Travail au bureau : pourquoi faut-il régler la température à 24°C ?

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Rédigé par Julie P. et publié le 5 juin 2019

Comment la température de la pièce influence-t-elle la performance au travail ? C’est en se penchant sur cette question que deux chercheurs viennent de soulever un potentiel conflit entre les hommes et les femmes travaillant dans le même bureau ou en open space. Le cerveau des femmes fonctionnerait mieux à des températures plus élevées.

Travail au bureau : pourquoi faut-il régler la température à 24°C ?

La barre des 21°C

Pour mener à bien leurs travaux, Tom Chang de l’université de l’école de business de l’USC Marhall de Los Angeles et Agne Kajackaite du centre des sciences sociales de Berlin, ont réuni 543 étudiants berlinois, dont 59% d’hommes. L’âge moyen de ces participants était de 23 ans.

Ils leur ont fait passer des tests intellectuels mesurant leur performance en mathématiques (additions mentales), en expression verbale (trouver des mots avec des lettres) et en réflexion (tâche cognitive) dans une pièce dont la température ambiante pouvait varier de 16,2 °C jusqu’à 33°C.

Résultats ?

À des températures plus élevées, entre 21°C et 27°C, les femmes obtiennent de meilleurs résultats en mathématiques et aux tâches verbales. Pour les hommes, les meilleurs résultats sont obtenus pour des températures inférieures à 21°C.

Du côté des tâches cognitives, la température de la pièce n’a d’incidence ni pour les hommes ni pour les femmes.

En comparant les performances féminines et masculines dans des environnements dont la température est supérieure ou inférieure à 21°C, les auteurs s’accordent sur le fait de régler le mercure des bureaux à la hausse. Autrement dit, les femmes sont plus impactées par des températures plus froides que les hommes par des températures plus chaudes.

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Un consensus autour des 24°C dans les bureaux

« Nos résultats suggèrent qu’une température de 24 degrés pourrait être la température optimale pour une productivité optimale » précise Tom Chang qui a mené cette étude.

En effet, une étude de 2015 publiée dans Nature Climate Change rappelait que les réglages actuels des températures des bureaux étaient définis sur le confort des années 1960. La température idéale de la pièce de travail était calculée en fonction du métabolisme basal d’un homme de 40 ans pesant 70 kilogrammes et assis à un bureau.

Dans cette étude, les chercheurs soulignaient que cette référence était dépassée compte tenu de l’augmentation de la part des femmes dans les bureaux. De plus, ce calcul pouvait faire augmenter nettement la facture énergétique liée à la climatisation. Autre incohérence soulevée sur cette facture énergétique : les femmes auraient davantage tendance à adopter des tenues vestimentaires plus appropriées en été nécessitant alors une climatisation moins froide.

À savoir ! Même assis tranquillement à un bureau, le corps humain maintient le bon fonctionnement de tous les organes en stabilisant la température interne à 37°C. Si la température est trop haute, ou trop basse, l’organisme doit travailler davantage. La différence de température ambiante idéale entre les hommes et les femmes seraient liée à la taille du corps et au rapport masse graisse / masse musculaire qui sont différents. Les cellules adipeuses produisent moins de chaleur que les cellules musculaires.

Ici, et au-delà du confort, il apparait que la température du bureau influence les performances intellectuelles. Et donc, la productivité. Les chercheurs soulignent donc que les thermostats devraient être réglés sur des températures avoisinant les 24°C dans les bureaux où la parité est présente.

Pour les expériences en sciences sociales incluant des hommes et des femmes, les deux scientifiques soulignent qu’il est important de tenir compte de la température ambiante et d’ajuster leurs résultats en fonction de ce paramètre.

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Julie P., Journaliste scientifique

– Women’s brains work better in warmer offices, study finds. The Guardian. Consulté le 3 juin 2019.
– Battle for the thermostat: Gender and the effect of temperature on cognitive performance. Plos One. T. Chang et A.Kajackaite. Consulté le 3 juin 2019.
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