Sommeil et mémoire à long terme

Actualités Neurologie Troubles du sommeil

Rédigé par Delphine W. et publié le 17 février 2017

Mémoire sommeil long terme

Souvenirs, évènements marquants, rencontres, expériences et bien d’autres facteurs de notre vie quotidienne constituent nos émotions. Ces dernières peuvent alors s’avérer positives ou négatives. Les souvenirs aversifs (ceux provoquant de l’empathie, de la haine, de la répulsion) ainsi que les évènements traumatiques, sont généralement intenses et gardés dans la mémoire à long terme.

A savoir ! La mémoire se différencie en sous-systèmes : la mémoire à long terme et la mémoire à court terme. Dans le premier cas, elle permet d’emmagasiner, de façon permanente (ou quasi-permanente), les informations et les souvenirs de la vie quotidienne. Dans le second cas, il s’agit de souvenirs plus éphémères.

Des souvenirs émotionnels difficiles à oublier

Bien que nos émotions et nos souvenirs soient persistants et durables, dans notre mémoire à long terme, ils peuvent être modifiés. Un dommage, un accident ou encore une défaillance cérébrale, peuvent supprimer ces émotions et être liés à certains symptômes comme la dépression ou les troubles du stress post-traumatique résultant de l’exposition à un évènement traumatisant.

Au fil du temps, les souvenirs et les émotions deviennent de plus en plus résistants et sont d’autant plus difficiles à supprimer de notre mémoire à long terme. Il s’avère, par ailleurs, que le sommeil ait un rôle fondamental dans le contrôle et le maintien de ces émotions.

Lire aussiEtudiants : dormir pour mieux retenir ?

Des chercheurs se sont alors penchés sur la question et des tests en laboratoires ont permis de mettre en évidence l’implication de certaines parties du cortex cérébral dans le contrôle de la mémoire à long terme, et ainsi de nos émotions. L’activation du cortex préfrontal dorso latéral droit, la réduction de l’action hippocampique ainsi que la réduction de l’activité de l’amygdale, pourraient alors expliquer ces phénomènes. Ces réactions de l’organisme joueraient un rôle crucial dans la suppression, et/ou le maintien, volontaire des émotions.

A savoir !

  • Le Cortex Préfrontal Dorso latéral droit est la partie du cerveau située à l’avant du lobe frontal, qui regroupe un ensemble de fonctions, et notamment celle de la mémoire à long terme.
  • L’Hippocampe est également une partie du cerveau, située en profondeur, et ayant un rôle dans la mémoire à court et long termes et les repères spatiaux.
  • L’Amygdale (ou complexe amygdalien), est un noyau situé dans le lobe temporal du cerveau. Cette région cérébrale est également impliquée dans la reconnaissance et l’évaluation des émotions.

Sommeil : bien dormir, pour limiter les émotions négatives

En réalité, la plupart des souvenirs émotionnels sont relatifs à des évènements qui se sont déroulés quelques jours, mois ou encore années précédant leur formation. Dans le processus « normal » de la conservation des souvenirs, de telles émotions sont stabilisées et assimilées par la mémoire à long-terme grâce à un système de consolidation. Ce système est un processus impliquant un ensemble de régions cérébrales, permettant le contrôle de la mémoire à long-terme.

Des études ont démontré que ce système de consolidation de la mémoire pouvait dépendre de la qualité de sommeil de l’individu. En effet, la nuit, la mémoire subit des changements remarquables en termes d’organisation (des souvenirs, des états émotionnels relatifs aux souvenirs, etc.). En ce sens, des mécanismes cérébraux peuvent influencer et/ou entraîner la suppression de la consolidation de la mémoire durant le sommeil nocturne.

Il s’avère cependant que les scientifiques ne disposent que de peu d’informations concernant les fonctions cérébrales et les mécanismes de régulation de la consolidation de la mémoire. Mais une nuit bouleversée par des réveils intermittents, un sommeil perturbé ou encore s’endormir en étant fâché, pourraient être à l’origine d’un dérèglement cérébral. Cette perturbation du cerveau entraînerait alors la suppression de certains souvenirs et l’enracinement d’émotions négatives.

Lire aussi19% des étudiants dorment moins de 6heures par nuit

Delphine W., Ergonome spécialisée en santé au travail


Sources :
Liu.Y., and al. Memory consolidation reconfigures neural pathways involved in the suppression of emotional memories, Nature Communications, 29 novembre 2016

  • semid mohammed says:

    Je dormais mal, je veillais beaucoup; aujourd’hui j’ai un sérieux problème de mémorisation.

    J’invite les lecteurs, notamment, jeunes à organiser leur journée de manière à dormir assez (07- 09 h/j) afin de préserver leur mémoire de toute perturbation mental. Les effets se verront bien plus tard en avançant dans l’âge.

    Reply
  • semid mohammed says:

    Je dormais mal, je veillais beaucoup; aujourd’hui j’ai un sérieux problème de mémorisation.

    J’invite les lecteurs, notamment, jeunes à organiser leur journée de manière à dormir assez (07- 09 h/j) afin de préserver leur mémoire de toute perturbation mental. Les effets se verront bien plus tard en avançant dans l’âge.

    Reply
  • Elise T., Santé sur le Net says:

    Bonjour Semid Mohammed,

    En effet, le sommeil c’est la santé ! 45 % des Français entre 25 et 45 ans considèrent qu’ils dorment moins que ce dont ils ont besoin selon l’INPES, et pourtant … Le manque de sommeil répété entraîne des conséquences néfastes comme la prise de poids, diabète, maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, troubles gastro-intestinaux, etc.
    Pour en savoir plus sur le sujet, je vous invite à consulter le rapport « Bien dormir, mieux vivre » réalisé par l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé, avec le soutien du Ministère de la Santé et des Sports.

    Bonne journée, et n’oubliez pas de bien dormir ce soir 🙂
    Elise T., Santé sur le Net

    Reply
  • Elise T., Santé sur le Net says:

    Bonjour Semid Mohammed,

    En effet, le sommeil c’est la santé ! 45 % des Français entre 25 et 45 ans considèrent qu’ils dorment moins que ce dont ils ont besoin selon l’INPES, et pourtant … Le manque de sommeil répété entraîne des conséquences néfastes comme la prise de poids, diabète, maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, troubles gastro-intestinaux, etc.
    Pour en savoir plus sur le sujet, je vous invite à consulter le rapport « Bien dormir, mieux vivre » réalisé par l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé, avec le soutien du Ministère de la Santé et des Sports.

    Bonne journée, et n’oubliez pas de bien dormir ce soir 🙂
    Elise T., Santé sur le Net

    Reply
Ou
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *