La Bronchopneumopathie Chronique Obstructive, ou BPCO, est une pathologie chronique de l’appareil respiratoire, essentiellement provoquée par le tabac. Il s’agit d’une bronchite chronique, marquée par de la toux et des difficultés respiratoires. Elle peut évoluer en différents stades vers une insuffisance respiratoire. La prise en charge repose sur des traitements médicamenteux, une oxygénothérapie et une réhabilitation respiratoire.
Qu’est-ce que la BPCO ou BronchoPneumopathie Chronique Obstructive ?
La BronchoPneumopathie Chronique Obstructive est une forme particulière de bronchite chronique. Cette maladie respiratoire chronique est caractérisée par deux symptômes centraux :
- Une toux chronique grasse ;
- Un essoufflement dû à l’obstruction progressivement permanente des voies respiratoires.
Le tabagisme est reconnu comme la principale cause de BPCO, car il serait impliqué dans environ 80 % des cas. Entre 5 et 10 % des Français de plus de 45 ans souffrent de BPCO et plus de 18 000 décès seraient liés chaque année à cette maladie, un chiffre probablement sous-estimé d’après Santé Publique France.
Pour connaître toute l’actualité sur la BPCO, lisez notre article consacré à la journée mondiale de lutte contre la BPCO : https://www.sante-sur-le-net.com/21-novembre-journee-mondiale-de-lutte-contre-la-broncho-pneumopathie-chronique-obstructive-bpco/
D’où vient la BPCO ? Ses causes
La BPCO résulte d’une inflammation chronique des voies respiratoires, qui provoque :
- Un épaississement des bronches et bronchioles ;
- Une augmentation de la production de mucus ;
- Une déformation et une perte d’élasticité des bronchioles ;
- La destruction des alvéoles pulmonaires, entraînant un emphysème pulmonaire.
Ces mécanismes provoquent une obstruction progressive et permanente des voies respiratoires, qui expliquent les symptômes de la maladie.
L’inflammation pulmonaire en cause dans la BPCO serait liée à différents facteurs :
- Le tabagisme, actif ou passif ;
- L’exposition, professionnelle ou non, à des substances polluantes ou irritantes. Certaines professions sont considérées à risque de BPCO : les travailleurs du bâtiment, de la sidérurgie, du textile, mais aussi les mineurs et les agriculteurs ;
- Des antécédents d’infections respiratoires récurrentes et/ou mal soignées dans l’enfance ;
- Une prédisposition génétique.
Ces différents facteurs peuvent interagir entre eux. On dit que la BPCO est une maladie multifactorielle. Si le tabac est une cause fréquente, certains patients peuvent développer une BPCO sans avoir jamais fumé !
À savoir ! La BPCO n’est pas une maladie allergique. Même si certains symptômes sont proches, elle n’a aucun lien avec des maladies allergiques, comme l’asthme.
Quels sont les symptômes de la BPCO ?
Le plus souvent, la maladie apparaît après l’âge de 40 ans, chez des personnes fumeuses ou anciennement fumeuses.
Les symptômes de la BPCO sont respiratoires et non spécifiques :
- Une toux grasse persistante : d’abord intermittente, puis chronique ;
- Un essoufflement (dyspnée) ;
- Des crachats de mucus.
Au fils du temps, la capacité respiratoire du malade se détériore et les activités quotidiennes deviennent plus difficiles à réaliser. Les infections broncho-pulmonaires, comme les pneumonies peuvent être plus fréquentes. La maladie est classée en stade du plus léger (essoufflement à l’effort, stade 0) au plus grave (essoufflement au moindre mouvement, stade 4).
Les symptômes de la maladie peuvent subitement s’aggraver : on parle alors d’exacerbation de BPCO. Elle nécessite parfois une hospitalisation, lorsque l’exacerbation provoque une insuffisance respiratoire aiguë.
Comment savoir si j’ai une BPCO ?
En cas de doute, il est important d’évoquer les symptômes évocateurs d’une BPCO avec le médecin. En effet, différentes pathologies peuvent avoir des symptômes proches et ne doivent pas être confondues avec une BPCO.
Le diagnostic repose sur :
- Un interrogatoire du patient pour connaître son état de santé général, ses antécédents personnels et familiaux, ses traitements en cours ;
- Un examen clinique;
- Des tests respiratoires, en particulier la spirométrie, qui est l’examen de référence pour le diagnostic de la BPCO.
Le spiromètre est un appareil qui mesure la capacité respiratoire du patient. La personne souffle dans un embout buccal qui peut être relié à un ordinateur pour l’enregistrement des données. Le spiromètre effectue la mesure du volume maximal respiratoire par seconde (VEMS). La BPCO est confirmée si la spirométrie met en évidence un trouble ventilatoire obstructif persistant.
Le VEMS après inhalation d’un médicament broncho-dilatateur permet de définir le stade de la maladie :
- Le stade I pour un VEMS supérieur ou égal à 80 % (de la capacité attendue en fonction du patient)
- Le stade II pour un VEMS entre 50 et 80 % ;
- Le stade III pour un VEMS entre 30 et 50 % ;
- Le stade IV pour un VEMS inférieur à 30 %.
La radiographie pulmonaire et un bilan sanguin peuvent venir compléter le diagnostic. On peut notamment mesurer le taux d’oxygène et de dioxyde de carbone dans le sang (les gaz du sang) pour évaluer l’impact des troubles respiratoires sur les échanges gazeux.
À savoir ! La BPCO est fréquemment associée à d’autres maladies chroniques, qui doivent être systématiquement recherchées lors du diagnostic de la maladie. C’est le cas par exemple des maladies cardiovasculaires, de l’apnée du sommeil, des troubles anxieux ou dépressifs ou encore d’un reflux gastro-œsophagien.
Quels sont les traitements de la BPCO ?
Avant même de développer une BPCO ou dès le diagnostic pour ralentir son évolution, il est essentiel de supprimer les facteurs favorisant la maladie, comme le tabagisme actif ou passif et l’exposition aux polluants. La première mesure à prendre est l’arrêt du tabac ou de l’exposition à des substances toxiques. L’arrêt de la cigarette, s’il ne n’apporte pas la guérison, permet de ralentir la progression de la bronchopneumopathie. Le maintien d’une activité physique est également préconisé, pour préserver au maximum la fonction respiratoire et l’oxygénation des tissus.
Actuellement, aucun traitement ne permet de guérir la BPCO. Plusieurs types de traitement peuvent être prescrits selon le stade de la maladie, le nombre et l’intensité des exacerbations, avec l’objectif de ralentir la progression vers l’insuffisance respiratoire :
- Des médicaments bronchodilatateurs par voie inhalée:
- D’abord des bronchodilatateurs de courte durée d’action pris uniquement lors des périodes d’essoufflement ;
- Puis des bronchodilatateurs de longue durée d’action lorsque la maladie s’aggrave ;
- Des associations de bronchodilatateurs de longue durée d’action et de corticoïdes inhalés aux stades évolués de la maladie.
En cas d’infection broncho-pulmonaire, des antibiotiques sont administrés en fonction de la bactérie responsable. Dans les formes les plus sévères, une oxygénothérapie peut devenir nécessaire, sur au moins 15 heures par jour.
À savoir ! Les personnes vivant avec une BPCO font partie des personnes pour lesquelles les vaccinations grippe saisonnière et Covid-19 sont recommandées chaque année. De plus, elles doivent être vaccinées contre les infections invasives à pneumocoques, le plus tôt possible après le diagnostic.
Parallèlement aux médicaments et à l’oxygénothérapie, l’activité physique, une alimentation saine et équilibrée et la réadaptation respiratoire jouent un rôle essentiel dans la prise en charge. En milieu hospitalier, les patients peuvent bénéficier de programmes d’éducation thérapeutique, offrant un programme de prise en charge globale. La réadaptation respiratoire est un ensemble de techniques visant à améliorer la capacité respiratoire et la qualité de vie des malades. Elle comprend de l’exercice physique et de la kinésithérapie (entraînement musculaire et kinésithérapie respiratoire).
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– BPCO et insuffisance respiratoire chronique. https://www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 21 mars 2024.