Luminothérapie


Rédigé par Charline D. et publié le 17 août 2022

Une femme reçoit un traitement du visage par luminothérapie.

La luminothérapie est une technique médicale très ancienne. En effet, dès l’Antiquité, on attribuait à la lumière du jour des vertus à la fois préventives et curatives.  En 1903, le Dr Finsen reçoit le prix Nobel de médecine pour ses travaux sur la lumière comme traitement de certaines affections. Aujourd’hui, le mécanisme d’action de la luminothérapie est mieux connu. C’est une alternative non médicamenteuse permettant essentiellement de traiter des dépressions saisonnières et certains troubles du sommeil.

Luminothérapie, définition et applications

La lumière, un phénomène physique complexe

La lumière est une onde électromagnétique constituée d’une ou plusieurs radiations. Chaque radiation correspond à une longueur d’onde donnée.

La lumière blanche émise par le Soleil contient une multitude de radiations, c’est une lumière polychromatique.

Le spectre visible correspond à toutes les radiations lumineuses perceptibles par l’oeil humain. Les longueurs d’onde du spectre visible vont de 380 à 780 nm et contiennent toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

À savoir ! De part et d’autre du spectre visible, se trouvent des rayons bien connus du grand public, comme les ultra-violets (longueur d’onde inférieure à 380 nm) et les infra-rouges (longueur d’onde supérieure à 780 nm).

Principe de la luminothérapie

La luminothérapie consiste à s’exposer à une lumière artificielle proche de la lumière du jour, afin de recréer les effets bénéfiques du soleil sur le cerveau.

Concrètement, comment ça marche ?

La lumière est captée au niveau de l’oeil, non seulement pour assurer le phénomène de vision, mais également pour influencer la plupart de nos fonctions métaboliques.

En effet, le cerveau contient une horloge interne qui est à l’origine du rythme circadien (cycle de 24h environ) et de l’alternance veille-sommeil. La lumière module la sécrétion de certaines molécules biologiques et bloque notamment la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Dans le même temps, les neurotransmetteurs tels que la sérotonine et la dopamine voient leur production augmenter grâce à la luminothérapie, d’où un véritable effet anti-dépresseur et anti-stress.

À savoir ! La luminothérapie est très utilisée dans les pays scandinaves. Située près du pôle Nord, cette région du monde a un ensoleillement différent du nôtre et notamment des journées très courtes en hiver, quelques heures seulement !

Les différentes formes de photothérapie

Afin de bien comprendre la luminothérapie, il ne faut pas la confondre avec :

La photothérapie

C’est le terme générique utilisé pour parler des différents traitements utilisant des rayonnements non ionisants. Autrement dit de la lumière dans la majorité des cas. La luminothérapie fait donc partie de la photothérapie mais cela ne veut pas dire exactement la même chose. La photothérapie la plus connue concerne les maladies de peau comme la dermatite atopique ou le psoriasis. Elle repose sur l’utilisation de certains UVA et UVB à la différence de la luminothérapie qui se fait en filtrant le maximum d’ultra-violets.

La chromothérapie

Cette méthode alternative de soin physique et psychique utilise une ou plusieurs lumières colorées, alors que la luminothérapie est basée sur de la lumière blanche.

Le laser

Le laser est un rayonnement électromagnétique, visible ou non qui correspond à une longueur d’onde donnée, alors que la luminothérapie repose sur plusieurs longueurs d’onde et une lumière polychromatique. Il existe une grande variété de lasers à usage thérapeutique, dans plusieurs domaines médicaux, comme par exemple la dermatologie et l’ophtalmologie.

Principales indications de cures de luminothérapie

La dépression saisonnière

En hiver, lorsque l’ensoleillement devient de plus en plus faible, de nombreuses personnes peuvent constater que leur humeur et leur motivation baissent, parfois de façon très importante. C’est ce que l’on appelle la dépression saisonnière ou syndrome affectif saisonnier. Dans sa forme la plus légère, les médecins emploient le terme de blues hivernal. L’épisode démarre généralement à l’automne et se poursuit jusqu’à l’arrivée du printemps. Les symptômes sont variés : fatigue, difficultés pour se lever, isolement, irritabilité, baisse de la libido, augmentation de l’appétit et prise de poids, etc.

Une femme reçoit un traitement du visage par luminothérapie.

La luminothérapie est un bon moyen de lutter contre la dépression saisonnière, voire contre certaines formes de dépression et d’anxiété présentes toute l’année.

Les troubles du rythme circadien

Une mauvaise alternance veille-sommeil peut nécessiter un recours à la luminothérapie. De nombreuses situations sont associées à un rythme circadien perturbé :

  • Le travail de nuit ;
  • Le décalage horaire ;
  • Le mode de vie moderne, avec notamment la forte consommation d’écrans le soir ;
  • Le retard de phase : la personne se couche et se lève trop tard ;
  • L’avance de phase : la personne se couche et se lève trop tôt ;

La luminothérapie est un bon moyen de resynchroniser l’horloge interne et de lutter contre certains troubles du sommeil et insomnies.

À savoir ! Il est tout à fait possible de combiner la luminothérapie avec des médicaments psychotropes comme des antidépresseurs, des anxiolytiques ou des somnifères, même si le but de cette méthode est généralement d’éviter de prendre des médicaments et/ou de diminuer leur consommation.

Pratiquer la luminothérapie à la maison

En France, la luminothérapie est une technique émergente, peu connue à la fois du grand public et des professionnels de santé. Cependant, de plus en plus de médecins, de paramédicaux et de professionnels du bien-être sont susceptibles de la proposer pour aider les personnes à aller mieux au quotidien et à retrouver leur énergie et leur bonne humeur.

Les séances de luminothérapie ont lieu auprès d’un professionnel ou bien directement à domicile grâce à une lampe ou des lunettes de luminothérapie achetées dans le commerce.

Comment utiliser une lampe de luminothérapie ?

Une lampe de luminothérapie n’est pas une lampe comme les autres !

C’est un dispositif médical. Il faut veiller à vérifier que l’appareil possède un marquage CE et génère une lumière suffisamment intense (en général 10 000 lux, le lux étant l’unité de mesure de l’éclairement lumineux), tout en filtrant un maximum les rayons ultra-violets et infra-rouges. De plus, il est préférable de privilégier les achats en pharmacie ou dans les grandes enseignes d’électro-ménager plutôt que sur des sites internet plus ou moins douteux.

La séance a généralement lieu le matin et dure environ une demi-heure. Il n’est pas nécessaire de regarder la lumière en face. Il est possible de faire autre chose en même temps, par exemple lire ou travailler sur un écran d’ordinateur.

À savoir ! Certaines séances ont lieu en fin de journée, notamment en cas d’avance de phase. La luminothérapie permet de freiner la production de mélatonine et ainsi de décaler l’heure du coucher.

Quelles sont les contre-indications et les éventuels effets secondaires de la luminothérapie ?

Il ne faut pas utiliser la luminothérapie en cas de maladies oculaires, de troubles psychiatriques sévères ou de traitement photosensibilisant. Dans tous les cas, mieux vaut demander un avis médical avant de démarrer une luminothérapie.

Effets indésirables de cette forme de photothérapie

En général, la luminothérapie est bien tolérée. Cependant, la personne peut présenter une excitation, une insomnie, des maux de tête ou encore des troubles oculaires, notamment en cas de mauvais réglage ou de mauvaise utilisation de la lampe.

À savoir ! La luminothérapie permet d’obtenir des résultats rapides mais elle ne convient pas à tout le monde. Il existe un certain nombre de patients non répondeurs. Si aucune amélioration n’est obtenue au bout d’une à deux semaines de luminothérapie, il faut arrêter le traitement.

Sources
– Luminothérapie : pas tout à fait sous les sunlights mais presque… allodocteurs.fr. Consulté le 17 août 2022.
– Troubles dépressifs. msdmanuals.com. Consulté le 17 août 2022.

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