Avec plus de 300 000 nouveaux cas quotidiens sur la dernière semaine, la Covid-19 reste au cœur des préoccupations des Français et des autorités de santé publique. En parallèle de la poursuite de la campagne vaccinale, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de valider l’utilisation d’un nouveau traitement contre la Covid-19, réduisant le risque d’évolution vers une forme sévère de la maladie. Explications.
Un nouveau traitement contre la Covid-19
Face à l’épidémie de la Covid-19 qui sévit toujours en France et dans le monde, la vaccination massive de la population n’est pas le seul moyen de lutte contre la maladie. Depuis l’émergence du SARS-Cov2, les scientifiques et les médecins s’attachent à développer le plus rapidement possible des traitements efficaces de la maladie. Leur objectif est notamment de limiter l’évolution des formes symptomatiques de la Covid-19 vers des formes graves, nécessitant une intubation et une respiration artificielle.
Dans ce contexte, trois thérapies à base d’anticorps monoclonaux ont d’ores et déjà été autorisées en France, avec des procédures accélérées :
- Ronapreve® ;
- Evusheld® ;
- Xevudy®.
Et le 20 janvier 2022, cet arsenal thérapeutique a été complété par l’autorisation d’un nouveau traitement, le pavloxid®, basé sur une association de deux antiviraux : le nirmatrelvir et le ritonavir.
Une solution thérapeutique qui ne se substitue pas à la vaccination
Le ritonavir est un antirétroviral utilisé depuis plusieurs années en thérapeutique, dans le traitement de l’infection par le VIH (lien vers fiche : https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/maladies-virales/vih/). Le nirmatrelvir est un nouveau principe actif, qui agit comme une inhibiteur de certaines enzymes des virus de la famille des coronavirus. La Haute Autorité de Santé a validé le 21 janvier 2022 son utilisation pour les patients positifs à la Covid-19 et répondant aux critères suivants :
- Ne pas nécessiter une supplémentation en oxygène ;
- Présenter un risque important d’évolution vers une forme sévère de la maladie.
Cet avis de la HAS succède à l’avis de l’ANSM ayant conclu à un rapport bénéfice sur risque potentiellement favorable dans cette indication thérapeutique. Toutefois, la HAS précise que la mise sur le marché précoce de cette association médicamenteuse ne constitue pas une alternative à la vaccination, qui doit rester le principal moyen de lutte contre la pandémie. En pratique, ce nouveau traitement curatif de la Covid-19 est administré par voie orale à raison de deux comprimés de nirmatrelvir et un comprimé de ritonavir deux fois par jour pendant cinq jours. Le traitement doit débuter le plus tôt possible après l’apparition des premiers symptômes de la maladie.
Un traitement oral, accessible en ville
D’après les premières études cliniques menées sur ce traitement, il présenterait une efficacité de plus de 85 % pour réduire le risque de progression vers une forme sévère de la Covid-19. Cette efficacité serait identique pour l’ensemble des variants, qui circulent actuellement en France et dans le monde. Plus facile à administrer que les anticorps monoclonaux, grâce à sa présentation sous forme de comprimés, le pavloxid® pourrait être prescrit en ville, et pas seulement en milieu hospitalier.
Néanmoins, ce médicament présente quelques restrictions d’utilisation. Il est notamment contre-indiqué chez les patients insuffisants rénaux ou hépatiques sévères et ne doit pas être utilisé pendant la grossesse. De plus, une vigilance accrue est nécessaire pour prévenir tout risque d’interaction médicamenteuse. Le médicament Pavloxid® permet aux équipes médicales d’avoir une nouvelle solution thérapeutique pour les patients susceptibles de développer une forme sévère de la Covid-19, afin de réduire le risque d’hospitalisation et de transfert en réanimation.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– PAXLOVID (PF-07321332/ritonavir). HAS. DÉCISION D’ACCÈS PRÉCOCE. has-sante.fr. Consulté le 22 janvier 2022.