Plus que jamais, le discours du médecin est primordial dans la prise de décision de la vaccination. Une étude française s’est intéressée à une attitude révélatrice du généraliste : la concordance entre les pratiques vaccinales adressées aux patients ainsi qu’à leurs enfants.
Des discordances entre l’attitude et le discours
Environ 90% des parents se tournent vers le médecin pour la prise de décision pour la vaccination de leurs enfants. Comme nous le mentionnons dans un précédent article, cette initiative est de moins en moins spontanée chez les parents. Et malheureusement, le discours des médecins généralistes n’est pas toujours homogène. A savoir, seulement 37% d’entre eux recommandent les vaccins à leurs patients plus souvent que la moyenne en ayant eux-mêmes vacciné tous leurs enfants.
L’étude en question, menée en collaboration avec la DREES et l’INPES, a analysé les paroles et les actes de 1582 médecins généralistes français. 60% de ces médecins vaccineraient systématiquement leurs enfants sans toujours recommander les vaccins à leurs patients. Le rapport précise que cette discordance est majoritairement observée chez les médecins masculins, seuls, ou pratiquant la médecine douce (acupuncture, homéopathie).
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La médecine préventive boudée ?
Dans l’ensemble, le message est rassurant : les médecins font bel et bien confiance aux vaccins. Mais les travaux soulignent un manque d’implication dans la politique vaccinale. L’exemple du vaccin ROR (Rougeole, Oreillon, Rubéole) est le plus frappant. 94% des médecins ne recommandant pas systématiquement le vaccin ROR à leurs patients vaccinent tous leurs enfants.
Pour l’hépatite B, 70% des médecins qui ne conseillent pas toujours le vaccin aux patients ont tous leurs enfants vaccinés. Pour le méningocoque C, prêt de la moitié des médecins qui ne conseillent pas toujours le vaccin aux patients ont tous leurs enfants vaccinés.
D’après l’étude, c’est pour le papillomavirus humain (PVH) que les pratiques vaccinales concorderaient le plus entre famille et patientèle : seulement 7% des médecins qui ne conseillent pas toujours le vaccin aux patients ont tous leurs enfants vaccinés.
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Hadrien V. Pharmacien
Sources
J.-P. Stahl & al. The impact of the web and social networks on vaccination. New challenges and opportunities offered to fight against vaccine hesitancy. Médecine et maladies infectieuses. 14/03/2016
N. Agrinier & al. Discordances chez les médecins généralistes entre la vaccination de leurs patients et celle de leur(s) enfant(s) : une étude transversale. Médecine et maladies infectieuses