La donovanose est une bactériose relativement rare, transmise par voie sexuelle à l’origine d’ulcérations au niveau génital. Le pénis, la vulve, les lèvres vulvaires et l’anus sont les zones les plus touchées. Le diagnostic est majoritairement clinique parfois confirmé par l’analyse au microscope du liquide prélevé sur les lésions. Le traitement d’une donovanose repose sur la prescription d’une antibiothérapie pour 21 jours au minimum, voire jusqu’à guérison pour éviter les rechutes.
Définition et symptômes de la donovanose
Une maladie sexuellement transmissible
La donovanose, aussi appelée granulome inguinal ou granulome vénérien, est une maladie sexuellement transmissible (MST) rare causée par la bactérie Klebsiella granulomatis. Cette affection sévit essentiellement en Inde, en Papouasie Nouvelle Guinée, en Afrique du Sud, au Brésil et dans les tribus aborigènes australiennes.
Cette maladie est transmise à l’occasion de rapports sexuels vaginaux, anaux ou oraux avec une personne contaminée. La donovanose touche plus volontiers les hommes que les femmes.
Des ulcérations génitales typiques
La période d’incubation de la donovanose est comprise entre 3 et 40 jours dans plus de 90% des cas.
La forme classique de l’affection se traduit par la formation de petits nodules qui finissent par éclater pour laisser place à des ulcérations génitales ouvertes et suintantes, mais indolores. Les lésions peuvent être confondues avec celles de la syphilis. Les formes anales et inguinales sont plus rares, aussi bien chez les femmes que chez les hommes.
En l’absence de traitement, l’infection se propage et détruit les tissus infectés. Un écoulement de mucus et de sang est associé. Par ailleurs, la donovanose augmente le risque de surinfection par d’autres pathogènes.
Les principales complications à craindre sont la septicémie et le VIH comme pour toutes les maladies sexuellement transmissibles.
Donovanose, diagnostic et traitement
Le diagnostic de la donovanose
Le diagnostic de la donovanose peut être uniquement clinique, en se limitant à l’observation des lésions, lorsqu’il est réalisé par des médecins expérimentés.
Des analyses complémentaires permettant de mettre en évidence au microscope des « corps de Donovan » sur un prélèvement d’ulcération permettent de confirmer le diagnostic si besoin.
Une ou plusieurs biopsies sont parfois réalisées lorsque le diagnostic est incertain ou que les lésions sont trop sèches pour obtenir un prélèvement.
A noter ! Un dépistage des potentielles pathologies associées (syphilis, VIH) est systématiquement réalisé.
La mise en place d’une antibiothérapie
Le traitement de la donovanose repose sur la prescription d’une antibiothérapie. La durée de celle-ci est de 21 jours ou jusqu’à guérison des lésions selon la molécule choisie par le médecin.
L’antibiotique de première intention est l’érythromycine (2g par jour pendant au moins 21 jours) ou l’azithromycine (1g par semaine pendant 4 semaines minimum), tous deux de la famille des macrolides. Les antibiotiques de la famille des fluoroquinolones (ofloxacine ou ciprofloxacine) sont une alternative.
Par ailleurs, tout individu ayant eu des relations sexuelles avec le patient dans les 40 jours qui ont précédé l’apparition des lésions doit également être examiné et éventuellement traité.
Comme pour toutes les infections sexuellement transmissibles, le seul mode de prévention efficace est le port du préservatif.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Donovanose. MST prévention. mstprevention.fr. Consulté le 4 janvier 2022.