Candidoses


Rédigé par Estelle B. et publié le 2 février 2021

candidoses sous forme 3D

Les candidoses rassemblent toutes les infections fongiques, provoquées par les levures du genre Candida, qui se trouvent naturellement sur la peau, dans l’intestin ou l’appareil génital féminin. Dans certaines conditions, ces levures, habituellement non pathogènes, engendrent des infections cutanées, buccales ou vaginales. Plus rarement, les candidoses peuvent toucher des organes et se propager à l’ensemble de l’organisme, généralement chez des personnes hospitalisées ou présentant une immunodépression sévère. Le traitement repose sur l’administration de médicaments antifongiques, administrés par voie orale ou intraveineuse.

Définitions et symptômes des candidoses

Qu’est-ce qu’une candidose ?

Homme avec des candidoses sur la langueLes champignons microscopiques, des levures du genre Candida, sont présents naturellement au sein des flores microbiennes de l’organisme : la peau, l’appareil digestif ou l’appareil génital féminin. Habituellement dans les conditions normales et chez les individus en bonne santé, ces levures ne sont pas pathogènes. En revanche, dans certaines conditions, elles peuvent provoquer des infections localisées ou généralisées, bénignes ou très graves, les candidoses.

À savoir ! Sur les 200 espèces de levures du genre Candida répertoriées, seulement une vingtaine sont capables de provoquer des infections chez l’Homme. L’espèce la plus souvent mise en cause dans les candidoses est Candida albicans.

Le plus souvent, les candidoses se localisent au niveau de la peau et des muqueuses, chez les sujets en bonne santé comme chez les sujets immunodéprimés. Les candidoses cutanées touchent le plus souvent des zones de transpiration, telles que :

  • L’aine ;
  • Les aisselles ;
  • Les espaces entre les doigts ;
  • Les zones cutanées brûlées, blessées ou lésées.

Les candidoses des muqueuses sont essentiellement situées au niveau :

  • De la bouche (candidose buccale) ;
  • De la muqueuse vaginale (candidose vaginale, une forme fréquente de mycose vaginale) ;
  • De l’œsophage (candidose de l’œsophage).

À savoir ! La candidose la plus connue et la plus fréquente est le muguet, qui affecte la cavité buccale. Elle survient le plus souvent chez les nourrissons, les patients ayant pris des antibiotiques à large spectre et des personnes atteintes d’immunodépression

Plusieurs facteurs de susceptibilité peuvent expliquer la survenue ou la récidive d’une candidose cutanée ou muqueuse, notamment :

  • Des facteurs génétiques pour les formes chroniques ou récidivantes ;
  • Des facteurs environnementaux provoquant des modifications du pH, des nutriments ou du microbiote ;
  • Le diabète pour les candidoses vaginales (les récidives de candidose vaginale peuvent d’ailleurs révéler le développement d’un diabète de type 2) ;
  • L’infection par le VIH ;
  • La prise de certains médicaments, comme des médicaments antibiotiques, des hormones œstrogènes, des corticoïdes ou encore des immunosuppresseurs.

Parallèlement aux candidoses cutanéo-muqueuses, peuvent survenir des candidoses systémiques, qui sont associées à une atteinte viscérale et à une diffusion des levures dans la circulation sanguine. Ces candidoses systémiques peuvent être particulièrement graves. Tous les organes peuvent être touchés, mais les plus fréquemment atteints sont les reins, le cœur (au niveau des valves cardiaques), le cerveau, la rate ou encore les yeux.

Les candidoses systémiques ne surviennent que dans des contextes particuliers, le plus souvent dans le cadre de soins (infections nosocomiales) ou chez des patients particulièrement fragiles :

  • La présence de cathéters intravasculaires ou de sondes ;
  • Des chimiothérapies ;
  • Des traitements antibiotiques prolongés ;
  • Des traitements prolongés par des corticoïdes ;
  • Une intervention chirurgicale, en particulier une chirurgie digestive lourde ;
  • Un séjour en réanimation ;
  • Une neutropénie prolongée (déficit en certains types de globules blancs) ;
  • Une greffe de moelle osseuse ;
  • La prématurité chez le nouveau-né ;
  • Des brûlures étendues.

Quels symptômes ?

Enfant avec un candidose sous les brasLes symptômes des candidoses varient fortement selon le type de candidose en cause. Dans le cas de la candidose buccale, l’infection se manifeste comme suit :

  • Des tâches crémeuses, blanches, douloureuses sur les muqueuses de la cavité buccale ;
  • Des fissures au coin des lèvres ;
  • Une langue rouge, douloureuse et lisse.

La candidose œsophagienne provoque une douleur à la déglutition, liées à l’apparition de tâches blanches, crémeuses au niveau de la paroi de l’œsophage.

Les candidoses cutanées entraînent des taches blanches et/ou rouges, douloureuses, une irritation et des démangeaisons. Par exemple, des levures du genre Candida peuvent être impliquées dans certains érythèmes fessiers des nourrissons.

Les candidoses systémiques sont à l’origine de symptômes généraux parfois très importants :

  • Une fièvre élevée ;
  • Des frissons ;
  • Une chute de la tension artérielle ;
  • Une dégradation de l’état général ;
  • Une hypertrophie de la rate (augmentation du volume de la rate) ;
  • Des troubles du rythme cardiaque (atteinte cardiaque) ;
  • Une baisse de la production des urines (atteinte rénale) ;
  • Une baisse des capacités visuelles pouvant aller jusqu’à la cécité (atteinte oculaire).

Les candidoses systémiques peuvent mettre en jeu le pronostic vital du patient, si elles ne sont pas traitées de manière adaptée.

Diagnostic et traitements des candidoses

Quel diagnostic ?

Candidoses vu au microscopeLe diagnostic de toutes les candidoses repose, comme pour toute infection, sur la mise en évidence de l’agent pathogène responsable. Toute candidose nécessite une consultation médicale pour établir le diagnostic et instaurer un traitement adapté.

Dans le cas des candidoses cutanées et muqueuses, les signes cliniques permettent assez rapidement d’évoquer le diagnostic. Dans certains cas comme par exemple le muguet, aucun examen complémentaire n’est nécessaire. Des prélèvements au niveau des lésions cutanées ou des muqueuses peuvent être effectués pour mettre en évidence la levure en cause, grâce à des analyses microbiologiques (examen au microscope, techniques de culture).

Dans le cas des candidoses systémiques, le diagnostic est souvent plus complexe et repose sur différents examens complémentaires :

  • Des tests sérologiques (recherche d’antigènes, test PCR, …) ;
  • Des prélèvements de tissus atteints pour analyses microbiologiques ;
  • Des hémocultures ;
  • Un bilan sanguin ;
  • Des examens d’imagerie pour mettre en évidence les organes atteints ;
  • Un bilan ophtalmologique pour vérifier une éventuelle atteinte visuelle.

Le diagnostic des candidoses systémiques peut être retardé, car les techniques de culture des levures sont longues. L’objectif du diagnostic est de confirmer une infection par des levures du genre Candida, mais aussi d’identifier l’espèce de levure en cause, pour prescrire le traitement le plus efficace possible (certaines espèces de levures sont résistantes à certains médicaments antifongiques).

Quels traitements ?

Si la plupart des candidoses muco-cutanées sont bénignes et guérissent rapidement avec un traitement adapté, les candidoses systémiques peuvent être très graves et mettre en jeu le pronostic vital des patients. La mortalité reste élevée, aux alentours de 40 %.

Toutes les candidoses nécessitent l’administration, en application cutanée, par voie orale ou intraveineuse, d’un traitement antifongique. Plusieurs médicaments antifongiques peuvent être prescrits, en fonction du type de candidose, de l’espèce de Candida en cause, de l’état de santé et du profil du patient :

  • La nystatine en application locale ;
  • La clotrimazole en application locale ;
  • Le fluconazole par voie orale ou en administration intraveineuse ;
  • L’itraconazole par voie orale ;
  • Le posaconazole par voie orale ;
  • Le voriconazole par voie orale ou intraveineuse ;
  • L’anidulafungine par voie intraveineuse ;
  • La caspofungine par voie intraveineuse ;
  • La micafungine par voie intraveineuse.

Parallèlement, en fonction des patients, d’autres mesures thérapeutiques sont parfois nécessaires :

  • Le retrait des cathéters intraveineux infectés ;
  • La régulation de la glycémie chez le patient diabétique ;
  • L’arrêt de certains traitements médicamenteux jusqu’à la guérison de la candidose.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– CANDIDOSES. pasteur.fr. Consulté le 30 janvier 2021.
– Candidose. msdmanuals.com. Consulté le 30 janvier 2021.

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