
- Les laxatifs lubrifiants qui permettent de ramollir le contenu de l’intestin et de faciliter la progression des selles. Ils peuvent entraîner un suintement au niveau de l’anus ;
- Les laxatifs stimulants qui déclenchent la contraction intestinale pour faire progresser les selles. Ils sont prescrits sur une courte durée uniquement ;
- Les laxatifs par voie rectale (suppositoires, lavements) agissent par stimulation mécanique ce qui déclenche en quelques minutes le besoin d’aller à la selle.
A savoir ! Un abus des laxatifs peut provoquer certaines complications en lien avec une accoutumance, une perte de capacité du tube digestif à absorber les nutriments, une perte d’eau, de vitamine et de sels minéraux.
Lorsqu’elle est occasionnelle, la constipation n’est pas dangereuse. Cependant, elle peut être très désagréable et des mesures simples peuvent suffire à améliorer le transit et éviter une évolution chronique. Il est recommandé :
- D’aller à la selle à heure fixe, sans faire trop d’effort de poussée ;
- D’aller à la selle dès que l’envie se fait sentir ;
- De prendre son temps aux toilettes ;
- De favoriser la progression des selles en utilisant un marchepied ou des toilettes « à la turque » ;
- De consommer des fibres alimentaires (légumes verts, fruits frais, produits aux céréales complètes) ;
- D’éviter de consommer des aliments trop gras ou trop sucrés ;
- De boire régulièrement et suffisamment (au moins 1,5L par jour)
- D’adopter de nouvelles habitudes comme :
- Consommer 5 fruits et légumes par jour ;
- Consommer plus de produits aux céréales complètes ;
- Consommer des fruits secs et oléagineux ;
- Remplacer la farine blanche par de la farine complète ;
- Diversifier sa consommation en céréales (orge, seigle, avoine, quinoa, etc.)
- De pratiquer une activité physique (sport, jardinage, marche, jeux avec les enfants, danse, bricolage, etc.) tous les jours.
Il est nécessaire de prévenir un médecin rapidement lorsque la constipation est accompagnée de sang dans les selles ou de douleurs, nausées ou vomissements ou que l’émission de gaz et de selles est impossible ou encore lorsque la constipation est associée à de la fièvre ou des frissons.
Il est également conseillé de consulter un médecin dans les cas suivants : émission de selles avec des glaires, alternance de constipation et de diarrhée, constipation survenue lors de prise d’un nouveau médicament, et épisode inhabituel de constipation de durée supérieur à 48/ 72h.
L’automédication est possible lors d’une constipation occasionnelle sans signes associés (par exemple en voyage) ou lorsqu’un bilan a déjà été établi par le médecin.
Publié le 19 septembre 2017. Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie, le 23 août 2021.
– Constipation de l’adulte. Ameli.