Sucer son pouce et ronger ses ongles efficaces contre l’allergie

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Rédigé par Clémence R. et publié le 26 juillet 2016

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Si le fait de ronger ses ongles ou de sucer son pouce a toujours été mal vu, des chercheurs ont révélé leur intérêt en décelant un possible lien entre ces pratiques et la diminution de l’apparition de réactions allergiques, d’asthme et de rhume des foins.

Pourquoi ces habitudes sont-elles mauvaises ?

Pour l’enfant, le fait du sucer son pouce serait un automatisme. En effet, dans le ventre de sa mère, dès la seizième semaine, le fœtus a ce réflexe et la plupart des nouveau-nés vont le préserver après la naissance. Selon le Dr Terry Brazelton, pédiatre américain, la succion serait un besoin physiologique pour l’enfant, procurant une sensation de bien-être et d’apaisement. Cependant, chez certains enfants, la succion prolongée du pouce est connue pour provoquer un déplacement des incisives vers l’avant mais également pour freiner la croissance de la mâchoire inférieure et déclencher un creusement du palet. Ainsi, les médecins et parents ont tendance à déconseiller ce geste auprès des enfants.

En parallèle, l’onychophagie, l’acte de se ronger les ongles est souvent associé au stress ou à l’anxiété. Ses répercussions sont souvent physiques, avec des microlésions cutanées pouvant entraîner des infections locales.

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Un risque allergique diminué ?

Dans le cadre de cette étude néo-zélandaise, plus de 1000 enfants de 5, 7, 9 et 11 ans ont été analysés. La question de la succion du pouce ou de l’onychophagie était posée et ces gestes concernaient un tiers des enfants. A l’âge de 13 ans puis de 32 ans, les enfants (et ensuite adultes) étaient soumis à des examens cliniques pour juger de leur terrain allergique.

Les résultats de ces examens ont montré que les enfants suçant leur pouce ou rongeant leurs ongles montraient un risque moins élevé de développer des réactions atopiques à l’âge de 13 ans. Cet effet bénéfique semblait perdurer dans le temps, avec les mêmes résultats chez les adultes de 32 ans. Il semblait également que les enfants combinant les deux mauvaises habitudes étaient moins sujets aux allergies que les enfants ne pratiquant que la succion ou le rongement d’ongles. Cependant, aucun lien n’a été mis en évidence vis-à-vis de l’asthme ou du rhume des foins.

Cette découverte serait expliquée par l’exposition aux organismes microbiens au début de la vie, qui stimulerait le système immunitaire des enfants, pour les préparer plus tard aux allergènes et aux micro-organismes tels que les bactéries et les virus.

A savoir ! Une des caractéristiques du système immunitaire est qu’il comprend une « mémoire », c’est-à-dire qu’il est capable de se « souvenir » d’une exposition antérieure et ainsi de s’adapter plus rapidement. C’est le principe du vaccin : on injecte une partie du virus ou de la bactérie, pour que le système immunitaire apprenne seul à lutter contre cette partie de micro-organisme. Ainsi, le jour où le corps rencontrera le virus ou la bactérie en entier, il saura déjà comment se défendre et agira rapidement pour lutter contre celui-ci, sans même que l’individu ne s’en rende compte.

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Clémence R. Pharmacienne


Sources :

Thumb-Sucking, Nail-Biting, and Atopic Sensitization, Asthma, and Hay Fever. Stephanie J. Lynch, Malcolm R. Sears, Robert J. Hancox. Juillet 2016

Nail-biting and thumb-sucking may not be all bad. Laura Sanders, Science News. 20 juillet 2016

Sucer son pouce, sa tétine ou son doudou… c’est mauvais pour les dents de bébé ! Famili

 

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