Le week-end du Sidaction aura lieu les 26, 27 et 28 mars prochains. A cette occasion, l’Institut d’études opinion et marketing en France (Ifop) a publié les résultats d’un sondage sur « Les jeunes, l’information et la prévention du sida ». Il visait à évaluer les connaissances des jeunes âgés entre 15 et 24 ans sur ce virus. Les résultats sont inquiétants.
Le sida et les jeunes : une désinformation croissante
Le sida est la première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 49 ans dans le monde. En France, chaque année, 14% des découvertes de séropositivités concernent les moins de 25 ans. Il y a donc un réel enjeu d’information et de sensibilisation de cette population. Pourtant, l’enquête Ifop, commandée par le Sidaction, rapporte des résultats inquiétants.
Elle se base sur les réponses à un questionnaire disponibles en ligne en février 2021. Au total, 1002 jeunes représentatifs de la population française âgée de 15 à 24 ans ont répondu aux questions.
Les résultats de l’enquête révèlent que l’information au sujet de la maladie a nettement baissée :
- 67% des jeunes Français s’estiment bien informés sur le sida, soit 7 points de moins que l’année dernière ;
- 23% n’ont jamais suivi un enseignement ou un moment dédié pendant leur scolarité ;
- 17% admettent n’avoir jamais cherché d’informations au sujet de la maladie, soit 7 points en moins que l’année précédente.
Autre fait alarmant : les jeunes sont désinformés. En effet, 24% du panel pensent que le virus peut se transmettre en embrassant une personne séropositive. Ce chiffre est en hausse de 9 points par rapport à 2020. Par ailleurs, les jeunes se disent moins inquiets vis-à-vis du sida (63% cette année contre 72% l’année dernière). Frédéric Dabo, directeur général d’Ifop, estime que ce manque de préoccupations des jeunes est lié à l’invisibilité de la thématique dans les espaces médiatiques et sociétaux.
De plus, le sondage montre que le dépistage et les moyens de prévention sont mal connus des jeunes :
- 34% disent utiliser systématiquement un préservatif lors d’un rapport sexuel, soit 9 points en moins en un an ;
- Seuls 36% se disent bien informés sur l’existence d’un autotest de dépistage du VIH ;
- 51 % connaissent les lieux où ils peuvent se faire dépister.
Des rappels essentiels sur le dépistage du VIH
Comment expliquer cette chute dans la qualité d’information des jeunes sur le VIH ? En se basant sur les indicateurs de désinformation, l’Ifop suggère un effet de la surreprésentation de la Covid-19 dans l’espace social et médiatique. Bien que légitime, cette accumulation massive d’informations a noyé les connaissances sur le VIH, et les autres maladies.
Comment y remédier ? L’association Sidaction recommande la mise en place urgente d’actions afin que chaque jeune soit correctement informé sur le VIH et le sida. Elle mise sur des campagnes informatives en milieu scolaire. L’association souhaite mettre en application 3 séances obligatoires d’éducation complète à la sexualité au collège et au lycée.
Pour rappel, le dépistage du VIH est primordial. En effet, un dépistage précoce permet la mise en place d’un traitement d’autant plus efficace qu’il est commencé tôt. Ainsi, l’espérance de vie des patients se rapproche de celle de la population générale et le risque de transmission chute. Il existe plusieurs moyens de se faire dépister :
- Le dépistage sérologique se fait en laboratoire d’analyses, sans ordonnance, à la demande du patient, sans rendez-vous et sans avance de frais depuis janvier 2022 ;
- Le TROD VIH est un dépistage rapide d’orientation diagnostic. Le résultat est obtenu en 30 minutes par analyse d’une goutte de sang au bout du doigt ;
- L’autotest TROD VIH est le même test mais utilisable à domicile. Il est disponible en pharmacie et non remboursé par l’Assurance maladie.
Il est possible de se faire dépister dans de nombreuses structures :
- Laboratoires de biologie médicale ;
- Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic ;
- Associations de lutte contre le sida ;
- Centres de planification et d’éducation familiale ;
- Centres de protection maternelle et infantile ;
- Permanences d’accès aux soins de santé.
Alexia F., Docteure en Neurosciences
– Sidaction. sidaction.org. Consulté le 23 mars 2022.
– Dépister le VIH. ameli.fr. Consulté le 23 mars 2022.