Quelle prévention contre la toxicomanie en France ?

Actualités Addiction

Rédigé par Yasmine Z. et publié le 14 octobre 2016

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La toxicomanie, qui consiste à consommer des substances psychoactives de façon répétée et importante, avec un potentiel d’addiction élevé est un véritable problème de santé publique. L’ouverture récente de la salle de shoot à Lariboisière et son accessibilité pour les usagers à dater de ce jour, est un nouvel élément à prendre en compte dans cette problématique. Santé Sur le Net fait pour vous le point sur la prévention de la toxicomanie en France.

ZOOM sur Paris

Prévenir l’usage des drogues et réduire les risques liés à leur consommation, est la direction adoptée par la mairie de Paris.

Face à l’augmentation de la consommation des produits psychoactifs depuis une vingtaine d’années, et le rajeunissement des personnes qui expérimentent les drogues pour la première fois, la ville de Paris cible la jeunesse en axant ses campagnes de prévention sur les milieux scolaires (collèges, lycées, écoles primaires), les lieux de loisirs (quartiers, centres d’animation, centres sociaux…), le milieu festif, la famille et l’entourage.

Les jeunes et la drogue en France

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  • Environ 41% des jeunes de 17 ans ont expérimenté le cannabis. 6.5% sont des fumeurs réguliers.
  • Environ 3% des jeunes de 17 ans ont expérimenté la cocaïne.
  • Environ 0.9% des jeunes de 17 ans ont expérimenté l’héroïne.
  • Environ 1.9% des jeunes de 17 ans ont expérimenté l’ecstasy.

Problématique parisienne

La problématique parisienne est que la capitale attire, avec de nombreuses manifestations festives incitant à se détendre, contexte qui peut être jugé idéal par certains, pour la consommation de substances.

La consommation de substances psychoactives de façon répétée et immodérée, parfois associée à des troubles psychiatriques, peut conduire à des difficultés sociales, un isolement ou repli sur soi, et une augmentation des comportements à risques, tels qu’une sexualité non protégée.

De plus les difficultés sociales rencontrées peuvent mener à l’amplification de la consommation des substances psychoactives. L’attitude de repli pose également un problème : la difficulté d’atteindre les personnes touchées par les actions de prévention.

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Difficultés à atteindre les toxicomanes

L’accueil des usagers de drogues au sein des établissements de santé, ne permettait pas toujours, jusque-là, d’identifier le problème, étant donné que l’usage des produits psychoactifs est peu exprimé par les consommateurs. La récente ouverture de la salle de shoot, va-t-elle changer la donne ? L’objectif étant d’obtenir plus de facilité à atteindre les personnes concernées pour les actions de prévention, d’autant que la prévention en principe nécessaire dans les milieux festifs est très compliquée : en effet elle peut soit se heurter à des intérêt financiers, (difficile de réaliser une campagne de prévention contre l’alcool dans les bars), ou alors il s’agit de lieux difficiles d’accès, ou difficilement identifiables tels que les raves, ou les free parties, où la prévention n’est donc pas possible.

A savoir ! Il existe des structures spécialisées en addictologie et des structures hospitalières spécialisées pour aider les personnes touchées par une ou plusieurs addictions.

Distributeurs-récupérateurs de seringues

Afin de réduire les risques liés à la consommation de drogues, il existe plus d’une trentaine de distributeurs-récupérateurs de seringues dans Paris, afin de limiter les risques de contagion avec des seringues usagées. Il est estimé qu’un utilisateur de drogues par injection se fait environ 1000 injections par an, ce qui à l’échelle d’une population représente des millions d’injections par an. Les automates permettent de sécuriser cet acte (protection contre la transmission du VIH, des hépatites), ainsi que le recyclage des seringues usagées.

L’ouverture d’une salle de shoot à Lariboisière, effective depuis Octobre 2016 et ouverte aux usagers à dater de ce jour, permettra également d’encadrer cette pratique et de limiter les risques d’infection, de contamination, et d’overdose des toxicomanes les plus précaires. En effet, du personnel médical et paramédical, supervisera le bon fonctionnement de la salle de shoot et se tiendra prêt à intervenir, si l’un des usagers se trouve en difficulté (overdose, état de santé dégradé, etc).

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Yasmine Z., Journaliste Scientifique


Sources

Site Web drogues-info-service. Consulté le 14 octobre 2016

La politique parisienne de prévention des toxicomanies. Mairie de Paris. Octobre 2004

Programme d’automates d’échange de seringues SAFE : efficacité et modalités d’utilisation. Le Courrier des addictions.  2009