En France, 3,5 millions de personnes vivent avec une Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO), et plus de 15 000 personnes en décèdent chaque année. Une pathologie respiratoire évolutive dont la première cause est le tabac, mais aussi l’exposition à certaines substances. Le 21 novembre est la journée mondiale consacrée à la lutte de la BPCO, pour sensibiliser le grand public et les acteurs.
De la BPCO vers l’insuffisance respiratoire
La BPCO est une pathologie respiratoire chronique, caractérisée par :
- Une inflammation des bronches ;
- Un rétrécissement progressif du diamètre des voies respiratoires ;
- Des troubles respiratoires, marqués par un essoufflement pendant l’effort puis au repos et des sifflements respiratoires.
L’évolution de la maladie conduit progressivement vers l’emphysème pulmonaire, puis vers l’insuffisance respiratoire.
Actuellement aucun traitement ne permet de guérir la maladie. L’objectif des traitements est double, d’une part réduire les symptômes respiratoires et d’autre part ralentir l’évolution vers l’insuffisance respiratoire, qui nécessite une oxygénothérapie. Il est capital de diagnostiquer précocement la maladie, pour prévenir son évolution. Actuellement, selon les estimations, entre 67 et 90 % des cas ne sont pas diagnostiqués.
Le tabac, première cause de BPCO
D’après les chercheurs et les spécialistes, l’incidence de la BPCO devrait augmenter dans les années qui viennent, avec potentiellement une mortalité en hausse de plus de 30 % dans les dix prochaines années. Cette évolution est liée aux causes environnementales de la BPCO, au premier rang desquelles le tabac. Le tabagisme, actif mais aussi passif, est la première cause de BPCO. Mais il ne faut pas oublier que d’autres facteurs sont également responsables de cette pathologie, comme :
- La pollution atmosphérique et la pollution de l’air intérieur ;
- La poussière ;
- L’exposition professionnelle à certains produits chimiques ;
- Des infections fréquentes des voies respiratoires au cours de l’enfance.
Sensibiliser le grand public sur ces causes constitue un axe majeur de lutte contre la maladie. Une bonne hygiène de vie peut non seulement prévenir l’apparition de la maladie, mais aussi ralentir voire arrêter sa progression et réduire les symptômes. Elle impose notamment :
- Un arrêt total du tabac ;
- Une alimentation saine et équilibrée ;
- Un traitement précoce et adapté des infections pulmonaires ;
- Le respect des recommandations vaccinales, notamment en termes de prévention des infections à pneumocoques.
La BPCO et ses comorbidités
Les populations sensibles, fumeurs, travailleurs dans certains milieux exposés, … font l’objet d’une vaste campagne de sensibilisation et de dépistage, pour repérer et diagnostiquer les patients atteints de formes légères ou modérées de BPCO. Plus largement, l’existence d’un essoufflement inhabituel doit amener à consulter pour évaluer la fonction respiratoire.
Du côté de la recherche, les scientifiques tentent de mieux décrypter les mécanismes physiopathologiques de la BPCO, pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. La question d’une éventuelle prédisposition génétique est également évaluée, pour comprendre pourquoi certains fumeurs développent une BPCO et d’autres non. Enfin, les études révèlent de plus en plus que la BPCO n’est pas uniquement une maladie respiratoire et pulmonaire. Elle s’associe à d’autres pathologies, avec pour point commun des mécanismes inflammatoires. Le lien entre BPCO et santé musculaire fait notamment l’objet de multiples interrogations. La BPCO est une pathologie qui conduit inéluctablement vers l’insuffisance respiratoire. Diagnostiquée tôt, les traitements peuvent stopper son évolution et préserver la qualité de vie du patient.
Estelle B., Docteur en Pharmacie