Étouffement ou fausse route

L’étouffement, plus communément appelé la fausse route, est un accident domestique très fréquent, mais potentiellement grave chez les enfants comme chez les adultes. Chaque année, une cinquantaine d’enfants de moins de 5 ans décèdent des suites d’un étouffement. La survenue d’une fausse route nécessite d’appliquer immédiatement les gestes de premiers secours. Des gestes que chacun devrait connaître.

Qu’est-ce que l’étouffement ou la fausse route ?

L’étouffement est un accident domestique fréquent. En effet, que ce soit à cause d’une cacahuète chez les plus petits ou d’un morceau de viande trop gros chez l’adulte ou la personne âgée, une fausse route est vite arrivée et concerne tout le monde à la maison. Dans ce cadre, connaître les bons gestes peut s’avérer très utile !

À savoir ! L’étouffement est une forme de suffocation. L’autre cause de suffocation est l’inhalation d’un air insuffisamment riche en oxygène, par exemple dans une atmosphère confinée ou en présence de gaz qui raréfient l’oxygène. L’étouffement est la forme la plus fréquente de suffocation

L’étouffement correspond à une obstruction des voies aériennes, partielle ou totale, par un corps étranger, qui peut être :

• Un aliment ou un morceau d’aliment, par exemple une cacahuète, un morceau de fromage fondu ou encore un morceau de viande ;
• Des dents ou un fragment de dent chez les jeunes enfants ;
• Des couronnes dentaires chez les personnes âgées ;
• Un objet avalé par erreur, par exemple les piles boutons ou des jouets de petite taille chez les enfants ;
• Des médicaments à avaler.

Selon les cas, le corps étranger peut être bloqué à différents endroits des voies aériennes :

• Dans le pharynx ;
• Dans le larynx ;
• Dans la trachée ;
• Dans les bronches et les bronchioles.

Plus le corps étranger est descendu profondément dans les voies aériennes, plus la fausse route est grave et nécessite une prise en charge médicale pour l’extraire.

Quels sont les signes d’une fausse route ?

Les signes d’une fausse route sont différents en fonction de la sévérité de l’obstruction des voies aériennes et de l’âge de la personne touchée.

Chez l’enfant âgé de plus de 2 ans et l’adulte, le signe évocateur d’un étouffement est la survenue brutale d’une toux, associée à des difficultés pour respirer. La personne ne peut plus parler et s’agite car elle n’arrive plus à respirer correctement. Si l’obstruction persiste, des signes d’asphyxie peuvent apparaître :

• La toux disparaît ;
• Les difficultés respiratoires s’aggravent ;
• Les lèvres et les ongles deviennent bleus ;
• Des sueurs apparaissent ;
• Un état de panique peut survenir ;
• La fréquence cardiaque s’accélère.

Sans mesures immédiates, la personne peut perdre connaissance et décéder de l’asphyxie.

Chez l’enfant de moins de deux ans, les signes d’obstruction peuvent être moins perceptibles et la fausse route peut être découverte lors de l’apparition des premiers signes d’asphyxie, marqués par :

• Une absence de toux ;
• Des mouvements respiratoires non visibles ;
• Une pâleur ;
• Des extrémités des mains et des pieds et les lèvres bleues ;
• Une immobilité ;
• Une perte de tonus ou au contraire une agitation.

À savoir ! Certaines personnes présentent un risque augmenté de fausse route : les nourrissons et les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes souffrant de troubles de la déglutition ou dysphagie (difficultés à avaler).

Dans tous les cas, la fausse route est une urgence ! Les personnes présentes doivent immédiatement effectuer les gestes de premiers secours et si besoin prévenir les services de secours (15 ou 112).

Comment agir face à un étouffement ? Les gestes qui sauvent face à la fausse route

Devant une personne qui s’étouffe, il faut agir vite ! Si la personne ne parvient pas à expulser le corps étranger grâce à la toux, il faut immédiatement effectuer des gestes de premiers secours et si besoin prévenir les services de secours (15 ou 112).

Les gestes à effectuer dépendent de l’âge de la personne et de l’obstruction des voies aériennes.

Lorsque l’obstruction est partielle, il faut veiller à ne pas aggraver l’obstruction. Si les gestes pratiqués pour une obstruction totale sont effectués, ils pourraient aggraver l’état de la personne. En cas d’obstruction partielle (la personne parle ou crie, tousse beaucoup, respire), il faut :

• L’asseoir ;
• L’encourager à tousser ;
• Demander un avis médical au 15 ou 112 et suivre les consignes indiquées ;
• Surveiller la personne.

Quand l’obstruction est totale (la personne ne parle plus, ne crie plus, ne tousse plus, garde la bouche ouverte, s’agite et devient bleue), il faut pratiquer les gestes suivants :

• Donner des claques dans le dos, entre les deux omoplates, au maximum 5 claques ;
• Si les claques ne parviennent pas à expulser l’objet, réaliser des compressions (méthode dite de Heimlich), au maximum 5 compressions :
  • Chez le jeune enfant, l’adulte obèse ou la femme enceinte, effectuer des compressions au niveau thoracique ;
  • Chez l’enfant plus grand, l’adolescent et l’adulte (en dehors du contexte d’obésité ou de grossesse), effectuer des compressions abdominales ;
• Alterner les claques et les compressions ;
• Arrêter dès que les voies aériennes sont libérées.

Si la personne perd connaissance, il faut immédiatement appeler les services de secours (15 ou 112) et débuter une réanimation cardio-respiratoire.

À savoir ! Les fausses routes sont fréquentes et il est essentiel de connaître les gestes qui sauvent. Il existe des formations pour se former aux gestes de premiers secours, proposées notamment par la Croix Rouge française ou les pompiers.

Des conseils pour prévenir les étouffements et les fausses routes

Au quotidien, des gestes simples peuvent permettre d’éviter le risque de fausse route chez les enfants et les adultes :

• Ne jamais laisser de petits objets (billes, bonbons, aliments, barrettes, capuchon, pièces de monnaie, piles, etc.) à portée des enfants ;
• Ranger les sacs plastiques ou écharpes hors de portée des enfants ;
• Coucher son enfant sur le dos et seul dans son lit ;
• Veiller à respecter la limite d’âge sur les jouets pour les enfants ;
• Sensibiliser les enfants aux risques liés à certains jeux ;
• Adapter la texture des aliments à l’âge de l’enfant mais aussi aux troubles de déglutition des adultes ;
• Surveiller son enfant pendant le repas ou lorsqu’il joue ;
• Être attentif à certains aliments (cacahuètes, noix, fruits à noyaux, fromage fondu, …) ;
• Manger lentement, sans parler ;
• Manger des petits morceaux et bien mâcher avant d’avaler ;
• Avoir une bonne hygiène bucco-dentaire et consulter régulièrement un dentiste.

Estelle B., Docteur en Pharmacie