Sport en soirée : Quel impact sur la qualité du sommeil ?

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Rédigé par Deborah L. et publié le 13 mars 2024

Vous l’avez peut-être déjà entendu : mieux vaut éviter de pratiquer une activité sportive en soirée au risque de porter atteinte à la qualité de son sommeil. Et s’il s’agissait d’une idée reçue ? C’est ce que suggère une récente étude française selon laquelle la pratique d’une activité physique modérée une heure avant de s’endormir n’impacterait que faiblement la qualité du sommeil. On fait le point.

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Se dépenser chaque jour : oui, mais à quelle heure ?

Ces recommandations nous sont désormais bien familières : manger varié et équilibré et se dépenser en pratiquant chaque jour 30 minutes d’exercice d’intensité modérée à élevée, au minimum 5 jours par semaine… Mais ce que ces recommandations ne précisent pas, c’est l’horaire auquel pratiquer cette activité physique. Selon certaines études scientifiques, mieux vaut éviter de pratiquer une activité sportive en soirée. A ce moment-là, l’effort physique peut en effet être à l’origine d’une excitation physiologique pouvant porter atteinte à la qualité du sommeil.

Néanmoins, cet avis ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté scientifique. Qui plus est, le soir représente pour certaines personnes le seul créneau de la journée disponible pour s’adonner à un sport individuel ou collectif.

Des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Caen ont souhaité faire la lumière sur le sujet. Ils ont ainsi mis sur pied une étude visant à évaluer le lien entre l’activité physique avant l’endormissement et la qualité du sommeil.

Activité physique avant de s’endormir : une bonne idée ?

Pour mener à bien leurs travaux, les chercheurs ont étudié une cohorte de jeunes adultes ne présentant aucun problème de santé. Une heure avant de se coucher, les participants devaient effectuer une fois chacun de ces exercices, à sept jours d’intervalle :

  • Un exercice d’endurance consistant à pédaler pendant 30 minutes de façon modérée.
  • Un exercice de résistance consistant à pédaler de façon plus intense mais par intermittence.
  • Un exercice contrôle consistant à rester inactif.

A savoir que les exercices étaient calibrés de façon à ce que chaque participant dépense la même énergie lors des tests d’activité.

Durant la réalisation de ces différents exercices, les scientifiques ont mesuré plusieurs paramètres physiologiques et cérébraux associés à la qualité et à la quantité du sommeil des participants :

  • Le taux de cortisol (également appelé « hormone de l’éveil») à l’issue des 30 minutes d’exercice ou d’inactivité.
  • L’activité du cerveau par électroencéphalogramme.
  • L’activité musculaire.
  • Les mouvements oculaires.
  • La respiration.
  • La saturation en oxygène.

À savoir ! Ces mesures ont pu être obtenues à l’aide d’un examen d’enregistrement du sommeil appelé « polysomnographie ».

Un faible impact de l’activité physique tardive sur la qualité du sommeil

Après analyse des données, les scientifiques ont pu observer :

  • Une hausse du taux de cortisol après l’effort physique par rapport au taux de cortisol mesuré au repos en position assise.
  • Une modification de l’activité corticale pendant le sommeil liée à l’exercice d’endurance ou de résistance. Les auteurs évoquent une « hyperexcitabilité cérébrale ».

Mais l’équipe de scientifiques souligne que ces modifications liées à l’activité physique n’impactent que très faiblement sur le sommeil avec une baisse d’efficacité de 1,5% seulement. Ce faisant, les auteurs se veulent rassurants. Les personnes souhaitant pratiquer une activité physique avant de dormir peuvent le faire si elles ne disposent que de ce moment dans la journée.

À savoir ! L’efficacité » du sommeil se définit à la fois par sa qualité et sa quantité.

Les auteurs de cette étude conviennent enfin que ces conclusions ne peuvent pas faire l’objet d’une généralisation. Il faudrait pour cela étudier d’autres groupes de populations comme des personnes plus âgées, souffrant de certaines pathologies ou présentant des troubles du sommeil par exemple. En attendant, l’essentiel est de rester en mouvement chaque jour pour entretenir sa santé et lutter contre les méfaits de la sédentarité.

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources
– Un exercice physique modéré avant la nuit n’empêche pas de bien dormir.www.inserm.fr. Consulté le 4 mars 2024.