Angine érythémato pultacée


Rédigé par Charline D. et publié le 8 avril 2020

Angine-érythémato-pultacée

L’angine désigne une infection d’origine bactérienne ou virale des amygdales localisées dans la gorge, de part et d’autre de la luette. Il existe plusieurs types d’angine, dont les plus fréquentes sont les angines érythémato-pultacées (ou angines blanches) et les angines érythémateuses (ou angines rouges). Elles concernent plus volontiers les enfants et les adolescents. L’infection se traduit par divers symptômes, dont le plus fréquent est les maux de gorge. Le diagnostic est clinique, et le traitement est généralement symptomatique.

Définition et symptômes

Qu’est-ce que l’angine erythémato pultacée ?

Le pharynx est un conduit permettant de relier la bouche et le nez à l’œsophage et au larynx situé juste en dessous. Ainsi, il permet le passage des aliments de la bouche vers l’œsophage, et de l’air vers le larynx (puis la trachée et les poumons).

Les amygdales, aussi nommées amygdales palatines, se trouvent à l’entrée du pharynx, de part et d’autre de la luette. Ces deux organes en forme d’amande exercent un rôle dans la défense de l’organisme face aux germes qui entrent par la bouche ou le nez.

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Le larynx relie le pharynx à la trachée au niveau des cordes vocales. A l’entrée du larynx, on trouve l’épiglotte qui permet de protéger le larynx en basculant en arrière lors de la déglutition. Elle permet ainsi d’empêcher les aliments de passer dans le larynx et la trachée.

Il arrive donc que les amygdales, qui ont normalement pour but de stopper les germes entrants dans l’organisme, s’infectent aussi. Cette atteinte est très fréquente, et touche particulièrement les enfants qui ont des amygdales plus volumineuses et un système immunitaire moins développé que l’adulte. On parle d’amygdalite, ou plus communément d’angine.

On distingue différents types d’angine selon le type de lésion. Les plus fréquentes sont les angines érythémateuses (les amygdales sont rouges et tuméfiées) et les angines érythémato-pultacée ou angines blanches (les amygdales sont rouges, tuméfiées avec la présence d’un enduit blanchâtre qui se décolle facilement). Les angines vésiculeuses (présence de vésicules inflammatoires), pseudomembraneuses (exsudat fibrineux), ulcéreuses et ulcéro-nécrotiques sont moins fréquentes.

Quels symptômes ?

Le symptôme principal d’une angine est la douleur à la déglutition, très souvent associée à une irradiation vers les oreilles. Chez les plus petits qui ne sont pas encore capables de communiquer, cette douleur est exprimée par un refus de s’alimenter.

D’autres symptômes peuvent exister : une fièvre élevée, une sensation de malaise, une fatigue, des maux de tête, des troubles digestifs, une mauvaise haleine ou une voix étouffée.

Lorsque les symptômes de l’angine surviennent plusieurs fois par an, on parle d’amygdalite chronique.

La présence de certains facteurs augmente le risque de survenue d’une angine, dont la consommation ou l’exposition régulière au tabac, certains lieux comme les hôpitaux ou les écoles, une baisse des défenses immunitaires, des angines non ou mal soignées, la pollution, etc.

L’angine se manifeste par :

  • Des sécrétions blanchâtres (appelé caséum) au niveau des amygdales ;
  • Une toux sèche ;
  • Des maux de tête ;
  • Une fatigue ;
  • Des picotements ou démangeaisons dans la gorge ;
  • Une mauvaise haleine.

L’angine blanche se différencie de l’angine rouge par la présence d’un enduit blanchâtre sur les amygdales qui forme des taches. La présence de cet enduit n’est pas un facteur de gravité de l’angine. Comme pour l’angine rouge, elle est majoritairement d’origine virale.

A noter ! L’angine blanche peut également être liée à une mononucléose.

 

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?

Le diagnostic d’une angine repose d’abord sur l’examen clinique du patient et la présence des symptômes caractéristiques comme les maux de gorge. A l’examen médical, les amygdales apparaissent comme tuméfiées et rouges avec la présence de taches blanchâtres. Des adénopathies douloureuses au niveau du cou sont souvent présentes.

Pour déterminer l’origine virale ou bactérienne de l’infection, des tests rapides réalisables en quelques minutes au cabinet médical existent. Avec ces derniers, il suffit de réaliser un prélèvement au niveau de la gorge grâce à un écouvillon.

Lorsque le résultat est positif, le diagnostic d’angine bactérienne est confirmé, le traitement antibiotique doit être mis en place.

En cas de test négatif, une mise en culture s’impose afin d’affirmer le diagnostic chez les enfants et adolescents. Chez l’adulte, la mise en culture n’est pas nécessaire compte tenu de la faible incidence des infections à streptocoques.

Quel traitement ?

La plupart du temps, une angine guérit spontanément en moins d’une semaine avec :

  • Du repos ;
  • Une hydratation ;
  • Un traitement symptomatique (antalgiques comme le paracétamol ou les anti-inflammatoires).

En cas d’infection bactérienne, le traitement repose sur la prise d’antibiotiques. Dans la majorité des cas, c’est l’amoxicilline qui est prescrite pendant 10 jours. En cas de contre-indication aux pénicillines, le médecin peut prescrire un antibiotique de la famille des macrolides (érythromycine, clarithromycine).

Plusieurs conseils peuvent être appliqués en complément du traitement pour soulager les maux de gorge:

  • Mettre sa voix au repos, ne parler qu’en cas de nécessité et éviter de crier, chuchoter ou chanter ;
  • Garder la gorge humide en buvant beaucoup d’eau et humidifier l’air ;
  • Eviter les décongestionnants nasaux en cas de rhume qui peuvent dessécher les cordes vocales ;
  • Eviter les endroits enfumés ;
  • Faire des gargarismes plusieurs fois par jour avec des infusions à base de sauge, de thym ou de camomille ;
  • Eviter le miel qui favorise la sécrétion d’acide gastrique ;
  • Prendre des anti-inflammatoires pour soulager la douleur ;
  • Eviter les boissons trop froides ou trop chaudes ;
  • Faire des inhalations d’eucalyptus d’une vingtaine de minutes.

A noter ! En cas de répétition d’infections bactériennes au niveau de la gorge, une intervention chirurgicale (amygdalectomie) peut être proposée. En effet, le médecin évoque l’intervention au delà de 6 épisodes par an, ou de 4 épisodes par an pendant 2 ans, ou de 3 épisodes par an pendant 3 ans, ou en cas d’infection aigüe sévère et persistante malgré les antibiotiques.

Prévention

Afin d’éviter toute propagation des infections en général, en plus de lutter contre les divers facteurs de risque, il est recommandé de respecter plusieurs règles d’hygiène fondamentales :

  • Se laver les mains à l’eau et au savon, avant et après tout contact avec un malade ;
  • Se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir (ou sa manche) en cas d’éternuement ou de toux ;
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique pour se moucher ;
  • Nettoyer tout objet utilisé ou manipulé par une personne malade ;
  • Eviter de partager les objets du quotidien (couverts par exemple) ;
  • Ranger et ne pas partager sa brosse à dents avec quelqu’un d’autre ;
  • Aérer son habitation au moins 1 fois par jour ;
  • Maintenir la température de l’habitation autour des 19°.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Amygdalite. LE MANUEL MSD. Consulté le 22 mars 2020.
– Amygdalite. LAROUSSE. Consulté le 22 mars 2020.


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