Médicaments et allaitement : conseils pour limiter les risques

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Rédigé par Clémence R. et publié le 2 août 2016

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Après l’accouchement, le risque lié à l’exposition à un médicament via l’allaitement persiste, et peut susciter de vives inquiétudes chez la mère. Voici quelques règles simples à suivre pour continuer l’allaitement en toute sécurité.

Quels sont les risques ?

Les risques de la prise médicamenteuse en situation d’allaitement sont multiples. Ils peuvent concerner directement l’enfant, mais également la lactation en elle-même.

En ce qui concerne la lactation, les médicaments peuvent modifier la sécrétion lactée. Celle-ci peut être modifiée de deux manières :

–     Par réduction de la production et/ou de l’éjection du lait, avec l’exemple de certains anti-inflammatoires ;

–     Par augmentation de la production de lait, avec l’exemple de certains antiémétiques (anti-vomitifs).

médicament-allaitement-risquesEn parallèle, la prise médicamenteuse pendant l’allaitement est potentiellement dangereuse pour l’enfant lui-même. Certains médicaments sont capables de passer dans le lait maternel, et ainsi d’être ingérés par l’enfant.

Même si la quantité de médicament passant dans le lait reste la plupart du temps très faible, il est essentiel de bien faire le point avec un médecin ou un pharmacien avant toute prise médicamenteuse, en gardant en tête l’importance du cas par cas.

Dans certaines situations exceptionnelles où un médicament en particulier n’est pas compatible avec l’allaitement, il est possible de repérer un autre produit exerçant le même effet mais associable avec la tétée.

A savoir ! Les médicaments les plus sujets aux problématiques en lien avec l’allaitement sont les anticancéreux et les psychotropes. Cela peut poser problème sachant que les femmes enceintes sont parfois atteintes de dépression post-partum.

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Quelques conseils pour un allaitement sans risque

–     Éviter les médicaments : l’objectif n’est pas d’arrêter les traitements en cours, mais de limiter au maximum l’automédication. Il est nécessaire de proscrire les médicaments non indispensables en évitant ceux dits de « confort ». La femme qui allaite ne devrait prendre des médicaments seulement lorsque c’est absolument nécessaire.

De la même manière, il est essentiel d’éviter au maximum les associations médicamenteuses, c’est-à-dire de prendre plusieurs médicaments en même temps. Ceux-ci peuvent entrer en « compétition » dans l’organisme, être éliminés moins rapidement et ainsi le risque d’ingestion par le bébé est plus élevé.

A savoir ! N’arrêtez jamais un traitement médicamenteux prescrit par votre médecin sur une longue durée sans en parler à un professionnel de santé.

–     Privilégier les médicaments à usage local : chaque fois qu’il est possible, il est préférable d’utiliser des médicaments administrés par voie locale : cutanée, nasale, bronchique… Les concentrations dans le sang de ces types de médicaments seront beaucoup moins élevées que pour ceux administrés par voie orale et donc ils auront moins de chances de se retrouver dans le lait maternel.

Attention cependant aux crèmes ou autres gels à appliquer sur le sein. Si l’enfant tète par la suite il absorbera directement le produit !

A savoir ! Il est nécessaire d’être d’autant plus vigilant chez les mères allaitant des enfants prématurés, en particulier au cours de la première semaine de vie.

–     Pour un médicament à prise unique quotidienne : en fonction de ses caractéristiques, il y aura des horaires de prise adéquats pour jongler avec le moment de la tétée. Ainsi, il est possible de continuer de prendre certains médicaments, du moment que le pic sérique (c’est-à-dire l’instant où la concentration en médicament est la plus élevée) est maintenu à distance de la tétée.

–     Surveiller l’enfant : si la plupart des médicaments sont sans risque pour l’enfant, il est tout de même conseillé de surveiller son état général. La mère se doit d’être vigilante devant l’apparition d’éventuels effets indésirables : ictère (peau jaune), diarrhée, constipation, refus d’alimentation, somnolence…

Pour conclure, peu importe la substance, il est essentiel pour les femmes allaitantes de parler à leur médecin ou pharmacien avant toute prise ou arrêt de médicament, en gardant en tête que les risques sont souvent minimes et que des alternatives à l’allaitement existent.

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Clémence R. Pharmacienne


Sources :

Médicaments et allaitement – Quelques règles simples… Unité de Renseignements « Médicament, Grossesse et Allaitement », Service de Pharmacologie Clinique, CHU Toulouse. 23 mai 2016

Médicaments et allaitement : points forts pour la pratique. Dr Marie Thirion et Dr Carole Fredoueil. Santé et allaitement maternel. Consulté le 29 juillet 2016.

Allaitement : quels médicaments peut-on prendre ? Julie Luong. Pharmacien Giphar. 6 mai 2013

  • À signaler, le CRAT, site qui précise quels médicaments une maman allaitante ou femme enceinte peut ou ne peut pas prendre, et à quelle dose ou fréquence : http://lecrat.fr/

Ou

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