Régime d’éviction


Rédigé par Lina R. et publié le 5 février 2018

Régime d'éviction

Souvent considérée comme la pierre angulaire du traitement des allergies et des intolérances alimentaires, l’éviction repose sur l’exclusion temporaire ou définitive d’un aliment susceptible de contenir ou contenant un « allergène ». Les allergies alimentaires peuvent s’avérer fatales pour certains consommateurs. Il est donc indispensable d’écarter tous les risques d’ingérer un allergène en adoptant une alimentation appropriée. A ce jour le régime d’éviction demeure le seul moyen d’atténuer ce risque.

L’éviction en cas d’allergies alimentaires

Seul traitement efficace contre les allergies alimentaires, le régime d’éviction est le moyen incontournable permettant d’éviter toute réaction allergique causée par un allergène. Les principaux allergènes auxquels sont exposés les consommateurs sont de deux types :

  • Les allergènes d’origine animale :
    • Le lait de vache
    • L’œuf
    • Le poisson
    • Les crustacés et mollusques
  • Les allergènes d’origine végétale :
    • L’arachide
    • Les noix

Avant de suivre un régime d’éviction, la première étape consiste à déterminer l’allergène à l’origine de l’intolérance ou l’allergie. Une fois le type d’allergie alimentaire diagnostiqué, il sera alors nécessaire de suivre un régime d’éviction. L’objectif de ce régime reposera sur l’exclusion de tout aliment susceptible de provoquer des réactions allergiques.

Le régime d’éviction, un régime approprié pour tous ?

Chez les personnes allergiques, certains aliments peuvent représenter un réel danger pour leur santé. Le régime d’éviction est donc la technique la plus efficace et la plus utilisée pour les éviter. Toutefois, il faudra être vigilant quant aux carences et déséquilibres nutritionnels sous-jacents. Il est donc primordial de prendre en charge sérieusement la pathologie en faisant appel à un professionnel de santé et en respectant le régime prescrit.

Le cas des jeunes allergiques

Certains régimes d’éviction peuvent avoir des conséquences graves sur l’équilibre alimentaire des patients souffrant d’allergie alimentaire. Dans le cas des enfants et en particulier chez le nourrisson, un régime d’éviction contre le lait de vache ou encore le gluten peut être source de carences en vitamines, en minéraux et en nutriments essentiels à son développement. De plus, les aliments de substitution doivent être parfaitement maitrisés et appropriés par rapport à l’âge de l’enfant allergique. Il est donc indispensable de procéder à un suivi minutieux aussi bien qualitatif que quantitatif, des apports nutritionnels du patient et de son équilibre alimentaire.

L’éviction chez les adultes

En ce qui concerne les adultes souffrant d’allergie alimentaire, on dénombre une majorité de cas dont l’allergie est essentiellement provoquée par des allergènes végétaux. Contrairement aux enfants et nourrissons, les adultes sont moins exposés aux carences nutritionnelles à une exception près ; celle issue des micronutriments de la farine de blé. En effet le blé est constitué essentiellement d’amidon, mais contient également du gluten, des acides aminés et du fer. Exclure ces micronutriments de l’alimentation nécessite donc d’équilibrer convenablement les apports nutritionnels afin d’écarter tout risque de carence.

L’information et la traçabilité avant tout !

L’une des plus grandes difficultés rencontrées par les personnes allergiques en cas d’éviction est celle induite par la présence de « traces » d’allergènes dans certains produits industriels. En effet, la mention de « traces de fruits à coques » ou de « traces d’œufs » est souvent retrouvée sur les étiquettes de certains produits garantis non allergéniques. Par ailleurs, en 2011 la nouvelle règlementation Européenne (UE) No 1169/2011 impose aux producteurs, distributeurs et restaurateurs de renseigner la présence d’éventuels allergènes afin d’assurer la sécurité du consommateur. Bien que de telles directives voient le jour, les risques de contamination indirecte demeurent une vraie problématique pour les personnes allergiques.

À savoir ! Il existe ce qu’on appelle des allergies croisées. Elle apparaissent lorsque deux aliments allergéniques de la même famille sont ingérés par une personne allergique, ce qui induit une réaction immunitaire (exemple pollen et végétaux)»

Finalement, quel que soit le régime alimentaire adopté, le sujet se devra d’être vigilant et suffisamment renseigné sur l’aliment en question avant de le consommer.

Lina R., Journaliste scientifique

– AFSSA, allergies alimentaires. anses.fr. Consulté le 23/01/2018
– Allergie alimentaire de l’enfant, E.Bidat. Science direct. Consulté le 23/01/2018
– Les allergènes alimentaires. economie.gouv.fr. Publié le 16/03/2017
– Règlement (UE) no 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil. europa.eu. 25 octobre 2011