Overdoses d’antalgiques opioïdes en hausse !

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Rédigé par Hugo C. et publié le 19 janvier 2018

Les opioïdes regroupent les médicaments agissant sur les mêmes récepteurs que ceux stimulés par l’opium. Ils sont utilisés pour traiter la douleur et leur chef de fil est la morphine. Entre 2000 et 2015, les hospitalisations et les décès en lien avec leur prescription ont augmenté respectivement de 128% et 161%. En cause : des abus entraînant un surdosage.

overdose antalgiques opioïdes

Les antalgiques opioïdes

Traitements utilisés pour la prise en charge des douleurs, les antalgiques opioïdes peuvent être distingués selon la puissance de leurs effets sur les récepteurs cibles. Ainsi, parmi les antalgiques opioïdes faibles on retrouve le tramadol, la codéine ou encore la poudre d’opium. Tandis que parmi les antalgiques opioïdes forts on retrouve le fentanyl, la morphine ou l’oxycodon.

Comme chaque médicament la prise d’opioïdes est associée à certains effets indésirables, notamment de dépendance et de tolérance à long terme. À court terme, ces médicaments peuvent également procurer au patient une batterie d’effets sur le système nerveux allant entre autre de l’euphorie à la somnolence.

De ce fait, un détournement récréatif possible, mais aussi des pertes d’efficacité amenant le patient à augmenter les doses, peuvent entraîner des surdosages, avec leur lot de complications allant jusqu’à l’hospitalisation et au décès.

Ces dernières années, l’usage détourné des opioïdes est caractérisé par une forte exposition médiatique. Celle-ci est notamment véhiculée par le biais de certains courants du Rap américain et contribue à considérer également l’implication d’un phénomène de mode pour ce type d’usage.

La récente mort par overdose du rappeur Lil Peep, dont l’autopsie a révélé notamment du tramadol et du fentanyl, illustre une facette de la dérive toxique de la relation entre les antalgiques opioïdes et une partie de la population. Cet évènement rappelle les conséquences tragiques du surdosage d’opioïde et devrait, par la même occasion, interroger chaque patient sur sa propre relation avec ce type de traitement. Le but n’est pas de générer l’ « opiophobie » mais bien de promouvoir une (auto)médication responsable basée sur la juste mesure des risques et des bénéfices associés (bien réels en cas de douleurs et sous réserve du strict respect de la posologie prescrite).

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Quelle est l’ampleur du problème en France ?

En forte augmentation, on estime les taux d’hospitalisation et de décès, consécutifs à un surdosage de médicaments opioïdes sur prescription, respectivement à 34 personnes pour 1 million d’habitants et 3,4 pour 1 million d’habitants.

À titre de comparaison, le taux d’hospitalisation en lien avec l’héroïne est 19 fois plus faible en France (1.7 personnes pour 1 million d’habitants). Tandis que, le taux de décès impliquant un surdosage de médicaments opioïdes aux États-Unis est 17 fois plus élevé qu’en France (59 cas pour 1 million d’habitants).

La France se trouve donc dans une situation où elle peut agir pour prévenir l’aggravation de risque opioïde par différents leviers. Si la majorité des actions engageables s’adressent aux professionnels de santé, l’implication des patients est également indispensable.

Ainsi si vous prenez des antalgiques opioïdes, veillez à remplir les conditions suivantes :

  1. L’intensité de votre douleur est modérée à sévère
  2. Vous respectez bien la posologie indiquée par votre médecin ou dans la notice

conseil médecinSi l’une des affirmations précédentes n’est pas vraie, parlez-en à un professionnel de santé.

 

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Hugo C., Pharmacien

– Pharmaco épidémiologie de l’usage des antalgiques opioïdes en France – La Lettre du Pharmacologue / N° 4 – Décembre 2017.
– Les usages détournés de médicaments codéinés par les jeunes – Agnès Cadet-Taïrou et Maitena Milhet – www.ofdt.fr – Juillet 2017.
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