Pratique sportive et vitamine D : des besoins souvent sous-estimés
On connaît bien la vitamine D pour son rôle dans la santé des os. Mais son action dépasse largement ce cadre. Elle intervient notamment dans la contraction musculaire, la modulation de l’inflammation et le bon fonctionnement du système immunitaire. Chez les sportifs, ces fonctions sont essentielles pour prévenir les blessures, soutenir les efforts, limiter la fatigue. Pourtant, les carences sont fréquentes, y compris dans cette population attentive à son hygiène de vie. Quels sont les effets concrets de la vitamine D sur l’activité physique ? Pourquoi les déficits sont-ils courants chez les sportifs ? Et comment les éviter efficacement ?
Les effets de la vitamine D sur les muscles
Les cellules musculaires sont dotées de récepteurs à la vitamine D, qui agissent par deux voies complémentaires :
- Voie génomique : la vitamine D active certains gènes impliqués dans la synthèse de protéines musculaires.
- Voie non génomique : elle intervient directement dans la contraction musculaire, en modulant les flux de calcium intracellulaire.
Ces mécanismes accroissent la force musculaire, améliorent la coordination, réduisent le risque de crampes et contribuent au maintien de l’équilibre postural. Plusieurs études ont mis en évidence une corrélation positive entre un bon statut vitaminique D et la puissance musculaire.
À l’inverse, un manque de vitamine D peut compromettre ces fonctions. Chez les sportifs, cela peut se traduire par une baisse des performances, une fatigue persistante, voire une vulnérabilité accrue aux troubles musculo-squelettiques.
L’action de la vitamine D sur la performance physique et la récupération
Soutenir le système cardio-vasculaire et l’endurance
La vitamine D joue également un rôle dans la santé cardiovasculaire. En contribuant à la régulation de la pression artérielle et en agissant potentiellement sur le muscle cardiaque, elle pourrait améliorer la VO₂ max, soit la capacité du corps à absorber et utiliser l’oxygène pendant l’effort, un indicateur clé en endurance.
Renforcer le squelette et prévenir les blessures
Indispensable à l’équilibre phosphocalcique, la vitamine D favorise l’absorption du calcium et son intégration dans les os. Chez les sportifs, cela permet de préserver la densité minérale osseuse, de réduire les risques de fractures de stress et d’accélérer la cicatrisation après un traumatisme.
Réduire l’inflammation et soutenir les défenses immunitaires
Lors d’un effort intense, l’organisme déclenche une réaction inflammatoire passagère. La vitamine D agit ici comme un modulateur, en limitant l’inflammation post-effort et en facilitant la récupération. Son action sur les cellules immunitaires renforce également les défenses naturelles, ce qui aide à prévenir les infections, notamment respiratoires, fréquentes chez les sportifs à l’entraînement soutenu.
À noter ! En résumé :
La vitamine D joue un rôle clé dans l’adaptation du corps à l’effort physique. Elle renforce les muscles, protège les os, soutient le cœur, module l’immunité et facilite la récupération. Maintenir un statut optimal permet de préserver l’endurance, limiter la fatigue et réduire le risque de blessures.
Prévenir les carences en vitamine D chez les sportifs
Comprendre les facteurs de risque
En moyenne, 60 % des sportifs présentent un déficit en vitamine D. Ce taux peut grimper à 90 % en hiver ou chez les pratiquants de sports en intérieur. Les principales causes sont :
- Manque d’exposition au soleil ;
- Vêtements couvrants limitant la synthèse cutanée ;
- Phototypes foncés, qui filtrent davantage les rayons UVB ;
- Apports alimentaires insuffisants.
Mettre en place un dépistage ciblé
Pour évaluer le statut en vitamine D, un dosage sanguin du taux de 25(OH)D pourrait être utile, notamment en cas de fatigue inhabituelle, de blessures répétées ou à la fin de l’hiver. L’objectif : atteindre un taux sérique ≥ 30 ng/mL, voire ≥ 40 ng/mL pour optimiser les processus de récupération.
Adapter les apports selon son profil
Les besoins en vitamine D varient selon de nombreux facteurs : niveau d’exposition solaire, type de peau, âge, habitudes alimentaires et charge d’entraînement. En France, les autorités de santé recommandent 800 UI par jour pour un adulte. Chez les sportifs ou en période de moindre ensoleillement, les apports peuvent être portés à 2000 UI/jour, sous contrôle médical.
Les formes galéniques doivent garantir une prise simple, régulière et bien tolérée, tout en respectant les seuils de sécurité.
Sous forme de gouttes buvables : dosage modulable entre 1000 et 2000 UI, idéal en période de surcharge physique ou en cas de déficit confirmé ;
Sous forme de comprimés orodispersibles : sans eau, faciles à prendre en déplacement ou en routine d’entraînement.
Ces produits sont conformes aux recommandations officielles.
Si vous êtes enceinte, que vous allaitez, que vous suivez un traitement médical, veuillez consulter votre pharmacien avant utilisation.
La supplémentation en vitamines des enfants en bas âge doit faire l’objet d’une surveillance particulière.
Ne doit pas se substituer à une alimentation variée et équilibrée et à un mode de vie sain.
– Journal de traumatologie, Vitamine D et sport. linkinghub.elsevier.com. Consulté le 09 juillet 2025.
– Faculté de médecine, Université Complutense de Madrid, Espagne, Rôle de la vitamine D chez les athlètes et leurs performances : concepts actuels et nouvelles tendances. www.mdpi.com. Consulté le 09 juillet 2025.
– Multidisciplinary Digital Publishing Institute, Sport, Exploration de la relation entre les micronutriments et la performance sportive : une revue systématique scientifique complète de la littérature en médecine du sport. www.mdpi.com. Consulté le 09 juillet 2025.
– Médecine et science du sport et de l'exercice, Performance athlétique et vitamine D. journals.lww.com. Consulté le 09 juillet 2025.
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