Un enfant qui ramasse une vieille seringue et se blesse, c’est le cauchemar de tout parent. Quel est le risque de contamination par le virus du SIDA ? Quel sera la prise en charge médicale ? Santé sur le Net répond aux angoisses (bien légitimes) des parents.
Exposition accidentelle d’un enfant au virus du SIDA
Le VIH se transmet par le sang et les sécrétions sexuelles. Les risques de contamination d’un enfant dans le milieu extérieur sont liés à son comportement exploratoire : il peut être prompt à ramasser une seringue usagée, une lame de rasoir, voire un vieux préservatif.
Rappelons que pour qu’il y ait risque de contamination, il faut qu’il y ait blessure.
D’abord, voilà de quoi rassurer les parents angoissés : on ne répertorie à ce jour aucun cas d’enfant contaminé par le SIDA via une vieille seringue.
Dans le cas d’une blessure avérée, il est important de laver au savon puis désinfecter la plaie. Ensuite, il faut bien entendu consulter en urgence un médecin qui évaluera le risque de contamination en fonction de différents critères :
- Profondeur de la blessure : une simple égratignure est moins dangereuse.
- Type de matériel : les aiguilles creuses sont plus à risque que les lames coupantes.
- Présence de sang ou non, frais ou séché.
- Matériel appartenant à une personne connue et séropositive.
Après cette évaluation, la plupart du temps, aucun traitement ne sera instauré. Cependant, en cas de blessure profonde, avec une seringue présentant des traces de sang et ramassée dans un lieu de réunion de toxicomanes, le petit patient recevra une prescription d’antirétroviraux.
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Un protocole antirétroviral pour enfant
En prévention de la contamination par le virus du SIDA, l’enfant se verra proposer un traitement antirétroviral, c’est-à-dire qui va détruire le virus et l’éliminer de l’organisme avant que la maladie ne s’installe. Cependant, la trithérapie classique est lourde, avec des risques d’allergie. Les médicaments ne sont pas toujours aisés à faire avaler à des tout-petits.
C’est pourquoi, pour les enfants, les médecins préconisent une bithérapie sur une semaine à base de ténofovir et emtricitabine. Ce sont deux antiviraux qui ont fait leur preuve en prévention d’une exposition sexuelle au HIV. De plus, il existe des formes en sirop, plus faciles à administrer aux plus jeunes.
Le traitement doit, idéalement, être commencé dans les 24-48 heures suivant la blessure. Mais ce délai peut être dépassé si le risque de contamination par le SIDA est élevé.
L’enfant devra ensuite subir une prise de sang pour un test de dépistage, 2 à 4 semaines après l’arrêt du traitement.
À savoir ! En cas d’abus sexuel sur un enfant, une trithérapie est installée d’emblée (sauf si la séronégativité de l’agresseur est connue).
Si on ne récence à ce jour aucun cas d’enfant contaminé par le SIDA sur la voir publique, savoir qu’il existe une prise en charge efficace est rassurant.
Isabelle V., journaliste scientifique