Amyotrophie spinale de type 1


Rédigé par Charline D. et publié le 27 mars 2020

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L’amyotrophie spinale de type 1 est une maladie génétique rare caractérisée par une faiblesse musculaire, sévère et progressive associée à une hypotonie. La maladie peut se manifester dès la naissance, à l’adolescence ou à l’âge adulte. Le diagnostic est clinique et confirmer par des examens génétiques. A ce jour, aucun traitement n’est disponible pour guérir cette maladie. La prise en charge est symptomatique par une équipe médicale pluridisciplinaire, et vise à améliorer la qualité de vie du patient.

Définition et symptômes

Qu’est-ce que l’amyotrophie spinale ?amyotrophie-spinale-1-symptomes

L’amyotrophie spinale de type 1, également appelée amyotrophie spinale infantile, ou encore maladie de Werding-Hoffmann est une pathologie d’origine génétique due à une anomalie du gène SMN1. Cette anomalie entraîne l’absence de production de la protéine de survie des motoneurones, et une dégénérescence des cellules nerveuses (motoneurones) qui commandent les mouvements musculaires. Ainsi, les muscles étant moins bien innervés, perdent en volume et en force.

A noter ! Chez tout individu, il existe un second gène, appelé SMN2, quasiment identique au premier, mais qui ne suffit cependant pas à produire assez de protéine. Plusieurs pistes de thérapie génique actuellement étudiées dans l’amyotrophie spinale de type 1 ciblent les gènes SMN1 et SMN2.

En France, on estime qu’entre 80 et 100 nourrissons atteints de la maladie naissent chaque année.

La transmission de cette pathologie est dite « autosomique récessive ».

Pour rappel, un chromosome est un élément microscopique constitué de molécules d’ADN. Il contient donc les gènes, supports de l’information génétique qui sont transmissibles à la descendance. Les chromosomes vont par paire. Tout individu sain dispose de 23 paires de chromosomes. La paire 23 contient les chromosomes sexuels qui déterminent le sexe de l’individu qui les porte : XX chez une femme, et XY chez un homme. Enfin, les chromosomes d’une même paire sont identiques, autrement dit, ils portent les mêmes gènes. Ainsi, il n’existe pas une version d’un même gène, mais deux, on parle d’allèle.

On parle de transmission récessive lorsque l’anomalie génétique responsable de la maladie affecte les deux copies du gène impliqué. Autrement dit, un individu peut être porteur de l’anomalie (sur l’une des deux copies du gène) sans que celle-ci ne s’exprime. La maladie se manifeste uniquement lorsque les deux copies sont anormales.

Le terme « autosomique » signifie que l’anomalie génétique porte sur un chromosome non sexuel.

Quels symptômes ?

Souvent, les symptômes de l’amyotrophie spinale de type 1 sont observés dès les 6 premiers mois de vie du patient.

La maladie se manifeste par une faiblesse musculaire qui débute au niveau de la racine des membres, et s’étend aux extrémités. Par exemple, les nourrissons ne parviennent pas à tenir leur tête et ils ont des difficultés à rouler sur eux-mêmes.

D’autres signes peuvent être associés : des troubles de la succion et de la déglutition, et les cris du nourrisson sont plus faibles.

Certains patients souffrent également d’insuffisance respiratoire, de contractures ou d’une scoliose. La position assise est impossible à réaliserée par les patients seuls, et la marche ne sera jamais acquise à cause de l’hypotonie (faiblesse musculaire).

Le pronostic de cette maladie est sombre. En effet, le décès du patient survient généralement dans les deux ans par insuffisance respiratoire (atteinte des muscles de la respiration). Quelques patients ont une espérance de vie plus longue lorsque les symptômes sont stables.

 

Diagnostic et traitement

Quel diagnostic ?amyotrophie-spinale-1-traitement

Le diagnostic de l’amyotrophie spinale de type 1 débute par l’écartement des autres causes comme les traumatismes obstétricaux, des toxiques, la trisomie 21, des malformations cérébrales, une fatigue musculaire, une myopathie, etc.

Des tests génétiques permettent de confirmer le diagnostic.

À savoir ! Le diagnostic prénatal est possible via un prélèvement par amniocentèse.

Quel traitement ?

Pour l’instant, il n’existe aucun traitement permettant de guérir l’amyotrophie spinale infantile. La prise en charge est symptomatique.

Deux produits ont obtenus une autorisation de mise sur le marché récemment :

  • Le Spinraza (ou oligonucléotide nusinersen) a obtenu son autorisation en juin 2017. Cette molécule cible le gène SMN2 pour obtenir la production de la protéine manquante dans la maladie. Il peut être prescrit à l’occasion d’une consultation spécialisée des maladies neuromusculaires, et remboursé par la sécurité sociale pour les amyotrophies spinales.
  • Le Zolgensma (AVXS-A101) a déjà obtenu son autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis en 2019 pour les enfants atteints d’amyotrophie spinale de type 1. C’est une thérapie génique qui consiste à remplacer le gène défectueux de la maladie par un gène normal ou dit « thérapeutique ». Certains patients français ont pu bénéficier de ce traitement dans le cadre d’un essai clinique (STR1VE-EU).

Un dernier produit, le RO7034067 (ou risdiplam) qui vise à augmenter la quantité de protéine SMN produite à partir du gène SMN2 est encore en cours d’essai. Cependant, les résultats intermédiaires présentés en février dernier semblent montrer une amélioration de la fonction motrice.

La base de la prise en charge est la kinésithérapie respiratoire afin de réduire les risques d’affections respiratoires, mais aide aussi à améliorer la circulation sanguine, la digestion et limite les raideurs articulaires. Lorsque la kinésithérapie ne suffit pas, un aspirateur électrique (matériel médical permettant d’aspirer les mucosités en trop) peut être prescrit.

Un suivi orthopédique pour les troubles musculotendineux ou une scoliose peut être associé. Pour limiter les déformations dorsales, les enfants portent généralement des coques plastiques à partir de leur 6 mois.

Une prise en charge psychologique est recommandée, particulièrement chez les enfants.

Charline D., Docteur en pharmacie

– Myotrophie spinale proximale type 1. ORPHANET. Consulté le 5 mars 2020.
– Amyotrophie spinale proximale liée au gène SMN1. AFMTELETHON. Consulté le 5 mars 2020.

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