On parle de déshydratation lorsque des pertes excessives d’eau (sueurs, diarrhée, vomissements, etc.) n’ont pas été compensées. La diarrhée est la cause la plus fréquente de déshydratation chez l’enfant. Une déshydratation peut évoluer très rapidement chez un petit. Elle nécessite une surveillance accrue et une réhydratation suffisante.
Quand parle-t-on de déshydratation chez l’enfant ?
Une déshydratation fait référence à un manque d’eau et de sels minéraux dans le corps. Or, ils sont essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. En effet, l’eau est le constituant principal du corps humain. Elle représente 65% du poids d’un nourrisson (60% pour un adulte). La teneur en eau dépend de plusieurs facteurs comme la corpulence de l’individu (moins elle est importante, plus la proportion d’eau est importante) et l’âge (la proportion d’eau diminue avec les années).
Le corps humain est incapable de stocker de l’eau, car il l’élimine constamment, essentiellement par l’émission d’urine, par la respiration et surtout la transpiration. Ainsi, pour un organisme en bonne santé, il faut toujours que les pertes en eau soient compensées par les apports (via l’alimentation).
À savoir ! Les nourrissons sont plus à risque de déshydratation compte tenu du fait que leur corps est très riche en eau.
Il existe plusieurs causes de déshydratation chez l’enfant :
- Les diarrhées ou vomissements (cas le plus fréquent) ;
- Une transpiration excessive liée à une canicule ou un épisode de fièvre ;
- Une insuffisance d’apport en eau et sels minéraux.
Symptômes
Les premiers symptômes de déshydratation sont :
- La soif ;
- Une sécheresse des lèvres ;
- Un début de perte de poids (moins de 5% du poids du corps) ;
- Une perte de force :
- De la fatigue.
À savoir ! Si une déshydratation n’est pas rapidement compensée par un apport en eau suffisant, elle peut vite s’aggraver.
On parle de déshydratation grave, lorsque la perte de poids est supérieure à 5% du poids du patient. Si cette perte de poids dépasse 10%, le fonctionnement des organes vitaux (cœur, vaisseaux, foie, cerveau, etc.) peut être altéré.
En plus de la perte de poids, une déshydratation grave est associée à divers symptômes : une soif intense, la bouche et la langue sèche, le regard terne et les yeux enfoncés, l’apparition d’un pli cutané (autrement dit, lorsque l’on pince la peau, celle-ci met du temps à retrouver son aspect normal), la peau sèche, pâle et froide, de la fièvre, une faible émission d’urine, des maux de tête, des vertiges ou une désorientation, des troubles de la conscience, une modification du comportement (agitation, faiblesse, etc.).
Chez le nourrisson, la perte d’eau peut être extrêmement rapide et entraîner une perte de poids supérieure à 10% voire 15% du poids du petit patient. Il faut tout particulièrement être vigilant avant les 6 mois (âge où le nourrisson est le plus fragile) de l’enfant.
Les premiers signes d’une déshydratation chez un nourrisson sont :
- Un comportement anormalement apathique et un besoin de sommeil important ;
- Le petit est difficile à réveiller et gémit ;
- L’enfant a un comportement inhabituel ;
- Une respiration accélérée ;
- Des vomissements malgré l’ingestion de solutions de réhydratation orales (SRO) ;
- Une perte de poids supérieure à 5% du poids du corps ;
- Une dépression des fontanelles (partie du crâne du nourrisson qui n’est pas encore ossifiée). Elles ont un aspect creusé.
La présence de signes de déshydratation chez un nourrisson nécessite une consultation médicale immédiate.
Diagnostic
Dans la majorité des cas, lorsque la déshydratation chez l’enfant est modérée, aucun examen n’est nécessaire. Un simple examen clinique du petit patient suffit pour établir le diagnostic de déshydratation.
En cas de déshydratation grave, des examens biologiques peuvent être prescrits afin d’apprécier la gravité de cette dernière, et conduire la réhydratation.
Prise en charge
En cas de signe de déshydratation grave, il s’agit d’une urgence, il faut donc contacter les services d’urgences médicales. Pendant toute la durée de la communication avec les services médicaux, il est important de respecter quelques règles :
- Parler calmement et de façon claire ;
- Donner son numéro de téléphone ;
- Donner son nom et celui de l’enfant ;
- Indiquer le lieu et l’adresse exacte ;
- Décrire le plus précisément possible les symptômes constatés, et si possible, l’heure de début, le mode d’installation et l’évolution des symptômes ;
- Informer l’interlocuteur de toute prise de traitement ou de pathologie du patient ;
- Ne jamais raccrocher avant d’y avoir été autorisé par l’interlocuteur.
Si la déshydratation du patient est jugée grave, il sera hospitalisé et les pertes en eau et sels minéraux seront compensées par perfusion. En l’absence d’élément de gravité, le médecin en ligne conseillera de consulter le médecin traitant ou un médecin de garde.
En cas de déshydratation bénigne, c’est-à-dire sans signe de gravité, il faut surveiller la personne déshydratée et adopter quelques mesures :
- Compenser les pertes en eau et en sels minéraux avec des solutions de réhydratation orales (SRO). Ce sont des boissons sucrées-salées facilement prises par les nourrissons, moins des enfants.
- Peser le bébé pour surveiller la reprise de poids ;
- Prendre régulièrement la température ;
- Compter le nombre de selles et vomissements (s’il s’agit de la cause de déshydratation) ;
- Surveiller son comportement ;
- Surveiller l’évolution de la déshydratation (un enfant peut s’aggraver rapidement) ;
- En l’absence d’amélioration rapide, consulter un médecin afin qu’il détermine la cause de déshydratation et dispense des conseils diététiques.
Traitement
Les solutions de réhydratation orales (SRO) se présentent sous la forme de sachets en poudre disponibles en pharmacie. Lorsqu’elles sont prescrites par un médecin, l’Assurance Maladie les prend en charge pour tous les nourrissons et enfants de moins de 5 ans atteints de diarrhée aiguë.
En cas d’allaitement de l’enfant, il faut poursuivre comme d’habitude tout en proposant à l’enfant la SRO entre les tétées.
Si l’enfant est nourri avec du lait en poudre, il faut remplacer celui-ci par une SRO. Après 12 heures, il est faut réintroduire le lait habituel et continuer à donner la SRO entre les biberons tant que le risque de déshydratation est présent. Pendant 6 heures, il faut proposer à l’enfant la SRO, plusieurs fois par heure, mais en très petites quantités et en augmentant progressivement les doses.
À savoir ! En cas de vomissement, donner la boisson bien fraîche à l’enfant, par petites gorgées, toutes les 5 à 10 minutes. Puis laisser l’enfant boire la SRO à volonté, selon sa soif, tant que le risque de déshydratation est présent.
Charline D., Docteur en pharmacie