Le col postérieur, ou col de l’utérus, est un muscle qui fait la jonction entre le vagin et l’utérus. Il permet l’écoulement de sang pendant les règles, et la remontée des spermatozoïdes lors de la conception. Le col postérieur constitue un véritable rempart pour protéger bébé des agressions extérieures lorsqu’il est dans le ventre de sa mère. A l’approche du terme, ou dans certains cas plus tôt, le col postérieur subit un certain nombre de modifications pour préparer la naissance du bébé.
Col postérieur : définition
Le col utérin, correspond au conduit étroit qui permet la communication entre la base de l’utérus et le vagin. C’est à travers ce conduit étroit que le sang des menstruations est évacué de l’utérus, ou dans le sens contraire, que les spermatozoïdes affluent pour rejoindre l’utérus.
Le col est de forme cylindrique et mesure entre 3 et 4 centimètres de long. Il peut être décomposé en deux parties : l’endocol et l’exocol. L’endocol est la zone la plus proche du vagin tandis que l’exocol appartient à l’utérus.
En cas de fécondation, le col de l’utérus se ferme d’une part pour éviter le passage d’autres spermatozoïdes, et d’autre part pour préserver le fœtus en devenir des agressions extérieures. En effet, à partir du troisième mois de grossesse, le col de l’utérus remonte légèrement et se place en arrière. C’est à ce moment-là que l’on parle de col postérieur.
En revanche, lorsque l’accouchement approche, le col postérieur subit diverses modifications afin de permettre la naissance du bébé. C’est ce que l’on appelle le processus de dilatation. Autrement dit, le col va peu à peu s’ouvrir : il passe de col fermé (0cm) à col ouvert, à savoir 10cm.
Le processus de dilatation du col postérieur
Les étapes de la dilatation du col utérin
La dilatation du col de l’utérus est un phénomène physiologique progressif conduisant au rétrécissement et au ramollissement de ce dernier pour permettre le passage de bébé.
Avant toute chose, certaines modifications débutent dès la fin de la grossesse et s’accentuent au fil des différentes phases de la dilatation du col. C’est la maturation du col :
- Le col s’efface. Autrement dit, il perd de la longueur : il passe de 3 ou 4 cm de long à 0 cm.
- Sa consistance est également modifiée : il se ramollit.
- Enfin, alors qu’il était en position postérieur jusqu’à présent, il va se recentrer progressivement.
On distingue 3 phases principales avant d’aboutir à la dilatation du col postérieur :
- La phase de latence
Durant cette phase les contractions utérines débutent. Elles se manifestent à intervalles de 5 à 30 minutes pendant 45 secondes tout au plus. Bien que les contractions soient de faible intensité, elles permettent d’ouvrir le col à 3 doigts.
A noter que le ressenti de chaque phase est extrêmement subjectif. Chaque femme vit ce processus de manière différente.
Pour cette phase, on parle également de pré-travail.
- La phase active
Cette phase du processus de dilatation du col est caractérisée par un rapprochement et un allongement de la durée des contractions. Elles peuvent durer jusqu’à 1 minute 30. Elle permet une dilatation du col postérieur jusqu’à 7 cm.
- La phase de transition
Bien que ce soit la dernière phase, ce n’est pas la plus simple pour la future maman. En effet, tout s’accélère pour obtenir une dilatation à 10 cm, les contractions sont espacées de 3 minutes au maximum et durent plus longtemps. La fatigue peut se faire ressentir. D’autant plus que la future maman peut être sujette à certains maux comme des nausées, des bouffées de chaleur et des frissons.
La durée de la dilatation du col de l’utérus
De façon générale, et particulièrement lors d’une première grossesse, on admet que pour 1 cm de dilatation, il faut 1 heure. Ainsi, pour une dilatation complète, il faut en moyenne 10 heures de travail.
A noter que la vitesse de dilatation est irrégulière, autrement dit, en 1 heure, le col peut parfois se dilater de 3 cm tandis qu’il faudra attendre 2h pour qu’il se dilate d’1 cm de plus en suivant.
À savoir ! La durée de dilatation peut énormément varier d’une femme à une autre.
Dès l’arrivée à la maternité, une sage-femme contrôle régulièrement l’avancée du travail à l’aide d’un toucher vaginal pour mesurer la dilatation du col.
À savoir ! Pendant le travail, il peut arriver que la dilatation ne progresse plus. Cette stagnation est considérée comme normale jusqu’à 3 heures.
L’ouverture du col postérieur avant le terme de la grossesse
Normalement, et dans la majorité des cas, le processus de dilatation du col de l’utérus ne s’amorce qu’au terme de la grossesse lorsque le bébé est prêt à naître.
Parfois, il arrive que la dilatation du col survienne plus tôt que prévu et aboutisse à la naissance d’un enfant prématuré. Dans la plupart des cas, cette dilatation précoce est liée à des troubles organiques (malformations utérines) ou sanitaires. Elle survient suite à la rupture prématurée de la poche des eaux. En effet, la présence d’une infection post-rupture peut déclencher les contractions et entraîner des modifications du col.
Pour prévenir un accouchement précoce, il est recommandé aux femmes enceintes de consulter la sage-femme ou le gynécologue qui les suit habituellement dès qu’elles ont des contractions ou une rupture de la poche des eaux avant le terme. En cas de doute, le professionnel de santé contrôle la longueur du col à l’aide d’une imagerie endovaginale.
Si le col utérin commence à s’ouvrir avant le terme de la grossesse, la prise en charge diffère selon l’avancée de cette dernière et les caractéristiques du col. En cas de petite modification, du repos voire un arrêt de travail est prescrit à la patiente. Lorsque le col est trop raccourci et/ou s’ouvre de façon importante avec des contractions, une hospitalisation peut être nécessaire.
Col postérieur ouvert, accélérer l’accouchement
Chez certaines femmes, malgré la date du terme atteinte, il peut arriver que la dilatation s’éternise. Plusieurs techniques peuvent être conseillées pour accélérer l’accouchement.
Le ballon
La méthode la plus simple est celle du ballon de grossesse afin de faciliter la descente de bébé. Elle consiste à garder la position assise avec les jambes écartées sur le ballon en réalisant des mouvements circulaires : de gauche à droite, d’avant en arrière.
La position du tailleur
Cette position permet de faire descendre le bébé dans le bassin assez rapidement en augmentant l’intensité et la fréquence des contractions. Il faut se positionner contre un mur, assis en tailleur et réaliser des mouvements de bascule du bassin en avant et en arrière (antéversion et rétroversion).
Un bain chaud
La chaleur du bain permet à l’utérus de se relâcher, et par conséquent, le col de l’utérus se dilate plus facilement. Il est possible de prendre un bain chaud à la maison lors des premières contractions, ou bien à la maternité si une salle est prévue à cet effet.
Le quatre pattes
Bien que ce soit une vieille méthode, le quatre pattes a fait ses preuves pour accélérer l’accouchement. Le fait de se mettre à quatre pattes en réalisant des rotations légères du bassin permet de faciliter la descente de bébé.
Rupture de la poche des eaux
La rupture artificielle de la poche des eaux avec une petite pince permet généralement d’augmenter l’efficacité des contractions.
La perfusion d’ocytocine
Si malgré tout, la dilatation du col est jugée trop lente par l’équipe médicale, une prescription d’ocytocine par perfusion peut être réalisée afin de stimuler l’intensité et le rythme des contractions pour les rendre plus efficaces sur le col.
Péridurale et antispasmodique
A noter que la péridurale, outre son effet antidouleur connu, permet de détendre le col et il s’ouvre alors plus rapidement. Un antispasmodique peut être associé. Ils sont utiles pour détendre les cols un peu trop toniques.
La dilatation du col ne progresse pas ou plus
Il arrive quelques fois que le col de l’utérus ne se dilate pas, ou qu’il arrête de se dilater en cours de travail. On parle de dystocie cervicale.
Les raisons de ce dysfonctionnement peuvent être nombreuses. Parfois, ce sont les contractions qui ne sont pas suffisamment efficaces, d’autres fois c’est le col qui comporte une anomalie (béance du col). Il arrive également que ce soit le bébé qui soit en cause. En effet, pour que la dilatation progresse, la tête du bébé doit appuyer sur le col. Plus la pression va être importante, plus le col va s’ouvrir. Lorsque le bébé est trop gros pour le bassin de sa maman, il y a un blocage. De même, lorsque la tête du bébé est mal positionnée ou pas suffisamment fléchie.
Au-delà de 3h de stagnation, et en cas de souffrance fœtale, une césarienne en urgence est nécessaire. L’utilisation de forceps ou spatules n’est possible qu’en cas de col totalement dilaté avec la tête de bébé bien descendue.
Charline D., Docteur en pharmacie
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