Suivre l’actualité santé sur les réseaux sociaux : les dangers

Actualités Santé au quotidien (maux quotidiens)

Rédigé par Deborah L. et publié le 14 décembre 2023

En matière de santé, beaucoup d’informations circulent au quotidien via différents canaux : la radio, la télévision, la presse écrite mais aussi les réseaux sociaux, les applications de messagerie et les plateformes vidéos. Et si le fait de suivre l’actualité santé sur les réseaux sociaux augmentait les comportements médicaux à risque ? C’est ce que suggère une récente enquête menée par la Fondation Descartes. On fait le point.

Santé réseaux sociaux

Actualités santé : comment s’informent les Français ?

Chaque jour, de nombreuses informations santé circulent au quotidien via différents canaux. Mais force est de constater qu’à côté des médias traditionnels (radio, télévision, presse écrite), les réseaux sociaux, applications de messagerie et plateformes vidéos se font également le relais de l’actualité santé.

Sensible aux enjeux liés à l’information et au débat public à l’ère du « tout numérique », la Fondation Descartes a souhaité connaître les habitudes des Français quant à leur façon de s’informer ainsi que leurs comportements médicaux.

Pour cela, la Fondation a mené une enquête, auprès de 4 000 Français majeurs représentatifs de la population métropolitaine. Réalisée via un questionnaire en ligne entre le 12 et le 26 juillet derniers, cette enquête analyse le lien entre les canaux utilisés par les Français pour s’informer sur l’actualité médicale, leur niveau de connaissances en santé et l’adoption de comportements à risque.

Du danger de s’informer en santé sur les réseaux sociaux

Publiés le 23 novembre dernier, les résultats de cette enquête mettent en garde contre le fait de s’informer sur l’actualité médicale au moyen des réseaux sociaux. Cette façon de s’informer serait en effet associée à de moindres connaissances en matière de santé. Et elle augmenterait les comportements médicaux à risque tels que le refus vaccinal ou le renoncement à un traitement médical.

Ainsi, il ressort de cette enquête que :

  • Les Français utilisant le réseau TikTok pour s’informer sont 2,7 fois plus nombreux que les autres à avoir déjà refusé un vaccin recommandé pour eux-mêmes et/ou leurs enfants, hors Covid-19.
  • Les Français ayant recours aux groupes de messagerie Telegram pour s’informer sur des questions de santé sont deux fois plus nombreux que les autres à avoir refusé le vaccin contre le Covid-19 (26% contre 13%).
  • Les Français s’informant « souvent » à « très souvent » sur des sujets de santé via la plateforme YouTube sont 2,9 fois plus nombreux que les autres à avoir déjà renoncé à un traitement médical au profit d’une thérapie alternative (29% contre 10%).

Il faut dire que les réseaux sociaux sont propices à la diffusion d’informations médicales non vérifiées. Selon le directeur de la recherche de la Fondation, « La proportion d’informations de mauvaise qualité sur les sujets de santé (…) est plus grande sur les réseaux sociaux qu’elle ne l’est dans d’autres canaux d’information ». Parmi les fausses informations relayées par les réseaux sociaux, citons celle selon laquelle le chocolat noir pourrait soigner des troubles mentaux graves comme la dépression. Et cette fausse information est considérée comme fondée par plus de la moitié des personnes interrogées !

Privilégier les sources d’information fiables est essentiel

Cette enquête souligne par ailleurs que 42,5% des Français se déclarent « très » à « extrêmement » intéressés par les informations de santé. Et la majorité d’entre eux préfère les canaux traditionnels pour s’informer :

  • 40,2% des personnes interrogées s’informent « souvent » à « très souvent » auprès de leur médecin traitant.
  • 31,3% s’informent auprès de leurs proches.
  • 27,8% s’informent auprès des médias généralistes nationaux ou régionaux.

Les Français font d’ailleurs plus confiance aux canaux traditionnels d’information qu’aux réseaux sociaux en termes d’informations santé :

  • 84% ont « plutôt confiance » ou « ont tout à fait confiance » en leur médecin.
  • 76,5% ont confiance en leur pharmacien.
  • 75% font confiance aux établissements de santé.
  • Alors que 10,3% font confiance à Youtube
  • 8,6% font confiance à l’ensemble des réseaux sociaux (Facebook, Twitter/X, Instagram, TikTok).
  • Et seulement 7,5% accordent leur confiance aux groupes de messageries instantanées comme WhatsApp.

Néanmoins, les réseaux sociaux s’emparent de plus en plus des sujets de santé comme en témoignent les 14,1% de personnes interrogées qui se réfèrent « souvent » ou « très souvent » à Facebook pour se tenir informés de l’actualité santé.

Dès lors, il apparaît indispensable de lutter à tous les niveaux contre les conséquences de la désinformation sanitaire. L’idée avancée par la Fondation Descartes consiste à distiller sur les réseaux sociaux des informations santé qualitatives et fidèles à l’état des connaissances scientifiques. La fondation suggère par exemple que ces contenus soient diffusés par des influenceurs reconnus avec le soutien d’institutions sérieuses comme l’Académie nationale de médecine ou l’Inserm.

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources
– Santé : s’informer via les réseaux sociaux augmente les comportements médicaux à risque, selon une étude. www.francetvinfo.fr. Consulté le 4 décembre 2023.
– S’informer sur les réseaux sociaux favorise les prises en charge « alternatives ». www.jim.fr. Consulté le 4 décembre 2023.