Alzheimer : des fraises pour prévenir la maladie ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 1 septembre 2017

Touchant près d’un million de personnes en France, la maladie d’Alzheimer représente aujourd’hui un véritable défi de santé publique ; d’autant que ses origines sont encore mal connues et qu’il n’existe à ce jour aucun traitement curatif. Et si la solution se trouvait dans la fraise ? Une récente étude californienne a mis en évidence l’effet protecteur d’un composant identifié dans ce fruit dont la production mondiale a plus que doublé en 15 ans.

fraises et alzheimer

La fraise et un composant d’intérêt : la fisétine

Composée d’eau en majorité, la fraise est très riche en vitamine C qui contribuerait à prévenir l’apparition de cancer et de maladies cardiovasculaires.

composition fraise fisétine

La fraise constitue également un trésor de molécules anti-oxydantes parmi lesquelles les flavonoïdes.

A savoir !  Principaux composés phénoliques présents dans sa composition, les flavonoïdes sont responsables de la jolie couleur rouge de la fraise.

Parmi ces flavonoïdes, on retrouve une molécule d’intérêt appelée « fisétine » qui se retrouve en grande quantité dans les fraises. Elle a d’ailleurs déjà fait l’objet de travaux scientifiques mettant en valeur ses propriétés contre le vieillissement et l’ostéoporose.

A savoir !  C’est un chimiste autrichien, Josef Herzig, qui l’a identifiée pour la première fois dans un arbuste buissonnant portant le drôle de nom d’ « arbre à perruque » (fisetholtz en allemand, d’où le nom de fisétine).

Cet arbuste buissonnant (Cotinuscoggyria) a hérité du nom « d’arbre à perruque » parce que ses pédicelles forment une chevelure vaporeuse et plumeuse rappelant la forme d’une perruque au moment de la floraison. Cet arbre est aussi communément appelé « barbe de Jupiter » ou encore « arbre fumée ».

L’équipe de Pamela Maher, du laboratoire de neurobiologie cellulaire du Salk Institute for BiologicalStudies (La Jolia, Californie) travaille depuis plusieurs années sur les effets neuroprotecteurs des flavonoïdes isolés dans des fruits et/ou des légumes. Les chercheurs  viennent de publier leurs travaux mettant en valeur les vertus de la molécule de fisétine que l’on retrouve dans les fraises.

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Une étude aux résultats prometteurs

Leurs résultats suggèrent que la fisétine pourrait exercer un effet protecteur contre la neuro-dégénérescence observée dans la maladie d’Alzheimer.

Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques ont travaillé sur un modèle animal de souris. Ce modèle a été génétiquement modifié pour subir un processus de vieillissement accéléré.

Les chercheurs on alors formé deux groupes de souris : le premier recevant de la fisétine, le second  n’en recevant pas de l’âge de 3 mois à l’âge de 10 mois.

Et les résultats sont surprenants avec des différences hautement significatives entre les deux groupes de souris soumis au processus de vieillissement accéléré. C’est ainsi qu’à l’âge de 10 mois, les souris ne recevant pas de fisétine ont montré des capacités physiques et cognitives comparables à celles de souris normales et vieilles de 3 ans alors que les souris recevant de la fisétine conservaient à l’âge de 10 mois les mêmes capacités physiques et cognitives qu’à l’âge de 3 mois !

Ces résultats tendent à démontrer que la fisétine pourrait ralentir la progression des déficits neurocognitifs. Ils sont d’ailleurs corrélés à une amélioration de divers marqueurs biologiques impliqués dans les fonctions synaptiques, le stress oxydatif ou encore l’inflammation systémique.

A savoir !  Le terme « synapse » désigne la zone de communication entre un neurone et une autre cellule excitable (nerveuse ou musculaire). Cette communication se fait par l’intermédiaire de molécules appelées « neurotransmetteurs ».

Encourageante, cette étude originale sur l’un des composés d’intérêt de la fraise mérite d’être approfondie pour être appliquée à l’Homme. D’autant que selon une autre étude (Chicago HealthyAging Project  ou CHAP),les femmes âgées ayant consommé plus d’une portion de fraises par mois ont vu le déclin de leurs facultés mentales atténué de 16,2%.

D’ici là, on ne se lassera pas de savourer le goût et le parfum exquis de ce fruit, la « fragrance »,qui lui a donné son nom (Fragariavesca) !

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Déborah L., Docteur en Pharmacie

– La fraise a-t-elle un secret contre la maladie d’Alzheimer ? EGORA. Trébucq, A. Le 08 août 2017.
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