Prévention moderne du VIH : où en sommes-nous en 2025 ?

Par |Publié le : 3 octobre 2025|Dernière mise à jour : 3 octobre 2025|6 min de lecture|

S’il est presque indéniable qu’entre l’apparition du VIH dans les années 1980 et le milieu des années 1990, la prévention fut omniprésente, c’est désormais beaucoup moins le cas. Ainsi, petit à petit, d’autres maladies ont émergé et ont occupé davantage d’espace médiatique, en laissant de ce fait de moins en moins pour la prévention du VIH. C’est à tel point que l’on aurait presque fini par oublier que le VIH circule toujours et concerne encore plusieurs millions de personnes dans le monde. Le point positif est que malgré une désormais relative discrétion médiatique, la recherche a continué et a permis d’améliorer significativement la prise en charge du VIH, mais aussi sa prévention. Voici un résumé des dernières avancées en la matière en 2025.

Circulation du VIH dans le monde en 2025

Si le VIH est relativement passé sous les radars médiatiques depuis quelques années, il circule pourtant toujours. Ainsi, à la fin de l’année 2024, le nombre de personnes vivant avec le VIH à travers le monde était d’environ 41 millions. Le nombre de nouveaux cas enregistrés sur l’année 2024 fut quant à lui de 1,3 million et le nombre de décès cette même année fut de 630 000.

Si à première vue ces chiffres peuvent logiquement faire froid dans le dos, ils sont en réalité à relativiser. En effet, rapportée à la population mondiale, la prévalence de la maladie ne concerne que 0,7 % des adultes âgés entre 15 et 49 ans. De plus, 87 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, ce qui témoigne de la relative efficacité de la prévention et du dépistage. Enfin, 77 % des personnes atteintes sont sous traitement antirétroviral (dont 73 % avec une charge virale nulle), ce qui cette fois-ci témoigne de la relative accessibilité des traitements, mais aussi de leur efficacité.

Les résultats, pris avec du recul, sont donc certes toujours préoccupants, mais ils dénotent aussi les progrès faits en la matière.

Des progrès notables dans la prévention et la prise en charge

Comme il en fut fait mention dans le paragraphe précédent, le relatif recul du VIH s’explique par une amélioration constante de la prévention et de la prise en charge.

La révolution des traitements antirétroviraux

La démocratisation des traitements antirétroviraux (ART) constitue un changement majeur à plus d’un titre. Ce type de traitement a tout d’abord permis une très nette amélioration de l’espérance de vie chez les personnes infectées par le VIH, mais aussi de la qualité de celle-ci. Ainsi, si sans traitement l’espérance de vie après infection ne dépassait généralement pas 10 ans, il est désormais possible de se rapprocher de la longévité des personnes non-infectées. L’autre changement majeur que permettent les ART est qu’il limite, voire supprime, le risque de transmission sous traitement. En effet, à partir du moment où la charge virale devient indétectable, le virus devient de ce fait quasiment intransmissible. Ce type de traitement a donc sauvé des millions de vies à ce jour, mais aussi empêché des millions de nouveaux cas, ce qui est tout sauf anecdotique.

La PrEP ou Prophylaxie pré-exposition une autre révolution

Moins connu et répandu que les traitements antirétroviraux, un autre type de traitement constitue un autre pas de géant dans la lutte contre le VIH. Il s’agit du PrEP ou Prophylaxie pré-exposition. Derrière ces termes techniques se trouve un traitement préventif qui, à l’inverse des traitements ART permet de prévenir l’infection avant que celle-ci n’ait lieu. En prévision d’un rapport sexuel à risque, il suffit ainsi de prendre ce traitement pour limiter drastiquement le risque d’infection avec un taux d’efficacité avoisinant les 99 %.

Attention à ne pas confondre ce traitement avec la prophylaxie post-exposition qui consiste quant à elle à prendre un traitement après une exposition supposée ou confirmée au VIH. Ce type de traitement se prend donc après exposition, de préférence dans les heures qui suivent celle-ci et jusqu’à 72 heures maximum. La prise du traitement doit ensuite pendant les 28 jours suivants. En cas d’utilisation rapide et optimale, le niveau d’efficacité de la PEP est compris entre 80 et 90 %.

Des pistes très prometteuses qui demandent confirmation

Malgré des avancées déjà très prometteuses, la recherche continue et bat même son plein, multipliant par là même les pistes ambitieuses. Les caractéristiques spécifiques du VIH constituent un problème jusqu’ici insurmontable pour la recherche. Cette dernière n’arrive jusqu’alors ni à venir totalement à bout du virus via un traitement, ni à mettre au point un vaccin efficace.

Ces deux problèmes sont peut-être sur le point d’être résolus et de nouvelles pistes qui demandent encore confirmation sont particulièrement prometteuses. Parmi celles-ci, figure notamment celle consistant à plonger le virus dans un sommeil permanent, le rendant donc inactif (bien que toujours présent). Il ne serait alors plus nécessaire de suivre un traitement à vie comme c’est aujourd’hui le cas.

Une autre piste concerne l’utilisation de la technologie ARN pour rendre détectable le virus dormant au sein de l’organisme et le détruire via l’immunothérapie. Il s’agirait là d’une première mondiale avec un traitement détruisant totalement le virus et de façon définitive.

Enfin, la piste menant à un vaccin tant attendu depuis des décennies touche peut-être à son but. Ainsi, des recherches récentes menées par l’Inserm et l’Institut de recherche vaccinale semblent bel et bien aller dans la bonne direction. L’étude menée sur 72 volontaires a donné à la fois des résultats à la fois encourageants du point de vue immunitaire, mais aussi concernant l’absence d’effets secondaires graves.

Conclusion

Le VIH est hélas toujours bel et bien présent, en particulier dans certaines zones du monde comme l’Afrique subsaharienne. La vigilance reste donc de mise et les efforts mis sur la prévention et l’accès aux traitements ne doivent pas être relâchés. Toutefois, les motifs d’espoir sont bel et bien réels, bien qu’ils demandent confirmation. Ce qui est presque certain, c’est que l’hypothèse d’un monde sans VIH qui fut une utopie depuis la découverte du virus n’a jamais été aussi proche.

Sources
– Data on the size of the HIV epidemic, World Health Organization. www.who.int. Consulté le 30 septembre 2025.
– WHO announces the development of updated recommendations on antiretroviral therapy, management of vertical HIV transmission and TB prevention in people living with HIV, World Health Organization. www.who.int. Consulté le 30 septembre 2025.
– Traitement préventif du VIH (PrEP), DOKTORABC. www.doktorabc.com. Consulté le 30 septembre 2025.
– Vaccin préventif contre le VIH: des résultats encourageants avec une nouvelle technologie. www.bfmtv.com. Consulté le 30 septembre 2025.

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L'équipe Santé sur le Net