La Bronchopneumopathie Chronique Obstructive, ou BPCO, est une pathologie de l’appareil respiratoire essentiellement provoquée par le tabac. Elle entraîne une toux et des difficultés respiratoires. En France, 3.5 millions de personnes sont affectées par cette maladie. Elle est responsable d’environ 17 000 décès par an.

Causes de la BPCO
La BPCO résulte d’une inflammation chronique des voies respiratoires. Celle-ci entraîne un épaississement des bronches et bronchioles, et une augmentation de la production de mucus. C’est ce rétrécissement et cette production excessive qui sont responsables des troubles respiratoires, l’air circulant plus difficilement.
Cette inflammation est due :
- Au tabac. Le tabagisme, actif ou passif, est responsable de 80 % des BPCO ;
- À des expositions à des substances polluantes ou irritantes. Cette exposition a souvent lieu dans le cadre professionnel. Ainsi, les travailleurs du bâtiment, de la sidérurgie, du textile, mais aussi les mineurs et les agriculteurs sont particulièrement à risque ;
- Des infections respiratoires récurrentes dans l’enfance ;
- Des facteurs génétiques.
Symptômes et diagnostic de la BPCO
Les symptômes de la BPCO sont respiratoires et non spécifiques : toux qui perdure, essoufflement (dyspnée), crachats de mucus. Au fils du temps, la capacité respiratoire du malade se détériore et les activités quotidiennes deviennent plus difficiles à réaliser. Les infections broncho-pulmonaires peuvent se faire plus fréquentes. La maladie est classée en stade du plus léger (essoufflement à l’effort, stade 0) au plus grave (essoufflement au moindre mouvement, stade 4).
La maladie peut parfois s’aggraver brutalement ; on parle alors d’exacerbation de BPCO. Elle nécessite parfois une hospitalisation.
L’âge (au de-là de 40 ans en général), les antécédents (tabac, métier…) orientent le médecin, mais c’est un examen spécifique, la spirométrie qui est diagnostique.

- VEMS supérieur ou égal à 80 % (de la capacité attendue en fonction du patient) : stade I. L’obstruction est légère ;
- VEMS entre 50 et 80 % : stade II. Obstruction modérée ;
- VEMS entre 30 et 50 % : stade III. Obstruction sévère ;
- VEMS inférieur à 30 % stade IV. Obstruction très sévère.
La radiographie pulmonaire et un bilan sanguin peuvent venir compléter le diagnostic. On peut notamment mesurer le taux d’oxygène et de dioxyde de carbone dans le sang.
Le traitement
La première mesure à prendre est l’arrêt du tabac ou de l’exposition à des substances toxiques. L’arrêt de la cigarette, s’il ne n’apporte pas la guérison, permet de ralentir la progression de la bronchopneumopathie. Le maintien d’une activité physique est également préconisé.
- Dans un premier temps, on utilise des bronchodilatateurs de courte durée d’action au moment des crises respiratoires ;
- Lors d’aggravation de la maladie (dyspnée permanente et/ou exacerbations), on prescrira des bronchodilatateurs de longue durée, bêta-2-mimétique (comme la Ventoline®) ou anticholinergique, en monothérapie ;
- En cas d’échec, on peut utiliser deux bronchodilatateurs (bithérapie). Si cela n’est pas suffisant, on associe deux bronchodilatateurs et un corticoïde (trithérapie).

Lorsque la capacité respiratoire devient critique, une oxygénothérapie au long cours est mise en place.
Les vaccinations contre la grippe et le pneumocoque doivent être réalisées.
A savoir ! La réhabilitation respiratoire est un ensemble de techniques visant à améliorer la capacité respiratoire et la qualité de vie des malades. Elle comprend de l’exercice physique, de la kiné, des conseils personnalisés (arrêt du tabac par exemple). La réhabilitation respiratoire se déroule sur 4 à 8 semaines en centres spécialisés. Leur nombre (une centaine en France) est malheureusement insuffisant.
Isabelle V., journaliste scientifique