L’immunothérapie anticancéreuse est décrite par de nombreux spécialistes comme une véritable révolution médicale dans la lutte contre les cancers. Dans ce contexte, de nouvelles données viennent d’être publiées sur de nouveaux anticorps, multi-spécifiques, qui seraient capables d’agir à plusieurs niveaux contre les cellules cancéreuses.
Des anticorps innovants et multi-spécifiques
La plupart des spécialistes s’accordent à dire que l’immunothérapie anticancéreuse constitue une véritable révolution dans la lutte contre le cancer. Les essais cliniques ont montré qu’elle offrait enfin une possibilité de traitement face à des cancers jusqu’ici considérés comme incurables.
Très récentes, les immunothérapies anticancéreuses développées jusque-là ciblaient majoritairement des lymphocytes T spécifiques (une catégorie spécifique de globules blancs). Leurs applications cliniques concernaient uniquement les cancers hématologiques, en raison d’une toxicité potentielle.
Très récemment, des chercheurs français viennent de dévoiler dans la revue scientifique Cell de nouvelles données cliniques, obtenues à partir d’anticorps multi-spécifiques, qui pourraient être utilisés dans le cas des tumeurs solides.
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Cibler non pas un mais plusieurs antigènes
Ces nouveaux anticorps se lient à un ou deux antigènes présents à la surface des cellules tumorales. Leur fixation aux antigènes déclenche deux récepteurs activateurs des cellules NK (Natural Killer), des cellules immunitaires connues pour être impliquées dans la destruction des cellules tumorales. Les deux récepteurs sont synergiques et participent ainsi à la destruction de la tumeur.
La technologie utilisée pour produire ces anticorps pourrait permettre de générer à l’avenir d’autres anticorps capables de reconnaître simultanément :
- Jusqu’à trois récepteurs activateurs des cellules NK ;
- Et deux antigènes tumoraux situés à la surface des cellules cancéreuses.
Les essais menés sur ces anticorps ont montré qu’il était possible de les produire à l’échelle industrielle et que ces anticorps étaient stables chimiquement.
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Une nouvelle génération d’immunothérapie anticancéreuse
Cette nouvelle technologie de production d’anticorps pourrait permettre de cibler la tumeur par plusieurs attaques simultanées. L’activité anti-tumorale obtenue serait ainsi plus forte que les anticorps traditionnellement utilisés.
Développés par une société biotechnologique française, ces nouveaux anticorps multi-spécifiques, capables d’agir sur de multiples récepteurs pour déclencher la réaction immunitaire anti-tumorale, suscitent déjà l’intérêt de plusieurs laboratoires pharmaceutiques, pour leur éventuelle commercialisation. La poursuite des essais cliniques pourrait déboucher à l’avenir sur de nouveaux médicaments pour l’immunothérapie des cancers.
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Estelle B., Docteur en Pharmacie
.l’immunothérapie peut elle être adaptée pour traiter des métastases hépatiques secondaires à un cancer du colon.merci de votre réponse sur ce cas
Bonjour,
Pour connaître les possibilités d’immunothérapie adaptée à votre situation particulière, parlez-en à votre médecin oncologue, le mieux placé pour vous répondre.
Bonne journée.
L’équipe Santé sur le Net
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