Retrait et rappel d’ail confit face à un cas suspect de botulisme

La Direction Générale de la Santé alerte sur un cas clinique évocateur de botulisme en lien avec la consommation d’ail confit conditionné sous vide. On fait le point. 

Qu’est-ce que le botulisme ?

Le botulisme désigne une affection neurologique grave provoquée par une toxine très puissante produite par la bactérie Clostridium botulinum. Présente un peu partout dans l’environnement, cette bactérie est responsable d’intoxications alimentaires sévères chez l’être humain. Bien que le botulisme soit rare, sa mortalité reste élevée lorsque le traitement n’est pas mis en place précocement.

On distingue différentes formes principales de botulisme :

• Le botulisme alimentaire : dû à l’ingestion de toxine botulique produite par la bactérie dans l’aliment. C’est la forme la plus fréquente chez l’adulte.
• Le botulisme infantile : causé par l’ingestion de bactéries et/ou de spores de Clostridium botulinum. Cette forme survient chez des enfants de moins de 12 mois en raison de leur flore intestinale immature.
• Le botulisme contracté via une blessure.

S’agissant du botulisme alimentaire, les aliments incriminés sont le plus souvent des produits de fabrication familiale ou artisanale. En France, il s’agit surtout :

• Des salaisons sèches (telles que le jambon cru).
• Des conserves de légumes (asperges, haricots verts, carottes, olives à la grecque, tapenade, etc.), de viande (terrines, pâtés) ou de plats cuisinés, poissons salés et séchés emballés sous vide.

Retrait et rappel d’ail confit face à un cas suspect de botulisme

Dans un contexte de déclaration de plusieurs cas de botulisme depuis le début du mois de septembre 2025, la Direction générale de la santé a récemment émis un DGS-urgent. Ce DGS-urgent est relatif à un cas cliniquement évocateur de botulisme lié à la consommation d’ail confit conditionné sous vide et proposé sur des marchés en Occitanie début septembre (départements de l’Hérault, du Gard et de l’Aude dans les communes suivantes : Sommières, Lattes, Sète, Béziers, Vendres-Plage, Port-la-Nouvelle).

Des enquêtes alimentaires ont été menées et ont pu révéler des écarts aux bonnes pratiques de stérilisation chez un producteur (Letapenadier). La mise sous vide d’ail confit aurait en effet été effectuée à température ambiante et hors saumure, favorisant ainsi un développement botulique. Pour confirmer la présence de toxine botulique, des prélèvements biologiques et alimentaires ont été transmis au Centre national de référence des anaérobies et du botulisme.

En attendant, un rappel de produits (tels que des préparations salées à tartiner et de l’ail confit conditionné sous vide) est organisé auprès des consommateurs qui ne doivent en aucun cas les ingérer.

Vigilance et mesures de prévention

Suite à l’émission de ce DGS-urgent, la Direction Générale de la Santé recommande de se montrer vigilant face à l’apparition de symptômes évoquant un botulisme alimentaire :

• Signes digestifs précoces : douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhée.
• Atteinte oculaire : défaut d’accommodation, vision floue ou double.
• Sécheresse de la bouche avec défaut de déglutition voire d’élocution. 
• Symptômes neurologiques : fausses routes et paralysie plus ou moins importante des muscles.

Notons qu’il n’y a habituellement pas de fièvre et que la prise en charge est symptomatique. Elle nécessite dans les formes sévères des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée. Dans la majorité des cas, les patients, s’ils sont pris en charge précocement, guérissent sans séquelles mais la convalescence peut durer plusieurs mois.

Il convient enfin de rappeler que la préparation de conserves familiales doit respecter des mesures d’hygiène simples telles que le nettoyage soigneux des végétaux, la propreté des surfaces de travail et des récipients ainsi que le respect des consignes de stérilisation.

Quant aux produits achetés dans le commerce, il ne faut pas consommer des boîtes de conserve bombées ou dégageant une odeur suspecte. On ne saurait que trop rappeler aux consommateurs de respecter la chaîne du froid et les dates limites de consommation. Enfin, le miel est à proscrire chez les enfants de moins d’un an !