Les vertiges vestibulaires sont caractérisés par une sensation désagréable, voire handicapante de mouvement de l’environnement ou de déplacement de soi dans l’espace. Il est causé par l’atteinte du nerf vestibulaire impliqué dans l’équilibre, et très probablement d’origine virale. D’autres symptômes peuvent être associés aux vertiges, par exemple des nausées, des vomissements et un nystagmus. Bien que sans risque pour la santé du patient, les vertiges sont parfois très handicapants et peuvent beaucoup impacter la qualité de vie de ce dernier. Le diagnostic est clinique. Il est éventuellement complété par divers examens complémentaires comme une IRM ou des tests auditifs dans le but d’exclure d’autres troubles. La guérison de ce trouble est spontanée. Le traitement repose sur le soulagement de la crise qui peut durer plusieurs jours.
Définition et symptômes des vertiges vestibulaires
Qu’est-ce qu’un vertige vestibulaire ?
Un vertige vestibulaire est caractérisé, comme son nom l’indique, par la présence de vertiges soudains et importants, et causé par l’inflammation du nerf vestibulaire.
Les vertiges appartiennent plus largement aux troubles de l’équilibre. Ce dernier est d’ordinaire assuré par le système vestibulaire qui est localisé dans l’oreille interne et composé de divers organes sensoriels dont :
- Le vestibule (appareil récepteur) contenant les canaux semi-circulaires qui se remplissent de liquide dans lequel flottent les otolithes (petits cailloux). Ils se déplacent sous l’effet des mouvements de la tête et stimulent les cellules sensorielles ;
- Le nerf vestibulaire qui transmet l’information de mouvement des canaux semi-circulaires aux centres nerveux correspondants. C’est ce nerf qui permet de commander les actions réflexes du corps pour le maintien de l’équilibre ;
- Les noyaux vestibulaires localisés au niveau du tronc cérébral ;
- La proprioception est également importante pour l’équilibre.
L’appareil vestibulaire a pour rôle le maintien de l’équilibre dans l’axe du corps et de la stabilité oculaire lors d’un mouvement.
Lorsque le nerf vestibulaire est enflammé, très probablement à cause d’un virus, on parle de névrite vestibulaire. Les vertiges dits vestibulaires représentent le symptôme principal et caractéristique de cette inflammation. Les vertiges vestibulaires se manifestent par une crise unique de vertige.
Quels symptômes ?
Le vertige est le symptôme caractéristique des vertiges (ou névrites) vestibulaires. Il est défini comme une illusion de déplacement de l’environnement. Il est parfois ressenti comme un déplacement de soi-même dans l’espace. La crise peut être tellement intense que le patient soit obligé de rester alité.
Généralement, le patient décrit une sensation de rotation. D’ailleurs, le terme vertige est issu du mot latin verso qui signifie tourner. Cependant, il existe d’autres impressions possibles :
- Déplacement du corps dans un plan vertical ou « comme dans un ascenseur » ;
- Instabilité, tangage « comme sur un bateau » ;
- Impression de tête qui tourne sans sensation de déplacement.
Les vertiges sont très désagréables, et angoissants pour beaucoup de patients. Ils peuvent être responsables en cas de récidive, d’un handicap socioprofessionnel (arrêt de la conduite automobile, diminution des déplacements, etc.) et d’une diminution de la qualité de vie. Un suivi psychologique est parfois proposé.
En cas de crise intense de vertiges, des symptômes peuvent être associés : nausées, vomissements, pâleur, sueurs, un ralentissement cardiaque et un nystagmus (mouvement rapide et saccadé des yeux).
En revanche, les vertiges vestibulaires ne sont pas associés à des acouphènes et ils n’impactent pas l’audition.
Les vertiges sont plus sévères en début de crise, puis l’intensité diminue au fil des jours. Une crise de vertiges dure entre 7 et 10 jours. Ce trouble peut survenir qu’une seule fois, mais souvent d’autres crises, bien que moins intenses, surviennent dans les semaines qui suivent.
Une légère sensation de déséquilibre peut être ressentie pendant plusieurs mois.
Diagnostic et traitement des vertiges vestibulaires
Quel diagnostic ?
Les vertiges sont diagnostiqués à l’occasion d’une consultation chez le médecin traitant, suivi éventuellement d’examens complémentaires. Le médecin procède d’abord à un interrogatoire de son patient afin de déterminer les caractéristiques des vertiges. Il procède ensuite à un examen clinique comprenant :
- L’étude des mouvements oculaires à la recherche d’un nystagmus ;
- L’évaluation de l’équilibre du patient en lui faisant réaliser des mouvements spécifiques ;
- L’examen des oreilles afin de s’assurer de l’état du tympan et du conduit auditif ;
- La réalisation d’un examen neurologique.
Selon les résultats obtenus, le médecin peut prescrire des examens complémentaires : analyses sanguines, scanner, IRM, bilan cardiovasculaire (comprenant un électrocardiogramme, un écho-doppler cardiaque).
Quel traitement ?
La prise en charge des vertiges vestibulaires repose sur le traitement de la crise. En effet, les vertiges vestibulaires guérissent spontanément, mais certains médicaments peuvent améliorer le confort du patient le temps de la guérison.
Pour soulager les symptômes d’une crise de vertiges, plusieurs types de médicaments peuvent être prescrits :
- Des antiémétiques pour apaiser les nausées et les vomissements ;
- Des sédatifs pour diminuer l’anxiété liée à la crise ;
- Des anti-vertigineux comme Acétylleucine (Tanganilpro), la bétahistine (Serc ou Bétaserc) et le piracétam (Nootropyl) ou certains antihistaminiques comme la méclozine (Agyrax).
Une hospitalisation est parfois nécessaire lorsque le vertige est trop invalidant. En effet, chez certains patients, la crise de vertige peut rendre la station debout impossible, les contraignant alors à rester au lit.
Une fois la crise passée, l’inconfort du patient peut persister quelques semaines, et nécessiter la prescription d’anti-vertigineux comme la bétahistine. Cependant, il est toujours déconseillé d’utiliser ces traitements de manière prolongée, surtout chez les personnes âgées. Le risque est de voir la durée des symptômes être prolongée.
Généralement, le médecin conseille de suivre des séances de rééducation vestibulaire. Celle-ci repose sur des exercices permettant aux patients d’habituer le cerveau à compenser le dysfonctionnement du nerf affecté pour maintenir l’équilibre.
La rééducation vestibulaire utilise généralement :
- Un fauteuil rotatoire sur lequel le patient reçoit des impulsions à haute vitesse avant d’être stoppé et de devoir fixer une cible du regard ;
- Une plateforme mobile placée dans l’obscurité et sur laquelle le patient doit parvenir à tenir debout sans tomber ;
- Des signaux lumineux à suivre du regard dans l’obscurité.
La durée de la rééducation varie entre 4 à 6 semaines.
Par ailleurs, certaines mesures hygiéno-diététiques sont utiles pour éviter la survenue de nouvelles crises de vertiges :
- Éviter les mouvements qui déclenchent une crise, par exemple le fait de tourner la tête rapidement pour certains ;
- Retirer avec l’avis du médecin, les médicaments toxiques pour l’oreille.
À noter ! Il existe des traitements (gentamicine) permettant de détruire le nerf vestibulaire qui permettent d’obtenir une guérison définitive du trouble. La gentamicine est administrée sous anesthésie locale dans l’oreille interne via le tympan par un médecin ORL (Oto-Rhino-Pharyngologue). Ce traitement n’est pas proposé en première intention. Il est réservé au cas les plus sévères, notamment lorsque les crises vertigineuses sont répétées et invalidantes.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Névrite vestibulaire. msdmanuals.com. Consulté le 10 juin 2021.
– Vertiges. ameli.fr. Le 15 octobre 2020.
– La névrite vestibulaire. vidal.fr. Le 13 janvier 2020.
– Vertiges. vidal.fr. Le 13 janvier 2020.
– Maladies vestibulaires : les syndromes vertigineux. concilio.com. Consulté le 10 juin 2021.