Risques des réalités virtuelles ou augmentées : la cybercinétose

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Rédigé par Estelle B. et publié le 1 juillet 2021

Les risques des réalités virtuelles et réalités augmentées ont été récemment étudiés. Quelles sont les différences entre ces deux nouvelles formes de réalité ? Faut-il prendre quelques précautions vis-à-vis de ces avancées technologiques ? Une récente expertise de l’ANSES fait le point sur ces questions.

Risques des réalités virtuelles

Risques des réalités virtuelles et des réalités augmentées

Les réalités virtuelles et les réalités augmentées, au même titre que les autres nouvelles technologies numériques, font l’objet d’une surveillance étroite de l’ANSES afin d’évaluer leurs effets sur la santé, à la fois à court, moyen et long termes. En effet, les risques des réalités virtuelles et des réalités augmentées sont bien réels. Récemment, l’ANSES a publié les résultats d’une nouvelle expertise sur les réalités virtuelles et augmentées.

Pour accéder à ces nouveaux environnements, l’utilisateur peut recourir à différents dispositifs : des casques, des lunettes, des smartphones, des tablettes, des combinaisons… En 2019, l’ANSES a réalisé un sondage sur l’exposition des Français aux risques des réalités virtuelles et des réalités augmentées, à la fois dans leur environnement professionnel et personnel. Plusieurs points clés sont ressortis des résultats de ce sondage :

  • Les hommes sont les premiers utilisateurs (57 %) ;
  • La durée moyenne d’une séance excède une heure ;
  • Les utilisateurs sont issus le plus souvent des catégories socio-professionnelles supérieures (43 %) ;
  • Le smartphone est l’équipement le plus utilisé ;
  • L’âge moyen des utilisateurs est de 40 ans.

Les enfants peuvent aussi utiliser ces deux types de réalité, généralement vers l’âge de 12-13 ans, et le plus souvent par les garçons. Les risques des réalités virtuelles et des réalités augmentées sont présents aussi pour les enfants.

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Réalité virtuelle ou réalité augmentée ?

Les nouvelles technologies numériques ne cessent de se développer, avec un nombre croissant d’applications dans la vie quotidienne :

  • La santé et les soins ;
  • La formation à certaines professions (médicales, aéronautiques, …) ;
  • L’immobilier (visite virtuelle de biens) ;
  • La culture (visite virtuelle de musées) ;
  • La sécurité ;
  • Les loisirs ;
  • etc.

Parmi ces nouvelles technologies, figurent la réalité virtuelle et la réalité augmentée, deux technologies qui peuvent être confondues. La réalité virtuelle plonge l’utilisateur en immersion totale dans un monde virtuel, entièrement créé par un ordinateur. La réalité augmentée s’appuie sur l’environnement réel de l’utilisateur, mais ce dernier peut y ajouter des éléments fictifs, par exemple configurer l’aménagement de son nouveau salon dans une pièce existante.

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Quelques recommandations d’utilisation

L’ANSES s’est également intéressée aux effets sanitaires à court terme de ces deux types de réalité. Des effets significatifs ont été observés, mais restent limités et réversibles : des troubles sensoriels et moteurs, des nausées, des vertiges, des sueurs, une pâleur, des pertes d’équilibre. Des signes que les spécialistes ont regroupé sous une dénomination particulière, la cybercinétose. D’autres troubles ont été recensés suite à des séances de réalité virtuelle ou augmentée :

  • Des troubles du sommeil, liés à la lumière LED des écrans, lorsque les séances ont lieu tard en soirée ou au cours de la nuit ;
  • Des crises d’épilepsieschez les sujets prédisposés aux convulsions.

Enfin, les effets à moyen et long terme nécessitent d’être davantage étudiés, car ils sont encore peu documentés.

Face aux risques sanitaires des réalités virtuelles et augmentées, l’ANSES a formulé quelques recommandations sur leur utilisation :

  • Stopper les séances dès l’apparition de signes de cybercinétose ;
  • Se reposer une à deux heures après la séance ;
  • Eviter les séances à partir de la fin d’après-midi pour ne pas perturber les rythmes circadiens et le sommeil ;
  • Limiter ou éviter les séances chez les personnes sensibles (personnes épileptiques, femmes enceintes, personnes souffrant de migraines ou de mal des transports).

L’ANSES souligne également la nécessité d’une meilleure information des utilisateurs sur les risques sanitaires liés à la réalité virtuelle ou augmentée.

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Estelle B., Docteur en Pharmacie

Sources
– Réalité virtuelle, réalité augmentée : quels risques ? quelles bonnes pratiques adopter ? anses.fr. Consulté le 28 juin 2021.