Une bronchite est une inflammation des bronches fréquente, et généralement d’origine virale. Elle se manifeste par une toux d’abord sèche puis accompagnée de crachats. Les symptômes s’estompent en 2 voire 3 semaines spontanément chez les individus en bonne santé. Le diagnostic est clinique et ne nécessite pas d’examen complémentaire. Des mesures simples associées à des médicaments (antalgique, antipyrétique et éventuellement antitussif) permettent d’atténuer les symptômes.
Définition et symptômes
Rappels anatomiques
L’appareil respiratoire est constitué des voies nasales, de la trachée et des deux poumons. Le rôle de ces derniers est de fournir de l’oxygène à notre organisme, tout en évacuant le dioxyde de carbone. Ils sont localisés dans la poitrine de part et d’autre du cœur.
Un poumon est divisé en plusieurs lobes, séparés les uns des autres par des cloisons appelées scissures. On compte deux lobes pour le poumon droit et trois pour le gauche. Chaque lobe contient les bronches, elles-même constituées d’alvéoles (petites poches) reliées entre elles par les bronchioles. Les bronches sont connectées à la trachée.
Au cours de la respiration, l’air arrive donc par la trachée, passe dans les bronches puis les bronchioles et enfin les alvéoles. Une fois dans les alvéoles, le dioxygène contenu dans l’air inspiré traverse leur paroi pour aller dans le sang et être distribué à tout l’organisme. Dans le sens inverse, c’est le dioxyde de carbone qui circule, évacué par les cellules de l’organisme, il repasse via les alvéoles puis les bronches pour s’échapper de la trachée puis de la bouche et du nez. On parle alors d’expiration.
Qu’est-ce qu’une bronchite ?
Une bronchite est une affection très répandue l’hiver. Elle est causée par une inflammation des bronches d’origine virale qui guérit spontanément en une dizaine de jours. On parle généralement de bronchite aiguë par opposition à la bronchite chronique (ou BPCO) fréquente chez les fumeurs.
À savoir ! Chaque année, près de 10 millions de bronchites aiguës sont diagnostiquées en France. Toutes les tranches d’âge sont concernées
Beaucoup de virus peuvent être à l’origine de la maladie : le virus influenza, le virus respiratoire syncytial (VRS), des adénovirus, des rhinovirus, etc. Les causes bactériennes représentent moins de 10% des cas.
Quels symptômes ?
Une bronchite débute très souvent par un rhume ou une rhinopharyngite. Elle se manifeste d’abord par une toux sèche qui évolue en toux grasse pendant quelques jours, généralement entre 5 et 10 jours, parfois jusqu’à 3 semaines.
La toux sèche est qualifiée de non productive, elle est associée à des douleurs thoraciques à l’arrière du sternum. Le patient a une sensation de brûlure lors des quintes de toux et à l’inspiration profonde.
Dans la moitié des cas, la toux devient grasse (ou productive) avec des expectorations. Les sécrétions émises ont un aspect jaunâtre ou verdâtre qui correspond à l’évolution classique d’une bronchite, et non d’une surinfection bactérienne. Ils sont généralement présents pendant une dizaine de jours.
La fièvre est peu élevée. Elle ne dépasse pas les 38,5°C.
Bien que la bronchite guérisse spontanément en plusieurs jours chez les patients en bonne santé, la toux peut persister deux à trois semaines.
Diagnostic et traitement
Quel diagnostic ?
En cas de bronchite, il est recommandé de consulter son médecin traitant dans les jours qui suivent lorsque :
- Le patient a plus de 75 ans ;
- La toux est toujours présente après 3 semaines ;
- Le patient est un enfant qui tousse depuis plus de 8 jours.
Une consultation rapide est nécessaire pour :
- Un nourrisson de moins de 3 mois qui tousse ;
- Un nourrisson de plus de 3 mois qui tousse et présente d’autres symptômes (fièvre, difficultés respiratoires, etc.) ;
- Un enfant de plus de 2 ans qui tousse et se comporte différemment ou à une fièvre modérée depuis plus de 3 jours ;
- Une fièvre supérieure à 38°C depuis plus de 3 jours ;
- Les symptômes de la bronchite associés à une pathologie respiratoire chronique ou une autre maladie chronique ;
- Une femme enceinte qui tousse et à une température supérieure à 38°C
- Des symptômes de la bronchite associés à d’autres symptômes inquiétants (vomissements, difficultés à respirer, etc.).
Le diagnostic d’une infection respiratoire aiguë repose sur l’examen clinique, au cours d’une consultation chez le médecin généraliste. Les symptômes et l’observation des lésions permettent de poser le diagnostic. Le médecin peut également effectuer des prélèvements afin de déterminer le germe en cause dans l’infection.
Des examens complémentaires ne sont pas nécessaires.
Quel traitement ?
Pour soulager les symptômes d’une bronchite, quelques mesures simples sont applicables :
- Arrêter de fumer ou s’éloigner des endroits enfumés ;
- Se reposer au maximum ;
- Boire beaucoup d’eau, particulièrement en cas de fièvre ;
- Faire des lavages de nez et se moucher régulièrement ;
- Limiter toutes activités physiques en cas de fièvre ou de difficultés respiratoires ;
- Aérer son logement ;
- Fuir les irritants (parfums, aérosols) ;
- En cas de toux la nuit, surélever la tête à l’aide d’oreillers ;
- Prendre du miel pour adoucir la gorge.
En cas de fièvre ou de douleurs thoraciques, le paracétamol est recommandé en première intention. Le recours aux anti-inflammatoires comme l’ibuprofène est peu recommandé car des complications infectieuses, pulmonaires, ORL et neurologiques ont été rapportées après leur utilisation, même sur une courte durée. Lorsqu’ils sont nécessaires, leur utilisation doit être la plus courte possible et à la dose minimale.
En début de maladie, lorsque la toux est sèche et douloureuse, il est possible d’avoir recours à un antitussif. Ce dernier doit être arrêté lorsque la toux devient grasse car c’est elle qui permet d’éliminer les sécrétions et donc le virus. A noter que les produits expectorants ou fluidifiants ne font l’objet d’aucune recommandation scientifique.
À savoir ! Une bronchite guérie sans antibiotique puisqu’elle est généralement d’origine virale et les antibiotiques n’ont aucun effet sur les pathologies virales. Ils ne permettent pas de réduire la durée ou l’évolution des symptômes et ne limite pas non plus le risque de complications. Leur consommation de manière inappropriée rend en revanche les bactéries plus résistantes et donc plus difficiles à traiter
A noter ! Une bronchite peut être plus grave chez les personnes âgées de plus de 75 ans et les patients souffrant d’une pathologie respiratoire chronique ou d’une autre pathologie (par exemple un cancer ou une insuffisance cardiaque). Ces derniers font alors l’objet d’une surveillance médicale.
Le recours à la phytothérapie est possible en l’absence de contre-indication (essentiellement maladie auto-immune) pour soulager ou prévenir les infections hivernales. A noter toutefois qu’il n’existe aucune preuve scientifique formelle de leur efficacité. Plusieurs plantes peuvent être utilisées pour stimuler les défenses immunitaires :
- Echinacées ;
- Ginseng ;
- Eleuthérocoque ;
- Rhodiole.
Prévention
Afin d’éviter toute propagation de telles infections, en plus de lutter contre les divers facteurs de risque, il est recommandé de respecter plusieurs règles d’hygiène fondamentales :
- Se laver les mains à l’eau et au savon, avant et après tout contact avec un malade ;
- Se couvrir la bouche et le nez avec un mouchoir (ou sa manche) en cas d’éternuement ou de toux ;
- Utiliser des mouchoirs à usage unique pour se moucher ;
- Nettoyer tout objet utilisé ou manipulé par une personne malade ;
- Eviter de partager les objets du quotidien (couverts par exemple) ;
- Ranger et ne pas partager sa brosse à dents avec quelqu’un d’autre ;
- Aérer son habitation au moins 1 fois par jour ;
- Maintenir la température de l’habitation autour des 19°.
Charline D., Docteur en pharmacie
– Bronchite. Ameli. Consulté le 19 octobre 2020.