Syndrome du bébé secoué : Les mères trop peu informées
Le syndrome du bébé secoué est un traumatisme crânien non accidentel qui survient lorsqu’un bébé en pleurs est violemment secoué. En raison de la gravité des séquelles provoquées, les autorités sanitaires misent sur la prévention d’un tel drame en recommandant la diffusion aux parents d’un « plan de gestion des pleurs du nourrisson ». Or, selon une récente étude, ce document ne serait remis qu’à la moitié des jeunes mamans en France. On fait le point.

Un document pour informer sur le syndrome du bébé secoué
Chaque année en France, on déplore plusieurs centaines d’enfants victimes du syndrome du bébé secoué (ce chiffre étant probablement sous-évalué en raison de diagnostics non posés). Il s’agit d’un traumatisme crânien non accidentel qui survient lorsqu’un bébé en pleurs est violemment secoué par la personne chargée de s’en occuper et exaspérée par ses pleurs.
Généralement provoquées par la saisie de l’enfant par le thorax ou par les bras, les secousses peuvent entraîner des lésions du cerveau avec des séquelles neurologiques graves voire le décès de l’enfant.
Vu que le syndrome du bébé secoué survient le plus souvent dans les premières semaines et mois de vie des nourrissons, la Haute Autorité de Santé mise sur la prévention d’un tel drame. Elle recommande ainsi la diffusion aux parents d’un « plan de gestion des pleurs du nourrisson ». L’objectif de ce document ? Réduire les risques de maltraitance en rappelant le caractère fréquent et transitoire des pleurs du nourrisson et en proposant des stratégies pour faire face au stress causé par les pleurs de l’enfant.
La réalité : les mères françaises trop peu informées
Or, ce document serait insuffisamment utilisé selon une récente étude menée par l’Université Paris Cité, l’Inserm, l’AP-HP, Santé Publique France, le CHU de Nantes, et la start-up Kastafiore. S’appuyant sur les données de l’Enquête nationale périnatale 2021 incluant plus de 13 000 femmes ayant accouché en France, cette étude montre en effet que 50,1% des 7 139 mères ayant répondu à l’enquête à deux mois du post-partum, ont déclaré ne pas avoir reçu de plan de gestion des pleurs depuis la naissance de leur enfant.
Par ailleurs, plusieurs facteurs associés à ce manque d’informations ont pu être identifiés parmi lesquels :
- L’âge des mères : les mères de plus de 30 ans ou celles ayant déjà des enfants, étaient moins susceptibles de recevoir l’information.
- L’absence de participation à des séances de préparation à la naissance et à la parentalité.
- L’absence de visite à domicile par une puéricultrice après la naissance.
- La privation récente de sommeil chez les mères participantes.
Pour les auteurs de cette étude, ces facteurs peuvent refléter des biais implicites. La moins bonne information des mères plus âgées ou déjà parents pourrait par exemple s’expliquer par une mauvaise assimilation des messages transmis au cours d’une période périnatale bien remplie.
Vers une meilleure diffusion du plan de gestion des pleurs ?
Publiée dans la revue Child Abuse & Neglect, cette étude pointe d’importantes disparités nationales dans la transmission d’informations relatives au syndrome du bébé secoué.
D’où la nécessité de mieux structurer la diffusion du plan de gestion des pleurs du nourrisson et de prioriser la remise de ces plans dans les parcours périnataux. L’objectif étant que toutes les familles puissent avoir accès à cette information essentielle de manière équitable d’en le but de toujours plus améliorer la prévention. Affaire à suivre !
– Syndrome du bébé secoué : un plan de gestion des pleurs du nourrisson remis à seulement une mère sur deux en maternité en France. www.aphp.fr. Consulté le 25 novembre 2025.
– Syndrome du bébé secoué. www.ameli.fr. Consulté le 25 novembre 2025.
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