Tout le monde le sait, la pratique d’une activité physique régulière est essentielle pour rester en bonne santé, quel que soit notre âge. Cependant, cette considération est d’autant plus importante pour les seniors. Une étude menée par l’Inserm met en effet en lumière les bénéfices d’une activité physique régulière, en association avec une réduction du temps passé assis pour la prévention du risque cardiovasculaire chez les seniors.
Des séniors trop sédentaires
La sédentarité représente le manque d’activité physique au quotidien. Depuis quelques décennies, l’évolution de nos modes de vies professionnelle et personnelle (informatique, transports, manque de temps…) a induit une hausse générale de la sédentarité. C’est un fait : nous ne bougeons pas assez. Les personnes âgées, en particulier, sont largement touchées par ce fléau. La plupart des séniors passerait ainsi 80% de leur temps assis. Or, il est prouvé que cette inactivité augmente considérablement le risque de maladie cardiovasculaire, mais également de diabète, de cancer du sein, ou d’obésité.
Avec l’âge, il est normal que la condition physique s’altère. Cependant, ce phénomène peut s’accélérer et s’intensifier si aucune activité régulière n’est pratiquée. La sédentarité est en ce sens un cercle vicieux : plus le corps se déshabitue à produire un effort, plus il gagne en graisse et perd en souplesse. L’état musculaire se détériore, provoquant des douleurs et des difficultés qui maintiennent la personne dans un état de sédentarité de plus en plus avancé.
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Augmenter la durée de l’activité physique pour faire diminuer le risque cardiovasculaire
Une équipe de l’Inserm a étudié récemment le comportement de plus de 3000 personnes âgées de plus de 60 ans, dans le but d’estimer l’impact des différents niveaux d’activité physique sur le développement d’une maladie cardiovasculaire. Les participants à l’étude ont ainsi été munies d’un accéléromètre permettant de mesurer le nombre d’heures passées en position assise ou en mouvement. Cet appareil permet également de mesurer l’intensité de l’activité physique : légère, modérée ou vigoureuse.
Les résultats de l’étude montrent qu’être actif sur une durée de 150 minutes minimum par semaine permet de réduire significativement le risque de maladie cardiovasculaire d’environ 20%. En particulier, une augmentation de la durée de l’activité physique modérée à vigoureuse, ne serait-ce que de 10 minutes, permet de prévenir le risque cardiovasculaire. Ceci est particulièrement valable pour les seniors les plus sédentaires, qui passent plus de 14 heures par jour assis.
L’équipe de l’Inserm insiste notamment sur un point : pour être efficace, cette augmentation de l’activité physique doit également s’accompagner d’une diminution du temps passé assis, en particulier pour les personnes les plus sédentaires.
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Prévention du risque cardiovasculaire chez les seniors : Quel type d’activité physique adapté ?
En plus d’avoir un impact sur la prévention du risque cardiovasculaire chez les séniors, la pratique d’une activité physique permet également de maintenir une bonne condition psychique et physique. Les personnes âgées pratiquant un sport ou une activité régulière sont ainsi moins à risque de dépression ou de fracture du col du fémur. Cela favorise également le maintien de l’autonomie.
L’OMS recommande ainsi un minimum de 150 minutes d’activité physique modérée hebdomadaire, ou de 75 minutes d’activité vigoureuse. Cette pratique d’une activité physique peut prendre plusieurs formes : pratique d’un sport bien entendu, mais pas uniquement. Cela peut simplement être la pratique régulière de tâches de la vie courante, comme aller faire ses courses à pied, prendre l’escalier, se balader à vélo, faire le ménage, du bricolage ou du jardinage.
Chaque personne doit veiller cependant à respecter ses propres capacités physiques. Les efforts trop intenses sont à éviter pour les personnes âgées dont le corps n’est pas ou plus habitué à la pratique d’un sport intensif. L’essentiel est de bouger à son rythme, de manière régulière, en pratiquant des activités qui font plaisir.
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Morgane Gillard, rédactrice scientifique