Le sein peut être le siège du développement de différents types de tumeurs bénignes ou malignes, dont l’adénofibrome du sein. Cette tumeur est la plus fréquente des tumeurs bénignes du sein. Elle s’observe à tous les âges, avec un pic de fréquence entre 15 et 35 ans. Selon sa taille et son évolution, un adénofibrome sera pris en charge différemment (d’une simple surveillance à une ablation chirurgicale).
Qu’est-ce qu’un adénofibrome du sein ?
L’adénofibrome du sein, encore appelé le fibroadénome ou fibrome du sein, est une tumeur bénigne, qui se développe au niveau des seins. Il s’agit d’une masse bénigne, composée de tissus fibreux et glandulaires, qui se développe à partir de la glande mammaire.
L’adénofibrome du sein présente les caractéristiques suivantes :
- Une taille comprise entre 1 et 15 cm, le plus souvent entre 2 et 3 cm ;
- Une localisation possible dans toutes les zones du sein ;
- Un aspect lisse, ferme et bien délimité ;
- L’absence d’adhérences à la peau et aux autres tissus du sein ;
- Un seul ou plusieurs adénofibromes susceptibles d’affecter un seul ou les deux seins.
L’adénofibrome du sein est rarement associé au cancer du sein.
À savoir ! Les spécialistes parlent d’adénofibrome géant, lorsque la masse mesure plus de 5 cm. Le polyadénomatose mammaire est la présence de plus de 5 adénofibromes chez une femme. Ces deux pathologies témoignent d’un dysfonctionnement de la glande mammaire, ce qui n’est pas le cas de la plupart des adénofibromes du sein.
Qui est touché ?
Le fibrome du sein est l’affection mammaire la plus fréquente chez les femmes jeunes. Les spécialistes estiment que 10 % des femmes développeront un adénofibrome du sein au cours de leur vie. Il peut survenir à tous les âges, mais son pic de fréquence est observé entre 15 et 35 ans.
À savoir ! L’adénofibrome du sein est une affection exclusivement féminine.
Selon les spécialistes, l’incidence de l’adénofibrome du sein serait sous-estimée, pour plusieurs raisons :
- L’absence très fréquente de symptômes ;
- Une taille souvent inférieure à 1 cm, rendant le dépistage complexe.
Les causes précises de l’adénofibrome du sein restent inconnues à ce jour. Les spécialistes émettent l’hypothèse d’une sensibilité accrue aux hormones œstrogènes au niveau d’une région spécifique du sein.
Les symptômes et les conséquences d’un adénofibrome du sein
Le fibrome du sein se manifeste le plus souvent chez une femme jeune et présente les caractéristiques suivantes :
- Le lent développement d’une masse souvent petite (2 à 3 cm de diamètre), ferme, caoutchouteuse, mobile par rapport à la peau et au reste du sein, et de contours bien définis ;
- Une masse généralement unique, mais qui peut être multiple dès le départ ou au cours de l’évolution ;
- Une masse dont le volume ne varie pas au cours du cycle menstruel ;
- Une masse qui peut croître au cours de la grossesse ou de l’allaitement ;
- L’absence d’adénopathies associées (gonflement des ganglions lymphatiques, en particulier au niveau de l’aisselle) ;
- L’absence de douleurs ;
- L’absence d’écoulement au niveau du mamelon ;
- L’absence d’éruption cutanée.
Même si un adénofibrome du sein reste normalement indolore, il peut néanmoins, en fonction de son volume, entraîner une gêne physique (préjudice esthétique) ou psychologique.
Il est difficile de prédire l’évolution d’un adénofibrome du sein. D’une manière générale, il apparaît souvent à l’adolescence, croît lentement sur une période d’environ 12 mois, puis évolue selon trois modes possibles :
- Une poursuite de la croissance de la masse dans 30 % des cas ;
- Une stabilité dans 30 % des cas ;
- Une régression de la masse dans 40 % des cas.
Le diagnostic de l’adénofibrome du sein
L’aspect caractéristique du fibroadénome du sein rend cette tumeur bénigne facilement identifiable, par rapport aux autres tumeurs affectant le sein. L’adénofibrome est très souvent ignoré et peut être détecté par hasard lors d’un examen médical. Dans les autres cas, les femmes consultent après avoir senti une masse par palpation d’un sein.
Bien que l’adénofibrome du sein soit une affection bénigne, il est essentiel de le diagnostiquer précisément, afin de ne pas le confondre avec une autre tumeur du sein.
Les examens médicaux
En cas de suspicion d’un fibroadénome du sein, le médecin prescrit un certain nombre d’examens médicaux pour confirmer le diagnostic :
- Un examen clinique des seins ;
- Une échographie mammaire, particulièrement utile chez les femmes jeunes dont les seins sont denses ;
- Une mammographie (radiographie des seins), souvent inutile chez les femmes jeunes ;
- Une cytoponction ou une microbiopsie (prélèvements au niveau de la masse), uniquement dans les cas suivants :
- Si les résultats des examens d’imagerie ne permettent pas de confirmer la nature bénigne de la masse ;
- Si la masse présente des caractéristiques atypiques ;
- Chez les femmes de plus de 40 ans chez lesquelles le risque de cancer du sein est plus élevé.
D’après les résultats des différents examens médicaux pratiqués, le diagnostic d’adénofibrome peut être confirmé et permet de distinguer deux catégories de fibrome du sein :
- Les adénofibromes bénins simples (85 % des cas) ;
- Les adénofibromes bénins à risque.
Facteurs de risque d’évolution vers un cancer du sein
Selon la catégorie, la prise en charge sera différente. En effet, il est essentiel de détecter précocement les fibroadénomes avec un contingent phyllode (type rare de tumeur maligne du sein) et de prendre en compte le risque faible mais réel de cancer du sein associé. Le risque estimé qu’un adénofibrome du sein dégénère en cancer est faible (1 cas pour 10 000). Mais certains éléments constituent des facteurs de risque d’une évolution vers un cancer du sein, notamment :
- Une morphologie et des caractéristiques atypiques de la masse observée ;
- Un développement atypique de la masse ;
- Des antécédents familiaux de cancer du sein.
À savoir ! Les tumeurs phyllodes sont des tumeurs malignes du sein, rares puisqu’elles représentent moins de 1 % de l’ensemble des tumeurs mammaires. Le lien éventuel entre la présence d’un adénofibrome et le développement d’une tumeur phyllode n’est pas établi. Mais le développement d’une telle tumeur doit être envisagé dans le cas où un adénofibrome croît rapidement ou face à un adénofibrome d’aspect atypique en imagerie.
La prise en charge de l’adénofibrome du sein
La prise en charge d’un adénofibrome du sein dépend d’un certain nombre d’éléments :
- L’âge de la femme ;
- Ses antécédents personnels et familiaux ;
- Les caractéristiques de l’adénofibrome (taille, aspect, …) ;
- L’éventuelle gêne physique ou psychologique.
Deux options peuvent être envisagées suite à la découverte d’un fibroadénome du sein :
- La mise en place d’une surveillance régulière pour suivre l’évolution de l’adénofibrome dans les cas suivants :
- Un adénofibrome simple ;
- Un adénofibrome de petite taille (moins de 3 cm) ;
- L’absence de gêne physique ou psychologique ;
- Une femme âgée de moins de 35 ans au moment du diagnostic ;
- L’absence d’antécédents familiaux de cancer du sein ;
- L’ablation de la masse au cours d’une intervention chirurgicale dans les circonstances suivantes :
- Une augmentation de taille de la masse ;
- Des conséquences physiques ou psychologiques pour la patiente ;
- Une douleur liée à la masse ;
- Un adénofibrome aux caractéristiques atypiques.
À savoir ! Actuellement, il n’existe pas de traitement médicamenteux dans le cas de l’adénofibrome du sein. Les médicaments (hormones, chimiothérapie) testés jusqu’ici n’ont abouti qu’à des résultats peu concluants.
La surveillance régulière de l’adénofibrome du sein consiste en un suivi clinique annuel associé à la réalisation d’une échographie mammaire. En cas d’ablation de l’adénofibrome, l’intervention chirurgicale est réalisée sous anesthésie générale ou locale, en hospitalisation de jour. La masse retirée sera envoyée au laboratoire pour confirmer le caractère bénin de l’adénofibrome.
Rédigé par Estelle B., le 17 juillet 2018. Mis à jour par Alexia F., Docteure en Neurosciences le 15 juin 2022.
– Pathologies bénignes des seins. cngof.fr. Consulté le 15 juin 2022.