Blessures musculaires


Rédigé par Charline D. et publié le 20 décembre 2021

blessures musculaires

Les blessures musculaires d’origine sportive sont majoritairement des déchirures musculaires. Sous ce même terme, et selon la gravité de la lésion, on trouve l’élongation, le claquage et la rupture musculo-tendineuse complète. Elles se traduisent toutes par une douleur vive et soudaine qui limite la poursuite de l’activité physique en cours. Le diagnostic est clinique et confirmé par imagerie (échographie et éventuellement une IRM). La prise en charge repose sur le repos, le glaçage et la prise d’antalgiques dans un premier temps. Ensuite, des séances de kinésithérapie sont nécessaires, et parfois, dans les cas les plus sévères, de la chirurgie.

Définition et symptômes des blessures musculaires

Qu’est-ce que c’est ?

Les blessures musculaires sont extrêmement répandues chez les sportifs. Elles comprennent l’élongation, le claquage et la déchirure musculaire. Ces trois termes sont différents, bien qu’ils soient souvent répertoriés sous l’unique terme de déchirure musculaire.

Une déchirure musculaire dans son sens global intervient lors d’un effort important. Elle est plus fréquente au niveau du mollet ou de la cuisse. Sa gravité peut être variable, d’où les termes :

  • D’élongation, qui correspond à l’étirement du muscle. Quelques fibres sont déchirées, mais sans saignement ;
  • De claquage, lorsque la déchirure est incomplète, avec plusieurs fibres musculaires déchirées. Il est généralement associé à un hématome ;
  • De déchirure musculaire, lorsque toutes les fibres musculaires sont lésées. Le tendon est également rompu, on parle volontiers de rupture musculo-tendineuse complète.

jeune fille qui fait du sport

Mis à part les déchirures, il existe une autre blessure musculaire : la contusion. Elle se manifeste en cas de choc extérieur et direct sur le muscle. Les fibres musculaires sont lésées et saignent, ce qui induit un hématome.

À noter ! Il existe d’autres désagréments musculaires, cependant, étant passagers, ils ne sont pas considérés comme une blessure : crampe, courbature et contracture. Ces derniers surviennent généralement suite à un effort excessif, ils sont soulagés par le repos, les étirements et l’hydratation.

Il existe divers facteurs intrinsèque (c’est-à-dire qui dépendent du patient) prédisposant aux blessures musculaires :

  • Une préparation physique (étirements, échauffement) insuffisante avant l’effort ;
  • Une activité physique exagérée, par exemple avec une récupération trop courte ou un entraînement qui n’est pas suffisamment progressif ;
  • Une alimentation et une hydratation mal adaptées à l’effort;
  • Une tendinite;
  • Une action brutale ou excessive.

Quels symptômes ?

Une blessure musculaire de type déchirure se manifeste par :

  • Une douleur intense et soudaine au cours de l’activité sportive. Cette dernière est stoppée net, le muscle ne répond plus aux sollicitations. Le patient ne peut plus poser son pied au sol ;
  • Un claquement audible au moment de la blessure est parfois entendu par le patient.

Le muscle concerné est douloureux. Un hématome et un œdème peuvent rapidement se former en cas de claquage ou de déchirure complète.

En cas de déchirure complète, un creux est visible à l’endroit de la rupture, ainsi qu’une boule, témoignant de la rétractation du muscle lésé.

À noter ! Toute blessure musculaire peut impacter les structures qui y sont liées (os, tendons, aponévroses). Par exemple, des arrachements osseux peuvent être associés à une déchirure musculaire.

Diagnostic et traitement des blessures musculaires

Quel est son diagnostic ?

Tout symptôme évoquant une blessure musculaire doit conduire à l’arrêt immédiat de l’activité.

En attendant un avis médical, quelques précautions doivent être prises :

  • La mise au repos du membre blessé;
  • L’application d’eau froide ou d’une poche de glace (entourée d’un linge) sur la zone douloureuse afin de diminuer l’inflammation et la douleur ;
  • La pose d’un bandage, pas trop serré, pour prévenir le gonflement et la survenue d’un hématome ;
  • La surélévation de la jambe concernée pour réduire le gonflement.

Si le membre est difficile, voire impossible à mobiliser pour la marche, un avis médical est urgent.

Le médecin débute sa consultation par un interrogatoire concernant les circonstances de survenue de la blessure. Il s’attache également à évaluer la douleur, et identifie les mouvements difficiles à réaliser. L’examen clinique comporte plusieurs étapes. D’abord, le médecin recherche divers éléments comme un gonflement, un hématome ou une déformation, souvent associés à une déchirure musculaire. La palpation permet de rapidement mettre en évidence une éventuelle déchirure musculaire complète ou la potentielle existence d’un hématome. Enfin, le médecin s’assure qu’il n’existe pas de lésions associées comme la rupture du tendon d’Achille, ou des complications (par exemple une phlébite).

En cas de suspicion de déchirure musculaire, l’échographie est l’examen de référence. Elle va permettre d’évaluer les lésions musculaires, autrement dit, d’en déterminer la localisation, l’étendue et la profondeur. Elle permet également d’étudier la contraction du muscle. Couplée à un écho-doppler, l’échographie est utile pour dépister les complications vasculaires comme la phlébite.

Dans un second temps, une IRM peut être nécessaire. Les indications sont diverses :

  • L’échographie n’est pas suffisante à elle seule pour expliquer les lésions ;
  • L’analyse des muscles profonds ;
  • Chez le sportif de haut niveau ;
  • Pour un bilan préopératoire.

Le croisement des résultats des différents examens permet de déterminer le degré de gravité de la déchirure musculaire : Élongation, claquage ou déchirure partielle, et rupture musculo tendineuse ou déchirure complète.

Quel traitement ?

Le traitement d’une déchirure musculaire a plusieurs objectifs : la cicatrisation de la lésion musculaire, l’évitement de sa chronicisation, la prévention des séquelles et des récidives.

La prise en charge d’une déchirure musculaire commence systématiquement par la mise au repos du membre concerné, l’application de glace et la prise d’antalgiques (paracétamol) pendant quelques jours.

personne en train de se faire masser le genou

Les séances de kinésithérapie et de rééducation débutent après plusieurs jours de repos. Quelques semaines sont nécessaires pour que les muscles et les tendons guérissent.

À savoir ! La reprise de l’activité physique n’est possible qu’après cicatrisation complète de la déchirure et sur avis médical.

Lorsque la sévérité de la déchirure est plus importante, d’autres méthodes thérapeutiques peuvent être employées : ultrasons, cryothérapie, balnéothérapie et réadaptation à l’effort.

Le port d’une attelle orthopédique peut être recommandé, notamment pour les blessures concernant le mollet.

La chirurgie est parfois nécessaire pour traiter une déchirure musculaire, notamment pour :

  • Retirer un hématome volumineux qui comprime le membre ;
  • Réparer un muscle et un tendon lors d’une déchirure musculaire complète.

Une déchirure musculaire peut être considérée comme guérie lorsque la récupération de la mobilité et de la force est complète, et lorsqu’il n’existe plus de douleur, ni au repos, ni à l’effort.

Quelques complications suite à la réparation musculaire peuvent survenir et nécessiter une intervention chirurgicale :

  • Une cicatrisation hypertrophique. La cicatrise est dure et volumineuse ;
  • Une rétractation musculaire qui se traduit par un raccourcissement ou une diminution du volume du muscle ;
  • La survenue de faux kyste (poche de liquide dans le muscle) ;
  • Une calcification proche d’un hématome.

Diverses mesures permettent de prévenir les déchirures musculaires :

  • Adapter la pratique à ses capacités physiques, autrement dit éviter le surentraînement ;
  • Réaliser un échauffement suffisant. Il est conseillé de réaliser des étirements avant et après l’effort ;
  • Prévoir un temps de récupération suffisant ;
  • Bien s’hydrater, en consommant au minimum 1,5L d’eau par jour ;
  • Adopter une alimentation équilibrée ;
  • Dormir suffisamment.

Charline D., Docteur en pharmacie

Sources
– Déchirure musculaire. ameli.fr. Le 20 décembre 2021.

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