En France, environ 400 nourrissons décèdent chaque année de mort subite du nourrisson. Ce terme désigne tous décès inattendus et sans cause identifiée survenant avant 12 mois. Un lien entre taux de sérotonine dans le cerveau et syndrome de mort subite du nourrisson a été établi.
Le syndrome de mort subite du nourrisson
Définition
Le syndrome de mort subite du nourrisson ou SMSN est défini comme étant le décès d’un enfant âgé de moins de 12 mois et dont la mort reste inexpliquée, même après autopsie.
A savoir ! Le concept de mort subite du nourrisson est apparu pour la première fois, sous le terme de « Sudden Infant death syndrom », au 19ème siècle par les Anglo-saxons. Il s’agissait d’enfants en bonne santé, retrouvés décédés dans leur berceau sans explication apparente.
Environ 90% des SMSN surviennent avant l’âge de 6 mois, et plus particulièrement entre 2 et 4 mois. Il est admis que le risque est également plus important chez les nourrissons de sexe masculin.
Recommandations
Les seules recommandations existantes sont celles de l’APP (American Academy of Pediatrics) :
- Mettre le nourrisson sur le dos pour dormir ;
- Utiliser un matelas ferme ;
- Retirer les objets mous (oreillers, couette, peluches, etc.) du lit ;
- Ne pas fumer pendant la grossesse ;
- Installer le lit de l’enfant dans la même chambre que la mère (couchage séparé) ;
- Utilisation d’une tétine lors de la sieste ou la nuit possible ;
- Ne pas trop couvrir le nouveau-né pour dormir (l’enfant ne doit pas être chaud au toucher) ;
- Eviter tout produit vendu comme réduisant le risque de SMSN.
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L’implication de la sérotonine dans la mort subite du nourrisson
Une récente étude américaine publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences démontre que les taux sanguins de sérotonine sont supérieurs à la normale chez les nouveau-nés victimes de mort subite du nourrisson.
A savoir ! La sérotonine est un messager chimique, scientifiquement appelé neurotransmetteur, au niveau du système nerveux central. Elle est impliquée dans diverses fonctions de l’organisme telles que le sommeil ou l’humeur.
Cette étude a été financée par le NIH (National Institute of Health) et réalisée entre 2007 et 2013, sur 61 nourrissons décédés du SMSN et 15 nourrissons dits « contrôles » décédés d’une autre cause (infection, maladie congénitale, etc.). L’objectif était, via une analyse post-mortem des nouveau-nés décédés, de découvrir un marqueur spécifique de cette affection afin de pouvoir distinguer le SMSN des autres causes de décès.
Dans une étude antérieure, les scientifiques avaient déjà constaté que dans 40% des cas de SMSN, il y avait une baisse anormale du taux de sérotonine dans certaines parties du cerveau responsables de la respiration, de la fréquence cardiaque ou encore de la température corporelle.
Dans la présente étude, les chercheurs ont relevé des taux sanguins de sérotonine différents d’un groupe à l’autre :
- 177,2 ng/mL dans le groupe des 61 nourrissons considérés comme décédés du SMSN ;
- 91,1 ng/mL dans le groupe des 15 nouveau-nés dits « contrôles ».
Soit une augmentation d’environ 95% pour le groupe SMSN par rapport au groupe contrôle. A noter, que dans le groupe SMSN, un sous-groupe de nourrissons (31%) se distinguait par une très forte augmentation du niveau de sérotonine dans le sang (plus du double).
Les résultats de cette étude permettent d’affirmer que les nourrissons décédés de SMSN avaient une anomalie de leur système sérotoninergique. En revanche, les auteurs précisent que cela ne veut pas dire qu’il est possible de prédire le décès d’un nouveau-né selon son niveau de sérotonine.
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Charline D., Pharmacien
– Les morts inattendues des nourrissons de moins de 2 ans. Enquête nationale 2007-2009. InVS. – Consulté le 20 Juillet 2017.