Hyperesthésie


Rédigé par Charline D. et publié le 17 mars 2023

Une hyperesthésie correspond à une augmentation excessive de la sensibilité à certains stimuli

Une hyperesthésie, aussi appelée allodynie, est plutôt un symptôme qu’une pathologie en elle-même. Elle correspond à une augmentation excessive de la sensibilité à certains stimuli qui se traduit par des sensations désagréables ou douloureuses. La localisation et l’intensité de l’inconfort ressenti dépendent de la zone corporelle impliquée. Le diagnostic d’une hyperesthésie est clinique, et son traitement consiste à soulager les douleurs lorsqu’elles existent, et à traiter la cause de l’hyperesthésie si elle est connue.

Définition et symptômes de l’hyperesthésie

Une hypersensibilité anormale

Une hyperesthésie correspond à une sensibilité sensorielle excessive, notamment à l’égard des stimuli tactiles. Cette affection entraîne des difficultés relationnelles et altère la qualité de vie du patient.

En 1988 la notion de « douleur causée par un stimulus normalement indolore » est très largement abordée dans un ouvrage dédié au traitement de la douleur par Merskey et Bogduk. A noter que depuis le début des années 80, le terme d’hyperesthésie est progressivement remplacé par « allodynie mécanique ».

L’hyperesthésie peut concerner toute la population : les enfants, les personnes âgées et les adultes, hommes comme femmes. Il semble que les individus souffrant de dépression soient cependant plus exposés à cette affection.

On l’explique par une anomalie au niveau des circuits neuronaux de la moelle épinière, des nerfs ou des terminaisons nerveuses qui conduit à un mauvais traitement ou à une mauvaise interprétation de l’information transmise au cerveau.

Des sensations désagréables à la douleur

De manière générale, elle se traduit par une sensation d’inconfort et/ou de douleur, et peut s’exprimer sous différentes formes selon les organes et les voies sensorielles impliquées. Elle peut concerner une partie du corps ou plusieurs.

On distingue différents types d’hyperesthésie selon la nature du stimuli.

L’hyperesthésie cutanée déclenche une sensation désagréable voire douloureuse au moindre effleurement d’une zone du corps ou du crâne.

L’hyperesthésie relationnelle correspond à une susceptibilité anormale d’un individu dans ses relations sociales. Ce type relève de la psychiatrie.

L’hyperesthésie sensorielle relevant également de la psychiatrie puisqu’elle correspond à une exacerbation des sens. Elle concerne surtout les personnes autistes ou à haut potentiel intellectuel (HPI).

Image qui correspond à une sensibilité sensorielle hyperesthésie

Les hyperesthésies visuelles et auditives qui correspondent respectivement à une hypersensibilité vis-à-vis des stimuli visuels ou auditifs.

Enfin, l’hyperesthésie dentinaire est associée à la récession gingivale (déchaussement des dents).

A noter qu’il existe également une multitude d’hyperesthésies temporaires, associées à une pathologie ou un état, par exemple : l’hypersensibilité mammaire durant le syndrome prémenstruel, l’hypersensibilité du crâne en cas de céphalée, etc.

Diagnostic et traitement

A la recherche de la maladie sous-jacente

Le diagnostic d’une hyperesthésie est clinique, cependant l’enjeux majeur est de déterminer la cause de celle-ci afin de pouvoir proposer au patient une prise en charge adaptée.

Traitement de l'hyperesthésie

Compte tenu de la multitude de maladies pouvant être associées à l’hyperesthésie, les examens médicaux prescrits peuvent être nombreux et dépendent de l’hypothèse privilégiées par le médecin : bilan sanguin, examen d’imagerie médicale (IRM, scanner, échographie, etc.), tests psychiatriques, etc.

Le traitement de la cause de l’hyperesthésie

Il n’existe pas de médicament spécifique pour soulager cette pathologie. Pour apaiser les douleurs, le médecin peut prescrire des antalgiques, antiépileptiques, anxiolytiques ou antidépresseurs.

Le traitement d’une hyperesthésie est basé sur la prise en charge de sa cause.

Ainsi, il peut aussi bien impliquer un traitement antidépresseur ou une psychothérapie lorsqu’une dépression est à l’origine du trouble, qu’un traitement antibiotique en cas de méningite.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Humanitas. humanitas.net. Consulté le 15 février 2023.

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