En France, selon les estimations, dix millions de personnes sont des ronfleurs réguliers, alors que l’apnée du sommeil ne toucherait que 5 à 6 % de la population. Même si ces deux troubles présentent quelques points communs, il est important de différencier l’apnée du sommeil du ronflement. Afin de mettre en place la meilleure prise en charge.
Ronflements ou apnée du sommeil
Qui ne connait pas un ronfleur dans son entourage ? Les ronflements sont très fréquents, à la fois chez les adultes, mais aussi chez les enfants. Ils proviennent de vibrations anormales du pharynx au cours de l’inspiration. Ces vibrations provoquent l’émission de bruits rauques plus ou moins forts. Chez certaines personnes ce bruit peut même atteindre le niveau sonore du passage d’un camion !
Selon les cas, les ronflements peuvent être passagers, intermittents ou réguliers. En cas de ronflements chroniques, il est conseillé de rechercher une éventuelle cause associée (amygdales très grosses, végétations hypertrophiées associées à des rhinopharyngites et/ou à un reflux gastro-œsophagien, rhinite allergique).
Les ronflements impactent également le rythme du sommeil et la vie sociale. Ils peuvent même devenir invalidants lorsqu’ils s’associent à un autre trouble du sommeil, l’apnée du sommeil.
Signes de l’apnée du sommeil
Le syndrome d’apnée du sommeil regroupe plusieurs symptômes évocateurs, dont des ronflements sévères et durables ainsi qu’un sommeil agité souvent accompagné de micro-réveils ou d’insomnies. Font également partie des symptômes : des troubles de la respiration nocturne avec des pauses respiratoires souvent très impressionnantes pour l’entourage, des cauchemars mettant en scène une asphyxie, une chute ou une mort imminente mais aussi le besoin d’uriner plusieurs fois par nuit. Au cours de la journée, le syndrome se caractérise par de la fatigue et de la somnolence.
L’apnée du sommeil impacte profondément la qualité de vie, et nécessite un véritable diagnostic médical. En effet, des enregistrements du sommeil sont nécessaires pour confirmer le diagnostic et préciser le degré de sévérité de l’apnée.
D’autres paramètres sont pris en compte dans le diagnostic :
- Le niveau de somnolence diurne, grâce à des échelles d’appréciation spécifiques ;
- Un examen ORL pour rechercher un éventuel obstacle dans les voies aériennes ;
- La recherche de facteurs de risque cardiovasculaires (tension artérielle, surpoids, tour de taille anormalement élevé).
Traitements et risques de l’apnée du sommeil
L’apnée du sommeil ou le ronflement, peut toucher les enfants comme les adultes. Entre deux et six ans, près de 2 % des enfants seraient concernés par l’apnée du sommeil. Chez l’enfant et l’adolescent, le syndrome d’apnée du sommeil est souvent associé à :
- Des grosses amygdales ou une hypertrophie des végétations ;
- Une malformation du visage ou de la mâchoire ;
- Un surpoids.
Dans la grande majorité des cas, les ronflements ne nécessitent aucun traitement ou prise en charge médicale, en dehors de tout contexte d’apnée du sommeil.
A l’inverse, le syndrome d’apnée du sommeil demande une prise en charge adaptée, en fonction du niveau de gravité et de l’importance des troubles respiratoires associés.
Quels sont les risques ?
L’apnée du sommeil constitue un facteur de risque cardiovasculaire important avec un risque de troubles du rythme cardiaque, d’hypertension artérielle et d’accidents cardiovasculaires ou bien encore d’insuffisance cardiaque.
Pour résumer, tous les ronflements ne sont pas des apnées du sommeil mais toutes les apnées du sommeil se manifestent par des ronflements.
Estelle B., Docteur en Pharmacie