Naît-on optimiste ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 3 avril 2017

Comment la capacité de chacun à être optimiste ou non est-elle conditionnée par le cerveau ? L’optimisme pourrait-il résulter de nos expériences passées ? Une récente étude française met en évidence un lien entre optimisme, apprentissage et circuit de la récompense.

optimisme apprentissage

Optimisme et cerveau

Les êtres humains sont-ils par nature optimistes ? L’optimisme est une disposition d’esprit qui incline à prendre les choses du bon côté. Généralement, chaque individu a une tendance naturelle à surestimer la probabilité qu’un évènement positif survienne dans un avenir proche et au contraire à sous-estimer la probabilité de survenue d’un évènement négatif. Les psychologues désignent cette tendance comme le biais d’optimisme.

Ce biais ainsi que d’autres éléments de notre connaissance agissent sur notre logique, nos jugements, nos décisions et donc sur notre comportement. Ils nous inclinent spontanément vers plus d’optimisme que de pessimisme. Cette tendance a notamment été mise en évidence chez des fumeurs, qui minimisent leur risque de problèmes de santé liés au tabagisme, ou encore chez certaines femmes, qui sous-estiment leur risque de développer un cancer du sein.

Quelle est l’origine de ce biais d’optimisme ? Une équipe de recherche de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) et de l’Ecole Nationale Supérieure (ENS) s’est penchée sur cette question en testant plusieurs hypothèses :

  • Est-il lié à nos croyances sur les évènements futurs ?
  • Est-il dépendant d’un phénomène d’apprentissage ?

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L’apprentissage de l’optimisme

Les chercheurs ont étudié le comportement d’un groupe de personnes engagées dans un apprentissage par essai et erreur. La méthode d’essai-erreur est un procédé fondamental de résolution de problèmes, qui se caractérise par la répétition d’essais variés jusqu’au succès ou jusqu’à l’abandon du testeur.

En l’occurrence, dans l’étude, les participants devaient faire un choix entre deux symboles associés à une récompense pécuniaire :

  • Le participant pouvait gagner 0,50€ (assimilé à une bonne nouvelle) ;
  • Le participant pouvait ne rien gagner ou perdre 0,50€ (considéré comme une mauvaise nouvelle).

Les résultats obtenus démontrent que les participants accordent en moyenne 50 % d’importance supplémentaire aux bonnes nouvelles qu’aux mauvaises. Le cerveau serait ainsi enclin naturellement à privilégier les informations positives et à négliger les négatives. Le biais d’optimisme serait alors un processus acquis lors de l’apprentissage.

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Des optimistes et des réalistes …

Pour aller plus loin, les chercheurs ont étudié si ce biais est lié ou non aux circuits cérébraux de la récompense, en analysant l’activité cérébrale grâce à l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) fonctionnelle.

A savoir ! Qu’est-ce que le circuit de la récompense ? Les comportements associés aux besoins fondamentaux de l’organisme (manger, boire, se reproduire, …) sont reliés par notre cerveau à de fortes sensations de satisfaction. Ce circuit de la récompense s’est élargi au cours de l’évolution aux expériences plaisantes apprises durant l’existence. La répétition de ces expériences stimule le circuit de la récompense et entraîne la sensation de plaisir. La stimulation de ce circuit est également à l’origine des phénomènes de dépendance et d’addictions.

Les résultats révèlent que l’activité cérébrale au niveau du circuit de la récompense est presque deux fois plus importante chez un sujet optimiste par rapport à un sujet plus réaliste, à récompense monétaire égale. Il existerait donc deux types de profils chez les êtres humains : les optimistes et les réalistes.

Cette étude fournit une origine neuropsychologique à l’optimisme et met en avant l’importance de l’apprentissage dans les comportements fondamentaux. Des troubles dans le biais d’optimisme pourraient ainsi expliquer certaines pathologies comme la dépression (le biais serait absent) ou des addictions (le biais serait trop important). Des hypothèses sur lesquelles les chercheurs pensent désormais se pencher pour mieux détecter et prendre en charge ces troubles.

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie


Sources :
Behavioural and neural characterization of optimistic reinforcement learning. Lefebvre, Germain and al. 2017.
Nature Human Behaviour 1, 0067. DOI: 10.1038/s41562-017-0067.
Et si l’optimisme s’apprenait ? Communiqué de presse de l’INSERM. Le 20 mars 2017.

  • Bonjour,
    Merci pour toutes vos informations, et aussi sur la recherche nous devrions tous donner un peu pour aider la recherche médicale. une partie de l’impôt

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  • Bonjour,
    Merci pour toutes vos informations, et aussi sur la recherche nous devrions tous donner un peu pour aider la recherche médicale. une partie de l’impôt

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  • Linieres says:

    La récompense engendre 2 fois plus de satisfaction chez l’optimiste, pourquoi celui qui n’à pas de satisfaction serait il réaliste?
    C’est ce qui est développé dans le dernier paragraphe.

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  • Linieres says:

    La récompense engendre 2 fois plus de satisfaction chez l’optimiste, pourquoi celui qui n’à pas de satisfaction serait il réaliste?
    C’est ce qui est développé dans le dernier paragraphe.

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