Troubles Musculo-Squelettiques (TMS)


Rédigé par Estelle B. et publié le 31 août 2022

un maçon en train de couper une planche de bois

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) regroupent toutes les affections touchant les muscles, les nerfs, les ligaments ou les tendons, le plus souvent au niveau du dos et des membres supérieurs. Ces troubles sont souvent liés aux contraintes professionnelles et sont la cause de nombreux arrêts de travail. Des moyens de prévention efficaces peuvent être mis en place sur les lieux de travail.

Troubles musculo-squelettiques et milieu professionnel

En plein essor depuis plusieurs années, les troubles musculo-squelettiques ou TMS touchent toutes les structures anatomiques autour des articulations et englobent notamment : le syndrome du canal carpien (main et poignet) ; le syndrome de la coiffe des rotateurs (épaule) ; l’épicondylite latérale (coude) ; les lombalgies (dos) ainsi que l’hygroma (genou).

Causes

Les TMS sont des « pathologies d’hyper-sollicitation » qui se développent lorsqu’un déséquilibre s’opère entre les capacités fonctionnelles d’un individu et les sollicitations répétitives qu’une activité engendre. Cela est dû à des lésions au niveau d’un muscle, d’un tendon ou d’un nerf. Ils se manifestent par des douleurs modérées à intenses, et une gêne dans les mouvements.

À savoir ! Les TMS non soignés induisent un handicap sérieux dans la vie professionnelle ou dans la vie privée. En France, beaucoup de ces troubles sont reconnus et indemnisés en tant que maladies professionnelles.

Les facteurs de risques des troubles musculo-squelettiques sont souvent liés à des habitudes professionnelles (exemple : configuration du poste de travail, ou répétitivité des gestes) mais également à des activités quotidiennes non professionnelles.

Facteurs de risque professionnels

Les TMS sont devenus depuis quelques années l’une des premières causes d’arrêt de travail et de maladie professionnelle. Les facteurs psychologiques relatifs au travail, les contraintes de temps ou le stress participent aussi au développement de TMS.

personne qui a mal au poignet

Dans un contexte professionnel, on retrouve 2 types de facteurs majeurs (facteurs directs) influencés par des déterminants environnementaux (les facteurs indirects) :

  • Facteurs directs :
    • Facteurs psychosociaux : stress, insatisfaction professionnelle, perception négative du travail etc.
    • Facteurs biomécaniques : efforts, répétitivité des gestes, postures, manipulation d’outils vibrants, etc.
  • Facteurs indirects : ambiance de travail, maintenance, mode de management, conception d’équipement etc.

Certaines professions sont plus à risque de TMS que d’autres :

  • Les ouvriers,
  • Les maçons,
  • Les hôtesses de caisse,
  • Les agriculteurs,
  • Les agents de propreté.

À savoir ! les professions « physiques » ne sont pas les seuls facteurs de risque pouvant engendrer des TMS. Le travail sur écran, entre autres, est tout à fait à même de provoquer de tels troubles.

Le lien avec l’activité professionnelle est très fréquent, mais d’autres activités telles que le bricolage ; le jardinage ; la pratique sportive (inadaptée ou intensive) peuvent en être la cause.

un maçon en train de construire une maison

Sur le plan professionnel, certains secteurs d’activité sont reconnus plus à risque de TMS : le transport et la logistique, le commerce, l’agroalimentaire, le bâtiment et les travaux publics, la propreté, l’industrie métallurgique ou encore l’aide et les soins à la personne.

Facteurs de risque non professionnels

D’autres facteurs, non liés à l’activité professionnelle, augmentent le risque de TMS. Il s’agit de facteurs individuels tels que :

  • L’âge,
  • Les antécédents familiaux,
  • Le surpoids,
  • Siverses pathologies tel que le diabète, etc.
  • L’hygiène de vie (tabagisme, absence d’activité sportive, etc.).

Un risque de chronicité en l’absence de diagnostic

Dans le développement des TMS, peuvent se mêler des causes professionnelles, mais aussi une sensibilité personnelle (notamment pour les personnes atteintes de certaines maladies chroniques). Les signes cliniques des TMS dépendent directement de l’articulation touchée et de la nature du trouble. Généralement, sans traitement, les TMS peuvent progressivement évoluer vers une perte de la mobilité articulaire, une incapacité fonctionnelle, voire vers un véritable handicap.

Quel est le diagnostic des TMS ?

Le repérage des TMS se fait généralement lors du suivi par le médecin traitant. L’examen clinique suffit le plus souvent à poser le diagnostic, des examens complémentaires (notamment des examens d’imagerie) peuvent être nécessaires selon les cas. Des traitements médicamenteux peuvent être mis en place au cas par cas pour soulager notamment l’inflammation (médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens) et les douleurs (médicaments antalgiques, en premier lieu le paracétamol) associées au trouble. Des traitements non pharmacologiques, comme des séances de kinésithérapie, sont également intéressantes. Mais il est essentiel que la prise en charge comprenne également la suppression des facteurs déclencheurs des TMS.

Traitements

Traitements médicamenteux

Chaque cas de TMS nécessite un traitement adapté. Les professionnels de santé ont souvent recours à des antalgiques et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Une injection de produits dérivés de la cortisone dans l’articulation douloureuse est également utilisée comme solution thérapeutique. Enfin, dans des cas extrêmes, avoir recours à la chirurgie devient une nécessité (cas du syndrome du canal carpien par exemple).

À savoir ! C’est en adoptant des postures adaptées et en mettant le corps en mouvement régulier qu’il est possible de soulager les muscles du corps.

Traitements non médicamenteux

D’autres voies thérapeutiques peuvent également atténuer la douleur :

  • Limitation de l’activité aux mouvements non douloureux,
  • Immobilisation d’une articulation douloureuse,
  • Massage,
  • Physiothérapie
  • Acupuncture
  • Rééducation

une personne en train de se faire masser le dos

À savoir ! Lors du développement de TMS, une activité physique compatible avec la douleur doit être maintenue. Le temps de récupération pendant le travail, par le biais de pauses, est primordial.

La reprise du travail pourra éventuellement être accompagnée d’un aménagement des postes de travail, en évitant les gestes hyper spécialisés et répétitifs et en favorisant si possible les changements de poste par polyvalence des employés.

Supprimer les facteurs déclencheurs des TMS

Dans le milieu professionnel, des actions peuvent être mises en place pour supprimer les facteurs favorisant le développement des TMS, telles que :

  • L’arrêt des activités de force ;
  • L’arrêt des activités répétitives ;
  • La modification des attitudes posturales inadaptées.

L’aptitude au travail, l’aménagement du poste de travail et éventuellement un changement de poste ou de fonction peuvent être envisagés en lien avec le médecin du travail et le service des ressources humaines.

Dans un nombre croissant d’entreprises, l’ergonomie du poste de travail et le risque de TMS sont évalués par un service spécifique, afin de prévenir l’évolution de ces troubles, qui peuvent avoir d’importantes répercussions sur le bien-être au travail et sur le fonctionnement de l’entreprise. La prévention, notamment en milieu professionnel, constitue le principal axe de lutte contre les troubles musculo-squelettiques !

Rédigé le 14 février 2018 par Lina R. Mis à jour par Estelle B., Docteur en Pharmacie le 31 août 2022.

Sources
– Troubles musculo-squelettiques (TMS). ameli.fr. Consulté le 31 août 2022.

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