Manque d’activité physique et sédentarité : La santé des français en danger !

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Rédigé par Deborah L. et publié le 3 mars 2022

La santé est un bien précieux qu’il convient de conserver. Or, d’après un récent rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), 95% des adultes français présentent des risques accrus pour leur santé liés à une activité physique insuffisante ou une sédentarité trop importante. Zoom sur ces conclusions préoccupantes.

homme en train de dormir

Un manque criant d’activité physique

Le manque d’activité physique représente un réel danger pour la santé de l’ensemble de la population. Il est qualifié de « quatrième facteur de risque de mortalité prématurée » par l’Organisation mondiale de la santé. En novembre 2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait publié une enquête évaluant les risques sanitaires liés à la sédentarité et à l’inactivité physique des enfants et des adolescents français. Mais de telles données relatives à la population française adulte manquaient jusqu’à présent.

Face à ce constat, l’Agence a ainsi entrepris d’évaluer les risques liés au manque d’activité physique et à la sédentarité chez les adultes français. Pour mener à bien cette étude, l’instance s’est appuyée sur l’Étude individuelle et nationale sur les consommations alimentaires (Inca 3) de 2017 ainsi que sur ses propres travaux antérieurs. C’est ainsi que les données sur le mode de vie de 1 355 adultes de 18 à 64 ans (hors femmes enceintes et ménopausées) ont été décortiquées.

Il ressort de cette étude que 95 % des adultes français ne présentent pas une activité physique suffisante. En effet, plus de deux tiers d’entre eux n’effectuent pas les 30 minutes quotidiennes de sollicitations cardiorespiratoires recommandées (comme le vélo ou la marche rapide). Le constat est encore plus inquiétant pour les femmes qui semblent les plus touchées par l’inactivité. Environ 70 % d’entre elles n’atteignent aucun des seuils d’activité recommandés. Quant aux personnes les plus diplômées ou vivant dans l’agglomération parisienne, elles présentent des durées de sollicitations cardiorespiratoires et de renforcement musculaire moindres que dans le reste de la population.

Cette étude révèle ainsi qu’au total, seulement 5% des adultes exercent une activité physique suffisante pour être protectrice. Pour être protectrice, l’activité doit être au-dessus des seuils de sollicitations cardiovasculaires, de renforcement musculaire et d’assouplissement.

Un niveau de sédentarité préoccupant

Par ailleurs, d’après cette étude, 38 % des français sont exposés à des niveaux de sédentarité trop élevés. En clair, ils restent trop longtemps ou trop souvent en position assise ou allongée. Parfois ils y restent pendant plus de 8 heures par jour (télétravail, loisirs sur écrans…) !  Ces chiffres concernent principalement des adultes jeunes (moins de 45 ans) ainsi que ceux ayant un faible niveau d’études.

À savoir ! Au-delà de 8 heures de sédentarité par jour, chaque nouvelle heure passée en position assise ou allongée augmenterait de 12 % le risque de mortalité.

Ce niveau de sédentarité préoccupant se cumule chez plus d’un tiers des français avec une activité physique insuffisante. Or, il faut savoir que les effets délétères de la sédentarité et du manque d’activité physique s’ajoutent. Ces effets délétères exposent ainsi les individus à des risques plus grands pour leur santé (taux de mortalité et de morbidité plus élevés).  Ils présentent des risques plus élevés de développer des maladies cardiovasculaires, certains cancers, une hypertension ou une obésité.

De la nécessité d’agir collectivement pour faire évoluer les comportements

Fortement interpelée par ces résultats inquiétants, l’Anses alerte les pouvoirs publics sur la nécessité de promouvoir des modes de vie favorables à la pratique d’activités physiques au sein de la population générale. L’idée est de faire évoluer les comportements en créant un environnement global favorable aux changements des mauvaises habitudes installées. Car les risques sanitaires sont évitables à l’échelle individuelle mais également collective.

L’agence insiste donc sur l’importance des actions collectives et de long terme. Urbanisme, aménagement du territoire, modes de transport ou organisation du temps de travail constituent autant de pistes de réflexion en termes de politiques publiques pour aider à prévenir les risques sanitaires au sein de la population. Et il n’y a pas de temps à perdre selon l’Anses pour qui la réduction de l’exposition de la population à un mode de vie inactif et sédentaire « doit constituer sans délai et dans la durée une priorité de santé publique » !

 

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources

– Avis de l’Anses relatif à l’évaluation des risques liés aux niveaux d’activité physique et de sédentarité des adultes de 18 à 64 ans, hors femmes enceintes et ménopausées. anses.fr. Consulté le 1 mars 2022.

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